Chapitre 1 : CONTEXTE
JUSTIFICATIF
1.1-E.I.S.M.V
En 1961, à l'occasion des journées
médicales de Dakar, fut lancée l'idée de la
création dans le cadre de l'université de Dakar d'une
faculté vétérinaire pour tous les états africains
de la zone francophone. Le 20 juin 1966, la décision d'ouvrir une
année préparatoire aux études vétérinaires
est prise sur
Recommandations de diverses instances nationales et
internationales. Les résolutions de l'OCAM et sur avis de la commission
technique mixte franco-sénégalaise de l'enseignement
supérieur et de la conférence des ministres de l'éducation
nationale. En octobre 1968, s'ouvrait à Dakar la première
année vétérinaire à l'institut des sciences et
médecine vétérinaires ; trouvant sa raison
d'être dans les besoins intimes de nombreux états africains en
docteurs vétérinaires. En 1976, l'institution devient l'EISMV.
Elle avait une vision de la médecine
vétérinaire basée sur le service public, la
santé animale et non aux productions animales. De cette période,
jusqu'en 1985 les diplômés de l'EISMV étaient
recrutés à la fonction publique et était chargés de
la définition et de la mise en oeuvre des politiques d'élevage.
1.2-Justification
La mise en oeuvre des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS)
en 1986 dans les Etats membres a provoqué une crise financière
tant dans les pays qu'à l'EISMV. Les corollaires sont :
Ø le non recrutement des vétérinaires
formés par l'Ecole dans les fonctions publiques ;
Ø le ralentissement voire tarissement du recrutement
des nouveaux élèves à l'Ecole (suppression de bourses dans
de nombreux pays...) ;
Ø le non paiement de la contribution des Etats à
l'EISMV ;
Ø les problèmes administratifs accrus (non
paiement des salaires, grève des enseignants...).
Dans plusieurs pays, les services vétérinaires
officiels ne peuvent plus entreprendre de nouvelles activités, du fait
des restrictions budgétaires croissantes qui leur sont imposées.
La tendance naturelle est alors de chercher dans les services
vétérinaires privés l'appui nécessaire pour
renforcer le contrôle et la surveillance sanitaire des maladies
prioritaires, pour un développement harmonieux du secteur de
l'élevage et assurer la sécurité du commerce entre les
différents pays [13]. Ainsi, dans chacun de nos pays,
se mettent en place des politiques de développement de l'élevage
au niveau des ministères chargés de l'élevage et de la
recherche agricole ; d'où la nécessité pour l'EISMV
de s'approprier ces politiques de développement afin d'adapter les
actions de formation, de recherche et d'expertise sur le terrain.
Il ressort donc pour l'Ecole, la nécessité
d'adapter sa formation aux nouvelles attentes du marché de l'emploi dans
le secteur vétérinaire. En effet, les nouveaux enjeux nés
des politiques d'ajustement structurel au début des années 1990,
de la dévaluation du franc CFA en 1994, de l'accumulation des
arriérés de contribution et du contexte de privatisation de la
médecine vétérinaire, ont conduit l'EISMV à
définir de nouvelles orientations. En d'autres termes, il faut revoir le
profil du docteur vétérinaire formé à l'EISMV
(professionnalisation accrue de l'enseignement, diversification de la
formation, suivi de l'insertion des diplômés) de manière
à être en phase avec la nouvelle donne de l'emploi et du contexte
socio-économique difficile [8]. Le profil du nouveau
vétérinaire doit prendre en compte les réalités de
la mondialisation mais aussi des changements dans l'enseignement
supérieur : le basculement dans le système Licence Master
Doctorat (LMD). Au total, le vétérinaire de demain doit
être plus qualifié que celui d'aujourd'hui, avoir un profil de
base polyvalent ou pluridisciplinaire, avoir un savoir consolidé en
même temps qu'un savoir faire et un savoir être
[6]. Il doit :
Ø être armé dans l'identification et la
prévention des risques pathologiques, mais aussi faire face aux risques
sanitaires majeurs ;
Ø être qualifié pour assurer
l'augmentation des productions animales en quantité et en
qualité ;
Ø savoir gérer les projets ou entreprises
d'élevage, de fourniture d'intrants d'élevage, y compris le
cabinet vétérinaire ;
Ø s'impliquer dans la gestion de la biodiversité
terrestre comme aquatique et apporter sa contribution dans la gestion des aires
protégées.
Pour cela, les présentes études sont
menées en vue de connaître les besoins du point de vue qualitatif
et quantitatif de nos Etats dans le secteur vétérinaire public
comme privé d'ici 2015.
1.1 -Projet
d'établissement (P.E)
Le P.E est une démarche globale et cohérente qui
peut toucher à l'ensemble des activités internes et externes de
l'établissement. C'est un cadre large qui englobe la dimension
pédagogique. Il permet de faire converger les pratiques diverses de
tous les enseignants vers un objectif commun. Il met en évidence
l'intérêt de la réflexion et du travail collectifs des
enseignants. Gage de cohérence et d'efficacité de l'action
éducative, il veille dans le même temps à respecter le
caractère individuel de l'acte pédagogique et la
responsabilité de l'enseignant dans sa classe. Il n'y pas de P.E qui ne
repose sur un projet pédagogique ; ce qui souligne la
responsabilité propre des enseignants dans son élaboration. En
plus des enseignants, le P.E associe l'ensemble des partis concernées.
Le projet ne se réalisera cependant que s'il est
placé dans un ensemble plus vaste comprenant les relations avec
l'environnement socioculturel et économique, les rythmes scolaires, les
conditions de vie dans l'établissement et enfin les activités
périscolaires. Chaque projet doit obliger à une réflexion
approfondie sur les relations parents-enseignants-élèves :
accueil et information des parents, prise en compte des propositions des
conseils des délégués-élèves. Les relations
externes recouvrent les différents rapports de l'établissement
avec les partenaires institutionnels ou associatifs, le monde économique
et les collectivités territoriales étroitement associées
à la mise en oeuvre concrète du projet. Le projet
d'établissement, qui définit les orientations et les objectifs
prioritaires, ne peut prétendre envisager toutes les formes de la vie
d'une communauté, ni en résoudre tous les problèmes. Il
comporte plusieurs aspects qui ne peuvent être conçus
indépendamment les uns des autres et se traduit par un programme
d'action. Au nombre des lignes de force qui caractérisent ce programme
figurent nécessairement :
Ø Un projet pédagogique ;
Ø Une politique de l'orientation et de l'insertion
sociale et professionnelle des étudiants ;
Ø Un dispositif de l'ouverture de
l'établissement sur son environnement.
Le PE de l'EISMV est effet un mandat de la
30ème session ordinaire du Conseil d'Administration (CA)
tenue à Kigali (Rwanda) en septembre 2001, à la suite du rapport
du Directeur de l'EISMV sur la profession vétérinaire au regard
du contexte international (programmes d'ajustement structurel,
désengagement des Etats des activités économiques,
privatisation de la profession, accords OMC, nouvelles règles sanitaires
et phytosanitaires). Ce P.E est élaboré en concertation
avec :
Ø le conseil d'administration de l'établissement
qui détermine les politiques, les objectifs et les missions de
l'établissement ;
Ø les résidents qui expriment ce qu'ils
perçoivent, et ce qu'ils souhaitent ;
Ø les membres du personnel, acteurs déterminants
dans la réalisation du projet parce qu'ils le feront vivre ;
Ø les intervenants extérieurs ;
Ø les organismes de contrôle qui vérifient
la mission et le conventionnement de l'établissement
[3].
Il se trouve présentement au stade de l'analyse
prospective. A ce stade il est question entre autre de savoir quel type de
médecin vétérinaire, avec quelles compétences le
marché de l'emploi a-t-il désormais besoin à court terme
et à long terme, compte tenu du fait que le recrutement dans la fonction
publique n'est plus systématique.
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