3.4-La pisciculture
La pisciculture n'est pas encore l'objet d'un engouement au
Cameroun malgré le potentiel que regorge le pays. La production de
poissons par la pisciculture plafonne depuis 1992 à 300t, sur un
potentiel biotechnique d'environ 20.000t par an. Près de 150
pisciculteurs possèdent 2000 étangs. Le Cameroun dispose de
structure de base ; à savoir les espèces de poissons
appropries (tilapia, carpe, silure) et les stations aquacoles. Par ailleurs, il
existe d'autres ressources halieutiques dont l'exploitation pourrait contribuer
efficacement à l'apport de protéines notamment l'algue
oscillatoire platensis, la grenouille géante [12]
3.5-Les industries animales
Les unités modernes de transformation des produits de
l'élevage sont pratiquement inexistantes au Cameroun, ce qui
représente un frein considérable pour le développement des
filières animales.
3.5.1-Les industries de
viandes
Il existe au Cameroun deux
abattoirs industriels. L'un est situé à Douala et l'autre
à Yaoundé. Ils ont chacune une capacité d'abattage de 400
bovins, 200 petits ruminants et 100 porcs. Les deux abattoirs sont dotés
de petites unités de production de farines animales (sang et viande)
d'une capacité chacune de deux tonnes par jours. Aujourd'hui les deux
abattoirs sont dans un état de dégradation avancé du fait
des difficultés que rencontre la SODEPA (la Société de
Développement et d'Exploitation des Productions Animales) à les
entretenir. On note aussi l'existence de trois abattoirs à Obala, Garoua
et Bamenda. Ceux d'Obala et Garoua fonctionnent en gestion privée tandis
que celui de Bamenda est en passe d'être confié à un
gestionnaire privé. D'une manière générale le
circuit mort de la viande, et en particulier les boucheries dont les promoteurs
restent encore peu professionnalisés sont caractérisées
par une inorganisation de leurs activités. Les unités de
transformations sont absentes pour les filières de volailles et porcs;
ce qui est un frein considérable pour leur développement. Dans
les années 1970, depuis la fermeture de l'usine koussel (unité de
fabrique de corne boeuf) dans le grand nord Cameroun, aucune usine de
transformation de produits carnés ou halieutique n'a encore vu le jour
[11].
3.5.2-Les industries de
lait
Dès le début des
années 1980, la production de lait s'est fortement fait ressentie avec
l'avènement du projet laitier de Ngaoundéré. Ce projet
devait mener des actions de développement dans trois secteurs à
savoirs : la production en amont, la transformation et la
commercialisation des produits laitiers en aval. Malgré sa privatisation
depuis trois ans le volet usine du projet n'arrive toujours pas à
être rentabilisé. Entre temps, de nombreuses laiteries
privées ont vu le jour notamment : sotramilk à Bamenda et la
laiterie de banyo, orientés vers la transformation du lait frais. Par
contre des structures comme camlait, saplait, milkway ont orienté leurs
activités vers la reconstruction des poudres de lait importées
d'Europe. Enfin des petites unités de transformation artisanales ont vu
le jour ces dernières années dans l'Adamaoua (idoo, bang,
bouhari) le nord-ouest (tadu et sabga...) et le nord. Malgré l'existence
de ces différentes sociétés laitières, le Cameroun
connaît toujours un déficit en matière de lait et de
produits dérivés [4].
|