Paragraphe II. Définition des concepts
Pour la compréhension de notre sujet d'étude, il
est important de nous accorder sur le sens exact que nous donnons à des
concepts et d'éviter ainsi des quiproquos. Il s'agit de :
défi, appropriation des textes, décentralisation et
élus locaux.
Le défi est défini par le
dictionnaire Microsoft encarta édition 2008 comme étant une
« entreprise difficile qui met à l'épreuve les
capacités ou les compétences d'une personne ou d'un groupe de
personnes dans un domaine particulier ». En effet le processus de
décentralisation est relativement récent dans les communes
rurales dont Kampti (2006-2014) soit huit (08) ans de pratique. Les élus
municipaux n'ont
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donc pas bénéficié de suffisamment de
temps d'apprentissage et d'expérimentation sur les implications de la
décentralisation. Ainsi avons-nous d'une part des textes juridiques
écrits dans un langage ésotérique, complexe et d'autre
part des élus locaux faiblement lettrés. Alors, se posent
nécessairement des difficultés réelles pour ces derniers
à s'imprégner effectivement toute la législation qui
encadrant le processus.
Par le concept d'appropriation des textes,
nous percevons l'aspect de compréhension et de maîtrise par les
élus locaux, du contenu et des enjeux du processus de
décentralisation tels que déterminés par le CGCT, et
surtout leur engagement à le mettre en oeuvre. Elle consiste à
permettre à tous les acteurs impliqués de faire de la politique
de décentralisation leur affaire personnelle et de se mobiliser pour la
mettre en pratique. Elle est le socle pour une plus grande
implication et participation de tous les acteurs à la mise en oeuvre de
la décentralisation. En un mot, l'appropriation sous-entend
l'idée de maîtrise du processus pour sa meilleure
réalisation, aussi et surtout sa pratique pour la bonne gouvernance et
le développement communal en se basant sur les réalités
locales. Dans l'« axe 1 »8 du CSMOD (2006-2015),
l'appropriation sociale de la décentralisation au Burkina Faso vise le
passage de la situation d'acteurs passifs à celle d'acteurs actifs qui
« s'impliquent avec responsabilité citoyenne dans la gestion des
affaires locales ».
Quant à la décentralisation,
c'est le processus d'autopromotion qui consiste à
transférer des ressources et des compétences aux gouvernements
infranationaux (régions et communes...) afin qu'ils prennent librement
des décisions concertées avec les populations au sujet de leurs
besoins réels, leurs aspirations et leurs priorités en vue de
l'amélioration de leurs conditions de vie, du renforcement de la
gouvernance à la base et de la promotion du développement local.
Dans notre contexte, la décentralisation est porteuse de progrès
qui suppose une meilleure
8DECRET n° 2007-095/PRES/PM/MATD/MFB du 1er mars
2007 portant adoption du cadre stratégique de mise en oeuvre de la
décentralisation 2006-2015 À JO n°12 du 22/3/2007.
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connaissance des rôles de chaque acteur mais surtout
leur engagement pour le développement de leur localité.
S'agissant des élus locaux, c'est
essentiellement l'ensemble des conseillers de la commune au sein duquel sont
élus les maires, les adjoints au maire et les présidents de
commission.
Après ces précisions, il s'avère utile
d'examiner l'organisation et le fonctionnement de la commune de manière
générale.
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