Le projet de politique de la migration de l'ONM: contraintes et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Carline JOSEPH FASCH-UEH - Post gradué en population et Développement 2004 |
2.2.- taux de chomage de la population active (en %)
SOURCE IHSI27(*) ET EBCM 99-2000 Par ailleurs, la politique économique appliquée un peu partout dans le monde a des répercussions sur le développement économique de notre pays. Le Programme d'Ajustement structurel (PAS) répondant au contrôle des variables monétaires et celui des secteurs réels joue un rôle important et a un impact sur la vie sociale haïtienne. Ainsi, la crise économique de longue durée s'est aggravée par les mesures de politique économique prises. L'État pratique une politique monétaire expansive qui ne lui permet pas de faire grand-chose et s'appuie sur les fonds des étrangers. Il ne protège pas le secteur privé qui est obligé d'utiliser d'autres stratégies face à la libéralisation du marché. Ainsi, dans le souci de maximiser leur profit, ce dernier qui ne produit plus, importe davantage, n'investit que le capital ce qui a pour conséquence de diminuer la demande du travail des entreprises. Donc, le revenu de la société devient de plus en plus faible et la problématique de la pauvreté et celle de la gouvernance deviennent alarmantes 2.3.- Relation entre migration, croissance de la population et problèmes socio- économiquesEn Haïti, les migrants proviennent en majorité du monde rural,28(*) la plupart d'entre eux, souvent sans qualification, vivent en marge de la société. En effet, le manque d'équipements sanitaire et scolaire dans les milieux ruraux et certaines villes de province sont à la base des déplacements vers les villes. Les systèmes de santé sont sommairement incapables d'affronter la situation et la gamme de services offerts est limitée ainsi que le nombre d'institutions disponibles. En matière d'éducation, les écoles de niveau primaire sont relativement disponibles, tel n'est pas le cas pour les niveaux secondaire, professionnel et universitaire. Parallèlement, les appareils administratifs, politiques et les activités commerciales sont en majorité concentrés dans les grandes villes et plus particulièrement dans l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince (AMP). En réalité, l'extrême pauvreté de la population rurale s'explique par une baisse du produit intérieur brut par tête d'habitant et un faible niveau d'industrialisation qui, en tout cas, sont insuffisants pour retenir les paysans sur leurs parcelles. De plus, le produit intérieur brut (PIB) pour la période 2000-2001 est de 12 milliards de gourde selon les estimations de l'IHSI ; et le revenu moyen des habitants qui était de 250 $UE pour la période 85-95 a chuté (Banque Mondiale, p 1 : 1997) pendant que les faibles investissements ont entraîné une baisse de la croissance économique. Ajouté à ceci la revue ''Les comptes économiques en 2003 '' publiée par l'IHSI montre une croissance pénalisante, ainsi, on signale que : «L'économie haïtienne a, au cours de l'exercice 2002- 2003, affiché une tendance à la hausse. Il indique aussi qu'après deux années de baisse consécutives, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume a cru de 0,4 %. Cette modeste croissance traduit l'évolution positive des trois secteurs d'activité (primaire, secondaire, tertiaire) qui ont globalement enregistré des taux de croissance de l'ordre de 0,2%, 1% et 0,1%. Il convient toutefois de signaler que cette légère amélioration du PIB est survenue dans un contexte de renforcement du déficit budgétaire 68,6% et d'accélération de l'inflation qui en glissement annuel, est passée à plus de 40% en septembre 2003. Il faut également noter le recul, pour la deuxième fois consécutive, de la consommation finale des ménages (0,3%) et la dépréciation excessive du taux de change (41 gourdes en moyenne pour un dollar EU contre 27 gourdes en 2002» En outre, la population économiquement active s'est accrue pendant que le taux de chômage s'accentue et que les prix ne cessent d'augmenter. D'après l'EBCM 2000, le taux net d'activité pour l'ensemble du pays est de 54% et le taux de chômage ouvert pour la période 99-2000 s'élève à 97,3% Selon les résultats provisoires du RGPH 2003, la population totale de la République d'Haïti est chiffrée à sept millions neuf cent vingt neuf mille quarante huit (7. 929.048) habitants. Le taux annuel de croissance démographique ne cesse de varier. Il est passé de 1,42 % à 2,08%. au cours des périodes 71-82 et 82-2000. D'après l'EBCM 2000, le taux de dépendance à l'échelle nationale est estimé à 83 % d'inactifs pour 100 actifs et la situation est plus grave en milieu urbain qu'en milieu rural. De plus, le comportement de la femme haïtienne en matière de fécondité, surtout en milieu rural, a un impact sur la terre qui est le bien le plus important des ménages ruraux. Les faibles dimensions des exploitations agricoles dues à la distribution et la redistribution à chaque nouvelle génération ont contribué d'abord à l'augmentation de la densité des terres puis à l'émigration des jeunes. D'autres grands problèmes, c'est l'illustration des bienfaits de la ville et la vision innovatrice de la migration en Haïti. En réalité, le départ apparaît comme le premier acte pour sortir d'une situation jugée intolérable. Ce mirage s'explique par le processus de concentration autour des principaux pôles d'attraction du pays et l'exode des citoyens vers les pays étrangers. En somme, avec un taux de croissance annuelle de 2,08%, et une forte densité de la population haïtienne tant en milieu rural qu'en milieu urbain, les problèmes de déséquilibre entre les ressources disponibles et les biens s'accentuent. A ce stade, une forte pression s'exerce sur l'espace géographique, il en résulte une pénurie de facteurs de production qui á son tour provoque un faible rendement du secteur agricole. Plus de 2/3 de la population totale du pays sur moins d'un million d'hectares de terre cultivable, la misère, le chômage et le sous - emploi prédominent et ceux qui sont incapables de vivre vont dans les villes. S'ensuivront les flux migratoires internationaux. * 27 idem p 22 * 28 IHSI, 1991. Séminaire national sur la population et le développement (SEPODE) Rapport final. Port-au-Prince, p, 107. |
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