Section II. Etude démographique et
potentialités économiques du
milieu
Nous analyserons ici la composition de la population de Kampti
avant de nous intéresser aux ressources naturelles et aux chances
économiques qu'offre la localité.
Paragraphe I. Dynamique démographique de
Kampti
Les populations de la commune rurale de Kampti se sont
installées par vagues successives, en provenance du Ghana actuel. Selon
les données du Plan communal de développement les Thouni sont les
premiers occupants. Ensuite s'installèrent les Lobi, beaucoup plus
nombreux, puis les Birifor. Les Lobi, l'ethnie majoritaire, représentent
trois quarts (3/4) de la population communale.
Après les Lobi et les Birifor, sont arrivés les
Dioula (peuple commerçant), à la fin du XIXe siècle,
à l'époque de la bataille de Kong10.
Enfin, on note l'installation relativement récente des
Mossé et des Peulh venus du centre et du nord du pays à la suite
des sécheresses successives et de la pression foncière, pour
tirer partie des terres plus fertiles pour l'agriculture et des pâturages
pour leurs animaux.
10La ville marchande de Kong, dominée par
les commerçants dioulas a été détruite en 1895 par,
Samory TOURE qui reprochait à ces derniers de rechercher, contre lui,
l'alliance française. Microsoft ® Encarta ® 2009. (c)
1993-2008 Microsoft Corporation.
De façon générale, la population de la
commune de Kampti est majoritairement très jeune. Les enfants de moins
de 20 ans représentent 58,09 % de la population totale. Quant aux
femmes, elles représentent 50,24 % de la population totale. En outre, la
population active, représente 46,70 %.
Au plan religieux, trois principales religions sont
pratiquées dans la commune. Il s'agit de l'animisme (pratiqué par
la majorité de la population autochtone) ; de l'islam et du
christianisme.
Selon les données du recensement administratif
réalisé en décembre 2004 par le Ministère de
l'Administration Territoriale, quatorze villages de la commune de Kampti
avaient plus de cinq cent(500) habitants. Galgouli, Guirina, Kompi, Niolkar,
Setounduo et Tompomena étaient les plus peuplées. Tandis que six
villages avaient moins de 100 habitants chacun. Le chef-lieu de la commune de
Kampti est le plus peuplé avec une population de sept mille quatre cent
soixante-huit (7 468) habitants.
Paragraphe II. Ressources naturelles et
potentialités socio- économiques de
la commune de Kampti
Il s'agira de mener la réflexion autour des questions
que sont : les ressources naturelles du milieu et les activités
socio-économiques exercées par la population.
A) Ressources naturelles de la commune
Le milieu physique de la commune de Kampti présente des
particularités climatiques, végétales et minières
sur lesquelles elle peut s'appuyer pour assurer son essor économique.
En effet, la commune de Kampti est sous un climat de type
soudano-guinéen caractérisé par deux saisons : une saison
pluvieuse humide qui dure de mai à octobre et une saison sèche,
qui va de novembre à avril. En moyenne, 1 143,94 mm11 de
pluie sont relevés chaque année sur une période moyenne de
six
-' 24 -'
11Selon les données du PCD de la commune de
Kampti.
-' 25 -'
(6) mois. Les plus fortes quantités d'eau sont
enregistrées au cours des mois d'août et de septembre.
En ce qui concerne les ressources en eau, la commune compte
quatre (04) principales rivières (localisées au Nord, au Centre,
à l'Ouest et au Sud) ; trois (03) marigots (à Toroyiri, Mamina et
Logolana) ; un (01) barrage (à Poniro) et une (01) retenue d'eau
(à Gbangbankora). Ces eaux de surface servent principalement à
l'abreuvement des animaux, l'utilisation domestique et à la production
maraîchère et halieutique. En dehors du barrage et de la retenue
d'eau, les eaux de la plupart des plans d'eau de la commune tarissent
dès le début de la saison sèche. D'une manière
générale, le tarissement des ressources en eau est dû
à la faible capacité de stockage occasionnée par
l'ensablement. Quant aux ressources en eaux souterraines, elles sont
exploitées à travers des forages et des puits à grands
diamètres.
Concernant les sols, trois (03) principaux types sont
rencontrés dans la localité. Il s'agit des sols sablonneux qui
sont les plus répandus sur le terroir, des sols gravillonnaires, et des
sols argileux. Aussi, la commune dispose d'environ sept cent (700) hectares de
bas-fonds sur lesquels seuls cent (100) hectares sont aménagés.
De manière globale les terres cultivées représentent
environ trois (3 %) pour cent de la superficie totale de la commune. Les autres
quatre-vingt-dix-sept (97 %) pour cent sont occupées par la forêt
galerie le long des cours d'eau ; la savane arborée et la savane
boisée guinéenne beaucoup plus dense. Comme espèces
végétales dominantes, on y trouve le karité
(Butyrospernumparkii) et le néré
(Parkiabiglobosa). On note aussi la présence d'importantes
superficies de plantations d'arbres comme l'anacardier (Anacardium
occidentale), le manguier et le teck. En outre, le tapis herbacé est
très fourni en saison pluvieuse avec principalement des espèces
de la famille des andropogons. Par ailleurs, la pression foncière est
faible dans la commune rurale de Kampti, toutefois, des conflits fonciers entre
agriculteurs et éleveurs sont signalés.
S'agissant de la faune, elle est composée
essentiellement du petit gibier. On y trouve quelques biches, des
lièvres, des reptiles, de petits rongeurs et une diversité
d'espèces d'oiseaux.
B) Les potentialités socio-économiques du
milieu
Les atouts du domaine économique peuvent être
perçus dans les secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
1) Les activités économiques du secteur
primaire
Dans ce secteur, l'agriculture est la principale
activité pourvoyeuse d'emplois. Elle occupe la majorité de la
population communale. C'est principalement une agriculture de subsistance avec
les principales spéculations que sont : le maïs, le sorgho, le mil,
le riz, le niébé, l'igname, le manioc, la patate. En
matière de culture de rente, la commune de Kampti est surtout
réputée pour sa production en igname.
En plus de l'agriculture, la production
maraîchère est aussi importante. Les principales zones qui
pratiquent cette activité sont : Gbangbankora, Loglona et Kompi. Le
village de Kompi s'est spécialisé dans la production de la tomate
qui est vendue dans les marchés de Kampti, de Gaoua et de la Côte
d'Ivoire voisine.
En outre, l'arboriculture est en pleine expansion dans la
commune depuis un certain temps avec les manguiers comme arbres de
prédilection. La production d'anacarde connaît un essor ces dix
(10) dernières années surtout dans les villages de Galgouli et
Irinao. Elle apparaît comme une nouvelle source de revenus pour la
population. A ce jour, les superficies de plantations d'anacardiers sont
estimées à plus de cent (100) hectares12 et la
tendance est à l'augmentation. Les productions sont
écoulées vers la Côte d'Ivoire et le Ghana. Le bananier est
également un arbre qui réussit bien dans la localité. Sa
plantation avait été entreprise dans le bas-fond de Kompi. Ce fut
une belle réussite, cependant les problèmes de mévente ont
fini par décourager les producteurs.
Le secteur primaire, c'est aussi l'élevage qui est en
général associé à l'agriculture. Les principales
espèces élevées sont les bovins, les caprins, les ovins,
les porcins et la volaille (poule, pintade, dindon, canard). La commune
disposait d'un cheptel très important. Cependant la production
animalière dans la commune est confrontée à
--' 26 --'
12 PCD de Kampti
--' 27 --'
plusieurs contraintes pathologiques et organisationnelles.
L'insuffisance de couloirs de passage, de pistes à bétail et des
zones de pâture et l'absence de sensibilisation entraîne
très souvent des conflits entre transhumants et agriculteurs, et
constitue de ce fait, une entrave au développement de l'élevage
traditionnel. Si ce secteur était bien organisé, et les acteurs
formés, il pourrait contribuer davantage à améliorer la
production agricole grâce à la fourniture d'animaux de trait et de
la fumure organique, mais surtout à améliorer les recettes
municipales par la perception des taxes sur la vente du bétail,
l'abattage, etc. Pour ce faire, il s'avère important de prendre des
mesures visant à soutenir la production animale dans la commune.
Pour ce qui est de la pêche, c'est un domaine peu
développé. Elle est pratiquée de façon
traditionnelle principalement au niveau du barrage de Poniro situé
à environ six (06) km du centre-ville de Kampti. Au titre de la campagne
agricole 2006-2007, les services en charge de cette activité ont pu
enregistrer une production de deux tonnes de poisson. La production communale
de poisson est de loin très supérieure à cette
quantité car des captures de poisson échappent bien au suivi des
services techniques en charge de cette activité. C'est donc un secteur
prometteur à valoriser.
Tout comme la pêche, la chasse est pratiquée de
façon artisanale et sans un véritable contrôle des aires et
des périodes de chasse. Si des dispositions ne sont pas prises, cela
peut, à long terme, entraîner la disparition des ressources
fauniques.
2. Les activités économiques du
secondaire et du tertiaire
Il s'agit essentiellement de toutes les activités
économiques relatives à la transformation, la distribution et la
vente des produits.
La transformation industrielle proprement dite concerne
uniquement l'anacarde. Pour la transformation de ce fruit une unité de
transformation existe dans la commune et emploie une vingtaine de femmes.
Outre cette activité, l'exercice du commerce est
également pratiqué par une bonne partie de la population. Il
concerne les produits agricoles bruts (maïs, sorgho, niébé,
riz, igname, mil) mais aussi les produits finis ou semi-finis tels que l'huile
d'arachide, la bière locale, le beurre de karité. Le commerce du
dolo (bière locale) est très important. Il est surtout tenu par
les femmes et leur permet de générer des revenus. Par ailleurs le
marché le plus important en termes de volume des échanges de
--' 28 --'
produits est celui de l'agglomération de Kampti.
Cependant la place du marché est devenue exiguë au fil du temps et
nécessite un agrandissement.
Dans le domaine du transport, la commune rurale de Kampti est
desservie par trois (03) principales sociétés privées de
transport que sont STAF, SAB Transport (Abidjan-Gaoua) et TSR. En
général, le trafic de passagers et de marchandises se fait entre
les marchés des villages, Gaoua, Djigoué, Loropéni,
Perigban, mais aussi ceux de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et des villes
frontalières avec la Côte d'Ivoire (Doropo, Bouna). A ces
sociétés de transport s'ajoutent une trentaine de transporteurs
locaux propriétaires de véhicules de taille moyenne et de
tricycles qui ont émergé à la faveur de l'orpaillage. Ces
derniers desservent ces sites au quotidien. Il est à noter que les
routes, pistes rurales et les voies d'accès au chef-lieu de la commune
sont assez bonnes. Le bitumage de la route nationale RN 12 facilite la
circulation et les échanges avec les autres communes et la Côte
d'Ivoire.
Dans la commune de Kampti, il n'existe pas de réseau
électrique public pour la fourniture en électricité. Pour
l'éclairage, les commerces et quelques familles utilisent des groupes
électrogènes, des panneaux solaires et des batteries.
En matière de communication téléphonique,
la commune est couverte par un réseau de téléphonie fixe :
l'office national de télécommunication (ONATEL) et trois
réseaux de téléphonie mobile, AIRTEL, TELMOB et TELECEL.
Quant à la couverture radio, la commune est couverte par Radio Gaoua. La
couverture télé quant à elle est partielle.
L'exploitation artisanale de l'or est un secteur très
important dans l'économie de la localité. Sept (07) principaux
sites d'or y sont répertoriés. Cette activité offre des
opportunités énormes aux populations comme la vente de bois,
d'eau, de nourriture et d'articles divers. Toutefois, la pratique de
l'orpaillage engendre des conséquences fâcheuses aussi bien sur
l'environnement (destruction du couvert végétal) et l'occupation
des champs de culture, que sur le plan social (prostitution, drogue,
insécurité).
--' 29 --'
C) Les activités culturelles et
sportives
La commune compte plusieurs associations fonctionnelles de
types socioculturel, musical et sportif. Il s'agit de troupes traditionnelles,
de clubs de football et d'associations intervenant dans le domaine de la lutte
contre le VIH/SIDA, de la culture, de l'alphabétisation, des : Orphelins
et enfants vulnérables (OEV), de l'environnement, etc. On note
l'existence d'un club de football et d'un terrain de sport très peu
aménagé au niveau du chef-lieu de la commune.
En définitive, on peut dire que la commune de Kampti
est un espace « gâté » par la nature. Les sols et les
sous-sols sont riches et favorables à l'agriculture, l'élevage et
l'exploitation minière, pour peu que ses secteurs soient
organisés et les acteurs suffisamment formés. Le
développement de la commune dépendra donc de la capacité
et du dynamisme des acteurs politiques locaux.
C'est pourquoi, il est important de s'interroger sur ce qu'il
en est de la mise en oeuvre quotidienne de la décentralisation par les
élus de la commune rurale de Kampti.
DECENTRALISATION PAR LES ELUS DE LA COMMUNE DE
KAMPTI
APPROCHE DU NIVEAU D'APPROPRIATION DES TEXTES DE
LA
DEUXIEME PARTIE :
--' 30 --'
Cette partie interrogera les pratiques en cours en
matière d'exercice des attributions légalement
transférées aux élus locaux ; l'analyse des pratiques de
terrain se base sur les résultats des entretiens et des questionnaires
administrés ainsi que les recherches ponctuelles effectuées. Nous
tenterons également de cerner les difficultés que les élus
locaux rencontrent dans l'appropriation de leur rôle et attribution avant
de formuler des propositions de solutions en vue d'améliorer leur
rendement.
-' 31 -'
Chapitre I. Etat des lieux de l'appropriation des
textes de la décentralisation par les élus locaux
Selon les termes du Cadre Stratégique de Mise en OEuvre
de la Décentralisation (CSMOD) 2006-2015, l'appropriation sociale «
consiste à faire en sorte que les populations et les organisations de la
société civile s'impliquent avec responsabilité citoyenne
dans la gestion des affaires locales ». Mais, qu'en-est-il de cette
appropriation de la décentralisation par les élus locaux ?
Section I. Evaluation de l'effectivité de la
décentralisation à travers la connaissance et l'application
des textes
Cette évaluation sera faite par l'analyse des questions
portant aussi bien sur la connaissance et la compréhension que les
élus ont de la notion de décentralisation et des concepts y
relatifs ainsi que de l'adhésion des citoyens au processus.
Paragraphe I. Appropriation des textes et concepts
liés à la décentralisation
Elle sera mesurée à travers les résultats
des données présentées dans les tableaux ci-dessous.
Tableau 1 : Perception des acteurs sur ce que recouvre
le concept de décentralisation
|
Acteurs
|
Nombre de
personnes interrogées
|
Réponse des
personnes enquêtées
|
Pourcentage
|
Les élus locaux
|
28
|
Réponses exactes
|
93,33%
|
02
|
Réponses inexactes
|
6,66%
|
La population
|
63
|
Réponses exactes
|
63%
|
37
|
Réponses inexactes
|
37%
|
Total
|
140
|
---
|
100%
|
Source : données d'enquêtes de
septembre 2014
La lecture des données ci-dessus rend compte du niveau
de connaissance théorique des élus locaux et de la population sur
le concept de décentralisation. Le concept est apparemment connu par les
acteurs concernés. Ainsi 93,33 % des élus et 63 % de la
population connaissent, ce que renferme cette nouvelle forme d'administration
du territoire. Outre ce pourcentage optimiste, les discours, les pratiques des
élus et des populations ne sont pas toujours en phase avec cette
perception de la responsabilité qui pèse à chaque citoyen
pour le développement de sa commune. C'est ainsi que l'incivisme fiscal
est une réalité indéniable à en croire les
collecteurs de taxes de la mairie. C'est pourtant sur ses contributions
individuelles de chaque citoyen que doit reposer le budget qui servira à
mettre en oeuvre les programmes de développement. En effet, nombreux
sont les citoyens qui disent ouvertement qu'ils ne payent pas de taxes parce
qu'ils ignorent jusque-là le bien fondé de cet acte. Aussi,
au-delà de leur contribution financière faible, verrons-nous plus
loin que les citoyens ne s'impliquent pas assez dans la gestion des affaires de
la commune de manière générale.
Que dire du comportement incompréhensible de certains
conseillers qui ne vont pas dans le sens des actions attendues d'eux. Si cela
est avéré, ces propos d'un conseiller au maire lorsque celui-ci
sollicitait leur soutien pour la sensibilisation des populations au sujet du
paiement des taxes et redevances en sont une illustration parfaite. «
Quand tu es venu ici pour la campagne électorale tu nous as promis la
construction d'établissements scolaires et sanitaires. C'est parce que
tu en avais les moyens n'est-ce pas ? Alors, vas les construire au lieu de
venir nous fatiguer ici »13. Ces
attitudes sont en porte à faux avec les réponses ci-dessus
exposées. Cela nous amène à douter de la connaissance
réelle encore moins de l'appropriation du concept de
décentralisation par ces acteurs.
Aussi, le tableau suivant nous permettra de nous situer sur la
connaissance par les conseillers, du Code général des
collectivités territoriales.
--' 32 --'
13Extrait de l'entretien du 10 septembre avec le
Maire.
Tableau 2 : Répartition des enquêtés
qui connaissent le CGCT.
|
Acteurs
|
Le CGC T
|
D'autres textes relatifs à la décentra lisation
|
Le
budget primitif
|
Le budget supplé mentai re
|
Le compte administr atif
|
Le compte de gestion
|
Les élus
|
Nombre
|
05
|
01
|
10
|
10
|
12
|
09
|
pourcent age
|
16,66 %
|
3,33%
|
33,33
|
33,33 %
|
40%
|
30%
|
Source : données d'enquêtes de
septembre 2014
Dans l'ensemble, les données de l'enquête
indiquent que le niveau de connaissance approximative du code
général des collectivités territoriales, texte de base de
la décentralisation, par les acteurs principaux de la
décentralisation est très faible, soit 16,66 %. En plus de ce
texte fondamental, toute la panoplie14 de lois et de
règlements relatifs à la décentralisation est
complètement méconnue par les élus en dehors des 3,33 %
d'entre eux. Les notions de budget primitif et de budget supplémentaire
ne semblent pas non plus assez appréhendées par les élus.
Ces données quantitatives en effet, sont la résultante de
réponses approximatives en vue de découvrir si
l'enquêté a déjà entendu ou à un minimum
d'idée sur ces notions. Ce n'était donc pas des réponses
élitistes que nous attendions d'eux auquel cas les pourcentages
tendraient vers zéro.
--' 33 --'
14 Confer : annexe 5
-' 34 -'
Paragraphe II. Perception adhésion de la
population au processus de décentralisation
Il s'agit de présenter les données relatives
à la réalité de la décentralisation telle que
vécue au quotidien par la population. Le graphique ci-dessus de voir
comment les populations apprécient l'engagement des conseillers dans
l'accomplissement de leur mission.
Graphique : Répartition des
enquêtés selon leur niveau de satisfaction par rapport à la
gestion de la commune par les élus de Kampti.
5%
78%
17%
Très satisfaisant Satisfaisant Insatisfaisant
Source : données d'enquêtes de
septembre 2014
Les résultats de l'enquête ci-dessus
présentés sur le graphique révèlent l'importance du
taux d'insatisfaction des citoyens relativement aux prestations et à
l'implication des élus dans la gestion des affaires locales, en
l'occurrence la résolution de leur préoccupation quotidienne (78
%). Contre une infime partie de la population enquêtée (5 %) qui
estime pour sa part, être satisfaite du travail des élus
locaux.
Cependant, les citoyens savent-ils s'ils peuvent assister aux
sessions du conseil municipal ? La réponse à cette question est
présentée dans le tableau ci-après.
-' 35 -'
Tableau 3 : Pourcentage des citoyens qui savent qu'ils
peuvent assister aux sessions
population
|
Nombre
|
Réponses des
personnes enquêtées
|
Pourcentage
|
17
|
|
Oui
|
17%
|
83
|
|
Non
|
83%
|
Total 100
|
|
---
|
100%
|
Source : données d'enquêtes de
septembre 2014
En ce qui concerne la participation aux sessions du conseil
municipal, très peu de citoyens (17 %) savent que ces sessions sont
publiques et qu'ils peuvent y assister. A les écouter, il ressort que
pour la plupart des répondants, les sessions relèvent des
prérogatives des conseillers : « ils sont payés pour
ça », affirment-ils. Pour eux, il n'appartient donc pas aux
citoyens d'aller « se mêler » de sessions du conseil
municipal.
Par ailleurs, les citoyens assistent-ils aux
différentes sessions du conseil municipal ? C'est ce que le tableau
suivant montrera.
Tableau 4 : Pourcentage des enquêtés qui ont
déjà assisté à une session.
|
|
|
|
population
|
|
Nombre
|
Réponses des
personnes enquêtées
|
Pourcentage
|
|
03
|
|
Oui
|
3%
|
|
97
|
|
Non
|
97%
|
Total
|
100
|
|
---
|
100%
|
|
|
|
|
Source : données d'enquêtes de
septembre 2014
A la lecture de ce tableau, il ressort que seulement 03 % des
citoyens de la commune ont au moins une fois assisté à une
session du conseil. Des citoyens
-' 36 -'
interrogés sur la question expliquent leur abstention
par des contraintes de temps, mais aussi par la démotivation et le
désintéressement. Mais la majorité d'entre eux avouent ne
pas assister aux sessions du conseil municipal parce qu'ils ignorent totalement
qu'ils y ont droit.
En dehors de toute participation aux sessions du conseil
municipal, les citoyens connaissent-ils leurs élus ? Les organes du
conseil municipal ?
Tableau 5 : répartition des
enquêtés qui connaissent les élus locaux et les organes du
conseil municipal.
|
Acteurs
|
Le maire
|
Les
adjoints au maire
|
Le conseil municipal
|
Les
commissions permanentes
|
Le CVD
|
Les
citoyens
|
Nombre
|
98
|
24
|
90
|
07
|
87
|
pourcentage
|
98%
|
24%
|
90%
|
07%
|
87%
|
Source : données d'enquêtes de
septembre 2014
A ce niveau les résultats de l'enquête montrent
que le maire, l'organe exécutif de la commune est beaucoup connu par la
population (98 %). Les répondants le connaissent nommément et
ressentent une certaine fierté à l'idée d'avoir à
la tête de leur localité un des leurs. Cette forte
réputation peut s'expliquer d'abord par le fait que ce dernier est
à son deuxième mandat. Ensuite il est de l'ethnie majoritaire,
jeune et « dynamique » selon les propos de certains citoyens. Enfin,
il réside de façon permanente dans la commune. En effet, c'est ce
dernier critère qui aurait joué pour son élection au
détriment du maire sortant et de tous les autres candidats
prétendants. Quant aux adjoints au maire, ils ne sont connus que par 24
% des citoyens enquêtés. Peut-être parce qu'ils sont moins
en vue et moins actifs sur le terrain. Le conseil municipal et le conseil
villageois de développement sont des organes également assez
connus par les administrés. Ces notions et expressions sont suffisamment
ancrées dans le vocable du citoyen lambda, chacun connaissant
dans son entourage au moins deux conseillers qui de
manière régulière se rendent à leur «
pbadérr »15.
A la lumière des données ci-dessus, le fort
constat est que l'effectivité de la décentralisation est loin
d'être un acquis. Les conseillers municipaux n'ont pas une
véritable connaissance des textes. En témoignent les pourcentages
relatifs à la connaissance du CGCT, des notions de budget, de compte
administratif etc. De même, à partir des données sur la
perception de la population vis-à-vis des organes communaux et des
sessions, nous pouvons également déduire la faiblesse de
l'adhésion de celle-ci au processus de décentralisation.
Dans cette même logique d'analyse, il est important de
savoir comment le conseil municipal de Kampti fonctionne au quotidien.
Section II. Fonctionnement des organes du conseil
municipal de Kampti et mise en oeuvre du principe du compte
rendu
Les données relatives au fonctionnement du conseil
municipal sont de type qualitatif. Elles concernent le fonctionnement quotidien
des organes et les conditions dans lesquelles se tiennent les sessions. Aussi
l'application du principe du compte rendu des sessions aux populations à
la base a-t-elle été examinée.
|