Section 1. EVALUATION DES PROPRIETES MINIERES NON
PROUVEES
Comme étudié précédemment, les
coûts d'acquisition des propriétés minières non
prouvées peuvent être comptabilisés de différentes
manières. En effet, sous la méthode du coût complet, une
entreprise peut, sans y être obligée, exclure les coûts
d'acquisition, ainsi que les coûts d'exploration non
évalués, de la base amortissable d'un centre de coûts
particulier. Sous la méthode des efforts réussis, ces coûts
sont obligatoirement différés à l'actif jusqu'à
évaluation des propriétés minières en question.
Dans la mesure où 70 à 90% des
propriétés minières acquises sont
généralement abandonnées avant toute découverte de
réserves minérales, plusieurs méthodes ont
traditionnellement été utilisées pour estimer les pertes
de valeur relatives aux coûts d'acquisition des propriétés
minières. A ce propos, le SFAS 19 et la SEC prescrivent des directives
générales semblables, à suivre chaque fois que des
coûts d'acquisition de propriétés non prouvées sont
portés à l'actif au-delà de la période durant
laquelle ils ont été engagés.
103 SFAS 144, §3, "this Statement applies to recognized
long-lived assets of an entity to be held and used or to be disposed of,
including ... (c) proved oil and gas properties that are being accounted for
using the successful-efforts method of accounting ..."
SFAS 144, Footnote 2--Accounting requirements for oil and gas
properties that are accounted for using the full-cost method of accounting are
prescribed by the Securities and Exchange Commission (Regulation S-X, Rule
4-10, «Financial Accounting and Reporting for Oil and Gas Producing
Activities Pursuant to the Federal Securities Laws and the Energy Policy and
Conservation Act of 1975»).
104 SFAS 144, §3, "This Statement does not apply to ...
(g) unproved oil and gas properties that are being accounted for using the
successful-efforts method of accounting."
170
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Aux termes du paragraphe 28 du SFAS 19 et du paragraphe
(c)(3)(ii)(A) de la Reg. S-X Rule 4-10, les propriétés
minières non prouvées doivent faire l'objet d'une
évaluation périodique, au moins une fois par an, pour
déterminer si leur valeur comptable est recouvrable.
1.1. Indicateurs de
dépréciation
Bien que la norme comptable SFAS 19 n'a pas
précisé ce que le terme "dépréciation" signifiait,
elle stipule dans son paragraphe 28 qu'une propriété
minière est probablement dépréciée si, par exemple,
un puits sec y a été foré et que l'entreprise n'a pas de
plans fermes pour continuer les opérations de forage. De même,
stipule le même paragraphe, la vraisemblance d'une
dépréciation partielle ou totale d'une propriété
augmente au fur et à mesure que le terme des droits miniers
détenus par l'entreprise approche et que les activités de forage
n'ont pas commencé sur la propriété ou sur une
propriété voisine105.
La SEC ajoute dans son Codification of Financial Reporting
Release, §406.01.c.i, qu'une propriété non prouvée
doit être évaluée périodiquement pour dégager
toute dépréciation éventuelle et s'assurer que sa
valeur106 est égale, aux moins, à sa valeur
comptable, y compris tout intérêt
capitalisé107.
Le SFAS 19, §39, stipule, en outre, que l'information
devenue disponible après la date de clôture d'une période
couverte par les états financiers, mais avant que ces états
financiers ne soient publiés, doit être prise en compte pour
l'évaluation de conditions existantes à la date de clôture,
par exemple, pour l'évaluation des propriétés non
prouvées108. Tel serait le cas d'un forage d'exploration qui
s'est avéré infructueux après la date de clôture des
comptes.
105 SFAS 19, §28, " A property would likely be impaired,
for example, if a dry hole has been drilled on it and the enterprise has no
firm plans to continue drilling. Also, the likelihood of partial or total
impairment of a property increases as the expiration of the lease term
approaches if drilling activity has not commenced on the property or on nearby
properties."
106 La SEC n'a pas, toutefois, défini ce que signifiait le
terme "valeur".
107 SEC, Codification of Financial Reporting Releases,
§406.01.c.i, "... unevaluated properties are required to be assessed
periodically for impairment and to have value at least equal to their carrying
costs (including any capitalized interest) ..."
108 SFAS 19, §39, " Information that becomes available
after the end of the period covered by the financial statements but before
those financial statements are issued shall be taken into account in evaluating
conditions that existed at the balance sheet date, for example, in assessing
unproved properties ...".
171
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
1.2. Détermination individuelle de la valeur
recouvrable d'une propriété
Le principe général posé par le SFAS 19
stipule que les propriétés minières dont les coûts
d'acquisition sont relativement significatifs doivent
impérativement être évaluées
séparément109. Malheureusement, la même norme
n'a pas fourni de précisions quant à la signification du terme
"significatif".
Sous la méthode du coût complet, la SEC a
précisé110, par contre, qu'une propriété
minière doit être considéré comme
"individuellement significative" lorsque son coût est
supérieur à 10% des coûts nets capitalisés du centre
de coûts concerné. Dans l'absence de précisions similaires
sous la méthode des efforts réussis, l'étude menée
par PricewaterhouseCoopers en 1999, a révélé que les
entreprises pétrolières utilisent plusieurs critères pour
déterminer ce qu'était significatif. Certaines d'entre elles ont
fixé un montant minimum au dessus duquel une propriété
minière est considérée comme individuellement
significative. Ce montant est généralement
déterminé en en fonction la taille de la société,
du total de ses actifs, du total de son investissement dans des
propriétés minières, de son bénéfice net et
d'autres facteurs similaires. Chaque année, les propriétés
minières non prouvées acquises sont examinées à la
lumière de ces facteurs.
Le concept de dépréciation introduit en 1977 par
le SFAS 19 est, en quelque sorte, inhabituel dans la littérature
comptable aux Etats-Unis. En effet, ni le FASB, ni la SEC ont indiqué
clairement la manière dont la dépréciation d'une
propriété non prouvée pouvait être mesurée.
L'étude de PricewaterhouseCoopers, citée plus haut, a
montré que les compagnies pétrolières considéraient
plusieurs facteurs pour évaluer leurs propriétés
minières non prouvées. Par exemple:
F 90% des entreprises interrogées considèrent que
l'intention de l'entreprise de procéder à des travaux de
forage d'exploration sur la propriété était un facteur
très important.
109 SFAS 19, §28, " Impairment of individual unproved
properties whose acquisition costs are relatively significant shall be assessed
on a property-by-property basis ..."
110 SEC, Codification of Financial Reporting Releases,
§406.01.c.i, "However, the commission believes that in general individual
properties or projects would be expected to be individually significant if
their costs exceed 10% of the net capitalized costs of the cost center."
172
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
F En outre, la majorité des entreprises
interrogées prennent en considération les éléments
suivants:
y' le résultat d'autres puits forés dans
les zones voisines;
y' l'évaluation par les géologues de la
propriété minière; et
y' la durée restante à courir des droits
miniers détenus par l'entreprise.
F Sur les 27 entreprises ayant répondu à cette
question, seulement 8 entreprises affirment prendre en compte la valeur de
marché d'autres propriétés pour estimer la valeur
recouvrable de leurs propriétés non prouvées.
Il est à noter, par ailleurs, que dans la pratique,
plusieurs approches se sont développées dont, ci-après,
quelques exemples111:
- si l'entreprise a des plans fermes pour procéder
à des forages sur la propriété, la valeur recouvrable est
estimée être égale à la valeur nette comptable de la
propriété en question et aucune perte de valeur n'est
comptabilisée;
- si les travaux de forage sont considérés comme
probable uniquement, la valeur recouvrable de la propriété est
estimée être considérablement inférieure à sa
valeur d'origine;
- si l'entreprise n'a pas de plans pour procéder
à des forages additionnels à cause de forages récents secs
sur sa propriété ou sur d'autres propriétés
voisines, la propriété peut ne pas avoir de la valeur et peut
être substantiellement dépréciée;
- la politique de l'entreprise en matière de
dépréciation peut, en outre, prévoir d'amortir la valeur
comptable d'une propriété sur la période couverte par les
droits miniers détenus.
111 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd. Pdi,
University of North Texas, 2000, p. 153
173
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
1.3. Détermination de la valeur recouvrable d'un
groupe de propriétés
Lorsqu'une entreprise possède un nombre relativement
important de propriétés minières non prouvées et
dont les coûts d'acquisition ne sont pas individuellement significatifs,
le SFAS 19 stipule qu'il n'est pas pratique d'évaluer chaque
propriété minière individuellement. En effet, le
paragraphe 28 de cette norme précise que les propriétés
minières non prouvées, considérées comme
individuellement non significatives, peuvent être classées dans
plusieurs groupes sur la base de leurs emplacements géographiques, leurs
années d'acquisition, leurs zones géologiques ou toute autre base
logique.
Dans pareil cas, la perte de valeur à comptabiliser au
cours de chaque période comptable est déterminée par
l'amortissement du coût total de telles propriétés sur la
base de l'expérience passée de l'entreprises dans des situations
similaires en prenant en compte d'autres informations telles que la
durée moyenne de conservation des propriétés
minières non prouvées ou encore le pourcentage des
propriétés dans lesquelles des réserves minérales
ont été mises en évidence dans le
passé112.
Selon les auteurs du " Petroleum Accounting, Principles,
Procedures & Issues 113", plusieurs méthodes ont
été développées en pratique, dont les plus
utilisées sont présentées
ci-après114:
a. L'amortissement linéaire
Cette méthode consiste à amortir
linéairement les coûts des propriétés
minières non prouvées sur la durée moyenne des titres
miniers d'un groupe de propriétés. Généralement,
cette méthode est appropriée lorsque les travaux de forage sont
entrepris d'une manière homogène tout au long de la durée
des titres miniers.
112 SFAS 19, §28, "When an enterprise has a relatively
large number of unproved properties whose acquisition costs are not
individually significant, it may not be practical to assess impairment on a
property-by-property basis, in which case the amount of loss to be recognized
and the amount of the valuation allowance needed to provide for impairment of
those properties shall be determined by amortizing those properties, either in
the aggregate or by groups, on the basis of the experience of the enterprise in
similar situations and other information about such factors as the primary
lease terms of those properties, the average holding period of unproved
properties, and the relative proportion of such properties on which proved
reserves have been found in the past."
113 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 156
114 Pour des illustrations chiffrées des
différentes méthodes, Cf. Petroleum Accounting, Principles,
Procedures, & Issues, éd. Pdi, University of North Texas, 2000,
p. 156 et s.
174
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Généralement, le taux d'amortissement est
appliqué à la valeur brute des propriétés non
prouvées. Néanmoins, certaines compagnies
pétrolières préfèrent appliquer le taux
d'amortissement à la valeur nette comptable des propriétés
non prouvées faisant partie d'un même groupe. Si un groupe
contient des propriétés acquises au cours de différentes
années, le taux d'amortissement peut être appliqué
séparément pour les propriétés acquises au cours
d'une même année.
Exemple d'illustration:
(prises individuellement, les propriétés sont
supposées être non significatives)
Soit une entreprise pétrolière qui
procède à la détermination de la
dépréciation de ses propriétés non prouvées
par la méthode de l'amortissement linéaire. Supposons que cette
entreprise regroupe ses propriétés par année
d'acquisition.
En fin décembre 2000, le solde du compte
"propriétés non prouvées" s'élève à
$4,000,000 alors que celui du compte "provisions pour
dépréciation des propriétés non prouvées"
s'élève à $1,980,000. Les propriétés non
prouvées acquises au cours de l'année 1999 totalisent
$1,200,000.
D'après l'expérience de l'entreprise, 80% des
propriétés acquises s'avèrent ultérieurement non
prouvées et sont, par conséquent, abandonnées. La
durée moyenne de conservation des propriétés est
supposée être de quatre années.
Ainsi, pour les propriétés acquises au cours de
l'année 1999, la perte de valeur à comptabiliser au cours de 2001
serait de $240.000 (1.200.000 * 80% * 1/4).
b. L'amortissement basé sur les abandons
annuels de propriétés
Une autre approche utilisée pour la
détermination de la perte de valeur des propriétés non
prouvées consiste à établir des taux d'amortissement
annuels basés sur l'expérience passé de l'entreprise et
les abandons annuels de propriétés. Pour développer un
modèle d'amortissement, une entreprise doit procéder
périodiquement à l'analyse des abandons annuels de ses
propriétés.
175
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Exemple d'illustration :
(prises individuellement, les propriétés sont
supposées être non significatives)
Considérons une entreprise qui a analysé les
abandons annuels de ses propriétés minières dont la
durée moyenne de conservation est de quatre ans. Une analyse
récurrente basée sur les trois dernières années et
effectuée en 2000 est présentée ci-après:
Année d'acquisition
|
Coûts total
|
Propriétés abandonnées au cours de
l'année:
1 2 3 4
|
Propriétés
devenues prouvées
|
1995
|
45,000
|
*
|
*
|
*
|
16,000
|
|
4,000
|
1996
|
60,000
|
*
|
*
|
21,000
|
20,000
|
|
6,000
|
1997
|
50,000
|
*
|
8,500
|
17,000
|
10,000
|
|
6,000
|
1998
|
100,000
|
7,000
|
14,500
|
31,000
|
**
|
**
|
|
1999
|
70,000
|
6,800
|
15,500
|
**
|
**
|
**
|
|
2000
|
80,000
|
7,500
|
**
|
**
|
**
|
**
|
|
21,300 38,500 69,000 46,000 16,000
Moyenne des 3 années ***
|
9% 18% 33% 30%
|
10%
|
* : Connu mais non inclus dans la moyenne des trois
dernières années **: Inconnu au moment de l'analyse en 2000
***: Par exemple: 21,300 / (100,000 + 70,000 + 80,000) = 9%
Cette analyse montre que 90% des coûts d'acquisition
sont relatifs à des propriétés minières qui seront
abandonnées. Pour amortir la perte de valeur de 90% des coûts
d'acquisition sur la période des quatre années à venir,
trois méthodes existent:
La première méthode consiste à amortir la
perte de valeur globale de 90% linéairement sur les quatre années
à venir. Ainsi, chaque année une dotation pour
dépréciation des propriétés non prouvées est
comptabilisée pour 22,5% (90% * 1/4) du coût total des
acquisitions de l'année.
La deuxième méthode consiste à amortir
linéairement le coût des propriétés
abandonnées au cours d'une année sur leur durée de vie
estimée. Par exemple, les 18% représentant le coût des
propriétés minières qui seront abandonnées au cours
de la 2ème année sont amortis linéairement sur
les deux premières années.
176
|
|
|
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
|
Année après
acquisition
|
|
Amortissement sur les Quatre
années
|
Abandon %
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
9%
|
9.0%
|
|
|
|
2
|
18%
|
9.0%
|
9.0%
|
|
|
3
|
33%
|
11.0%
|
11.0%
|
11.0%
|
|
4
|
30%
|
7.5%
|
7.5%
|
7.5%
|
7.5%
|
|
90%
|
37%
|
28%
|
19%
|
8%
|
La troisième méthode consiste à supposer
que les propriétés minières abandonnées perdent un
pourcentage déterminé (20%, par exemple) chaque année
avant d'être abandonnées définitivement. Cette
méthode doit refléter le jugement de la direction de l'entreprise
puisqu'elle suppose que les propriétés minières conservent
une partie importante de leur valeur d'origine jusqu'à l'année de
leur abandon.
Année après acquisition
|
|
Amortissement sur les Quatre
années
|
Abandon %
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
9%
|
9.0%
|
|
|
|
2
|
18%
|
3.6%
|
14.4%
|
|
|
3
|
33%
|
6.6%
|
6.6%
|
19.8%
|
|
4
|
30%
|
6.0%
|
6.0%
|
6.0%
|
12.0%
|
|
90%
|
25%
|
27%
|
26%
|
12%
|
Notez que dans cet exemple, la dépréciation
comptabilisée au cours de la première année est
supérieure à 9%. En effet, ces 9% correspondent aux coûts
des propriétés minières abandonnées durant la
première année uniquement alors que la dotation aux provisions
pour dépréciation des propriétés minières
non prouvées doit refléter la dépréciation subite
au cours de la première année par les propriétés
qui ne seront abandonnées qu'au cours des trois années
suivantes.
c. Détermination forfaitaire de la perte de
valeur
Une approche simple pour estimer la dépréciation
subite par les propriétés minières non prouvées
consiste à maintenir le compte des "provisions pour
dépréciation des propriétés non prouvées"
à un pourcentage prédéterminé de la valeur
comptable brute des propriétés non prouvées.
177
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Cette approche, simple et pratique, semble être
appropriée uniquement lorsque les acquisitions et les abandons de
propriétés sont relativement stables d'une année à
l'autre et que l'entreprise détient plusieurs propriétés
minières considérées comme non individuellement
significatives.
1.4. Comptabilisation
La constatation comptable d'une perte de valeur diffère
selon qu'il s'agisse d'une propriété minière
évaluée individuellement ou évaluée dans le cadre
d'un groupe de propriétés. Elle dépend, en outre, de la
méthode comptable adoptée par l'entreprise, à savoir la
méthode du coût complet ou la méthode des efforts
réussis.
a. Constatation initiale
Sous la méthode des efforts réussis, les pertes
de valeur sont immédiatement comptabilisées en charges de la
période par constatation d'une provision pour dépréciation
des propriétés minières non prouvées. Par contre,
sous la méthode du coût complet, la Reg. S-X Rule 4-10
précise que les pertes de valeur relatives aux propriétés
non prouvées ne doivent pas être comptabilisées en charges
mais sont immédiatement intégrées dans la base
amortissable du centre de coûts concerné115.
b. Evaluation postérieure
Selon la réglementation comptable aux
Etats-Unis116, une entreprise ne peut pas procéder à
la reprise d'une perte de valeur comptabilisée auparavant. Par
conséquent, lorsqu'une entreprise procède à
l'évaluation de ses propriétés minières
individuellement, la perte de valeur subite au cours d'un exercice particulier
ne peut pas être compensé par l'augmentation de valeur d'une autre
propriété, et ce, même si cette dernière a fait
l'objet d'une réduction de valeur au cours d'un exercice
antérieur.
115 Reg. S-X Rule 4-10 (c)(3)(ii)(A), " The amount of
impairment assessed ... shall be added to the costs to be amortized".
116 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 155.
178
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
c. Constatation de l'abandon d'une
propriété
F Sous la méthode des efforts
réussis
Sous la méthode des efforts réussis, lorsqu'une
propriété minière, ayant fait l'objet d'une
évaluation individuelle, est abandonné, sa valeur nette comptable
(valeur brute moins les pertes de valeur, le cas échéant) est
immédiatement constatée en charges de la période comme
suit:
D C
29xx Provisions pour dépréciation des
propriétés non prouvées X
6xxx Abandon de propriétés non prouvées
Y-X
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété X = Dépréciation cumulée de la
propriété
Lorsque la propriété minière a fait l'objet
d'un test de dépréciation dans le cadre d'un groupe de
propriété, l'abandon est comptabilisé comme suit:
D C
29xx Provisions pour dépréciation des
propriétés non prouvées Y
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété
Si le solde du compte de provision ne peut absorber la valeur
comptable d'origine de la propriété abandonnée, une charge
est constatée pour la différence. A la fin de la période
comptable, le compte de bilan "Provision pour dépréciation des
propriétés non prouvées" est alimenté
conformément à la politique comptable de l'entreprise en
matière de dépréciation (méthode de l'amortissement
linéaire, amortissement en fonction des abandons annuels ou pourcentage
prédéterminé de la valeur brute des
propriétés non prouvées).
F Sous la méthode du coût complet
Sous la méthode du coût complet, l'abandon d'une
propriété minière non prouvée se traduit par le
transfert de sa valeur nette comptable dans un compte de bilan
(Propriétés minières
179
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
abandonnées, par exemple) et est intégrée
dans la base amortissable du centre de coûts concerné.
d. Constatation du transfert d'une
propriété minière devenue prouvée
Le transfert des propriétés minières non
prouvées à la catégorie des propriétés
prouvées peut prendre l'une des trois formes suivantes:
F Lorsqu'une propriétés minière a fait
l'objet d'une évaluation individuelle, le SFAS 19, §28
précise que le transfert vers la catégorie des
propriétés minières prouvées se fait pour la valeur
nette comptable de la propriété117:
D C
29xx Provisions pour dépréciation des
propriétés non prouvées X
2xxx Propriétés prouvées Y-X
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété
X = Dépréciation cumulée de la
propriété
F Lorsqu'une propriété avait fait l'objet d'une
évaluation dans le cadre d'un groupe de propriété, le SFAS
19, §28, stipule que le transfert vers la catégorie des
propriétés prouvées doit se faire pour la valeur comptable
d'origine118.
D C
2xxx Propriétés prouvées Y
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété
F Lorsqu'une partie d'une propriété
minière est devenue prouvée, seule une partie du coût
d'acquisition de la propriété minière d'origine,
proportionnelle à la superficie de la zone prouvée, est
reclassée parmi les propriété prouvées. Par
exemple, si une concession d'une superficie de 500 hectares est obtenue
à partir d'un vaste permis de recherche de 25,000
117 SFAS 19, §28, "For a property whose impairment has been
assessed individually in accordance with
paragraph 28, the net carrying amount (acquisition cost minus
valuation allowance) shall be reclassified to proved properties; for properties
amortized by providing a valuation allowance on a group basis, the gross
acquisition cost shall be reclassified."
118 Ibid
180
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
hectares et dont le coût d'acquisition
s'élève à $10,000,000, seuls 2% du coût
d'acquisition du permis sont reclassés.
D C
2xxx Propriétés prouvées 200,000
2xxx Propriétés non prouvées
200,000
Section 2. DEPRECIATION DES PROPRIETES PROUVEES SOUS LA
METHODE DES EFFORTS REUSSIS
A partir d'août 2001, la dépréciation des
propriétés prouvées, comptabilisées sous la
méthode des efforts réussis, est régie par les
dispositions du SFAS 144, Accounting for the Impairment or Disposal of
Long-Lived Assets. Aux termes du paragraphe 7 de cette norme, une perte de
valeur doit être comptabilisée lorsque la valeur comptable d'un
actif (ou un groupe d'actif) à long terme n'est pas recouvrable et est
supérieure à sa juste valeur119.
Pour reconnaître et mesurer une perte de valeur, le SFAS
144 propose une approche à deux niveaux:
1. chaque fois que des indices indiquent qu'un actif a pu
perdre de la valeur, une entreprise doit déterminer si la valeur
comptable de cet actif est toujours recouvrable. Le §7 de la même
norme précise que la valeur comptable d'un actif n'est pas recouvrable
lorsqu'elle est supérieure à la somme des cash-flows
futurs non actualisés attendus de son utilisation et de sa
cession éventuelle. Cette comparaison est faite sur une base avant
impôt.
2. lorsque la valeur comptable d'un actif n'est plus
recouvrable, une entreprise doit comptabiliser une perte de valeur égale
à la différence entre sa valeur comptable et sa juste
valeur.
119 SFAS 144, §7, "An impairment loss shall be recognized
only if the carrying amount of a long-lived asset (asset group) is not
recoverable and exceeds its fair value."
181
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Ainsi, le SFAS 144 ne retient pas le même critère
pour tester si la valeur comptable d'un actif est recouvrable (utilisation des
cash-flows futurs non actualisés) et pour mesurer la perte de valeur
subite éventuellement (utilisation de la juste valeur).
Dans la présente section, nous essayerons
d'étudier les indicateurs de dépréciation, les
modalités de détermination des cash-flows futurs non
actualisés, l'estimation de la juste valeur d'une
propriété minière prouvée dans le cadre du SFAS 144
ainsi que l'application de cette dernière aux propriétés
minières détenues en vue de leur vente.
2.1. Identification d'un actif qui a pu perdre de la
valeur
a. Indicateurs de
dépréciation
Le SFAS 144 impose qu'un actif à long terme soit
testé pour recouvrabilité120 chaque fois que
des évènements ou des changements de circonstances indiquent que
sa valeur comptable peut ne pas être recouvrable. Le paragraphe 8 fournit
quelques exemple de tels évènements ou changements de
circonstances.
Selon les auteurs du "Petroleum Accounting, Principles,
Procedures & Issues121", les indicateurs de
dépréciation d'une propriété minière
prouvée incluent, par exemple:
a. le passage du temps sous la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production, tel qu'expliqué au
chapitre 2, section 2, paragraphe 2.2 du présent mémoire;
b. une baisse attendue des prix de vente du pétrole ou
du gaz naturel;
c. une augmentation significative des coûts de
développement actuels ou futurs d'une propriété ou groupe
de propriétés;
d. une révision à la baisse des réserves
minérales d'un champ;
e. des changements importants de la législation ou du
contexte réglementaire ayant un effet négatif sur
l'entreprise.
120 Bien que non reconnu par le dictionnaire LE ROBERT,
éd. Collins, 5ème édition 1998, le terme
"recouvrabilité" a été utilisé dans l'IAS 11,
§34.
121 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 437
182
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les entreprises tombant sous l'égide de
la SEC sont tenues de présenter les pertes de valeur au niveau du
résultat d'exploitation du trimestre au cours duquel les
évènements ou les changements de circonstances ont eu lieu et
indiquant la dépréciation d'un actif ou un groupe d'actif. A ce
titre, il est à noter que les applications informatiques, très
évoluées de nos jours, constituent un outil de gestion comptable
incontournable pour les entreprises pétrolières. Ces applications
permettent actuellement de déterminer les cash-flows futurs attendus de
l'exploitation des propriétés prouvées par simple mise
à jour des hypothèses de bases (coûts, prix,
réserves, ... etc.).
b. Groupement de plusieurs actifs
La norme comptable SFAS 144 n'a pas prévu de
règles différentes de celles énoncées par l'IAS 36
en matière de groupement de plusieurs actifs pour la
détermination de la valeur recouvrable. En effet, le paragraphe 10 de
cette norme précise que, pour reconnaître et mesurer une perte de
valeur, un actif à long terme peut être regroupé avec
d'autre actifs ou passifs au niveau le plus bas pour lequel des cash-flows
identifiables sont largement indépendants des cash-flows
générés par d'autres actifs et passifs122.
En outre, le paragraphe 14 ajoute qu'une perte de valeur
relative à un groupe d'actifs doit être répartie au prorata
entre les actifs de ce groupe d'actifs. Néanmoins, en ce faisant, la
valeur comptable d'un actif ne doit pas être ramenée en dessous de
sa juste valeur, si cette dernière est déterminable sans
coûts et efforts supplémentaires
injustifiées123.
Comme signalé précédemment, le groupement
des propriétés minières prouvées sous la
méthode des efforts réussis est généralement
effectué par champ. Dans ce sens, l'enquête "1999
PricewaterhouseCoopers survey of U.S Petroleum Accounting Practices" a
révélé que les six plus grandes compagnies
pétrolières aux Etats-Unis, ayant répondu à
l'enquête, procèdent au groupement de leurs
propriétés minières prouvées par champ. Des 30
autres
122 SFAS 144, §10, "For purposes of recognition and
measurement of an impairment loss, a long-lived asset or assets shall be
grouped with other assets and liabilities at the lowest level for which
identifiable cash flows are largely independent of the cash flows of other
assets and liabilities."
123 SFAS 144, §14, "An impairment loss for an asset group
shall reduce only the carrying amounts of a long-lived asset or assets of the
group. The loss shall be allocated to the long-lived assets of the group on a
pro rata basis using the relative carrying amounts of those assets, except that
the loss allocated to an individual long-lived asset of the group shall not
reduce the carrying amount of that asset below its fair value whenever that
fair value is determinable without undue cost and effort."
183
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
compagnies non cotées, ayant été
interrogées, 16 entreprises groupent leurs propriétés par
champs, 8 les groupent par puits et 4 par permis.
2.2. Détermination des cash-flows
futurs
Le paragraphe 7 du SFAS 144 stipule que la valeur comptable
d'un actif à long terme est considérée comme non
recouvrable si elle est supérieure à la somme des cash-flows
futurs non actualisés attendus de son utilisation et de sa cession
éventuelle. Le paragraphe 16 précise que les estimations des
cash-flows futurs utilisés pour tester un actif à long terme pour
recouvrabilité doivent inclure uniquement les cash-flows futurs qui sont
directement associés et attendus comme un résultat direct de
l'utilisation et de la cession éventuelle de l'actif124. Le
paragraphe 18 précise que les projections des cash-flows futurs doivent
couvrir la durée d'utilisation restante de l'actif ou groupe
d'actifs125.
Par ailleurs, le SFAS 144, §17, précise que
l'estimation des cash-flows futurs doit considérer les hypothèses
de la direction en ce qui concerne l'utilisation de l'actif et doit tenir
compte de toutes les indications disponibles. Les hypothèses retenues
pour développer ces estimations doivent être raisonnables par
rapport aux hypothèses retenues pour développer d'autres
informations utilisées par l'entreprise pour des périodes
comparables, tels que les budgets et les projections internes. Cependant, si
des actions alternatives visant à recouvrer la valeur comptable de
l'actif sont en cours d'étude, la vraisemblance de l'aboutissement de
ces actions doit être prise en considération.
L'application de ces règles pour estimer les cash-flows
futurs relatifs à l'exploitation de propriétés
minières prouvées implique nécessairement la
détermination des éléments suivants:
a. Réserves à prendre en
considération
Le paragraphe 17 du SFAS 144 précise que la direction
peut considérer un éventail de possibilités pour estimer
les cash-flows futurs. Les probabilités relatives aux
différents
124 SFAS 144, §16, "Estimates of future cash flows used
to test the recoverability of a long-lived asset (asset group) shall include
only the future cash flows (cash inflows less associated cash outflows) that
are directly associated with and that are expected to arise as a direct result
of the use and eventual disposition of the asset (asset group)."
125 SFAS 144, §18, "Estimates of future cash flows used
to test the recoverability of a long-lived asset (asset group) shall be made
for the remaining useful life of the asset (asset group) to the entity."
184
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
scénarios possibles sont alors prises en compte et une
approche basée sur les probabilités pondérées de
ces scénarios peut être appropriée126.
Ainsi, cette affirmation nous amène à conclure
que les réserves probables, et éventuellement les réserves
possibles, peuvent, théoriquement, être prises en
considération pour l'estimation des cash-flows futurs relatifs aux
propriétés minières prouvées. En effet, les
réserves probables sont définies par la SPE/WPC comme
étant des réserves non prouvées que l'analyse des
données géologiques et techniques laisse croire qu'il est
plus probable qu'improbable qu'elles seront
récupérées.
Toutefois, en pratique, l'enquête menée en 1999
par PricewaterhouseCoopers a révélé que seulement
21% des entreprises utilisant la méthode des efforts réussis, et
ayant été interrogées, prennent en compte les
réserves probables pour l'application du SFAS 121 (actuellement
remplacée par SFAS 144).
b. Prix de vente
Les projections des entrées de trésorerie
futures relatives à l'utilisation continue de l'actif doivent être
basés sur des prix courants (nominaux) et, par conséquent,
ajustés pour tenir compte de l'inflation. Ces prix doivent
refléter la meilleure estimation de la direction et être
cohérents avec les hypothèses retenues pour
l'établissement, par exemple, des budgets à long terme.
La meilleure estimation des prix futurs peut être
fondée sur des contrats réels ou des prévisions
effectuées par des organismes indépendants telles que celles
publiées par le Oil & Gas Journal. De même, les
contrats de vente futurs disponibles à la date de l'évaluation
peuvent être utilisés pour déterminer ou refléter
les prix attendus à court terme.
Par ailleurs, il est à noter que les prix de vente
utilisés reflètent généralement la valeur des
hydrocarbures à la tête de puits ou au premier point où les
hydrocarbures produits deviennent
126 SFAS 144, §17, "However, if alternative courses of
action to recover the carrying amount of a long-lived asset (asset group) are
under consideration or if a range is estimated for the amount of possible
future cash flows associated with the likely course of action, the likelihood
of those possible outcomes shall be considered. A probability-weighted approach
may be useful in considering the likelihood of those possible outcomes."
185
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
commercialisables (livraison à un pipeline
général, à un terminal sur plate-forme en mer, à
une raffinerie...etc.) de telle sorte que les profits et gains marginaux dus
à des activités de raffinage ne sont pas pris en compte.
e. Coûts
Les projections des flux de trésorerie doivent prendre
en compte les sorties de trésorerie qui doivent être
nécessairement encourues pour générer les entrées
de trésorerie relatives à l'utilisation continue de l'actif et
qui peuvent être directement attribuées ou affectées
à l'actif sur une base raisonnable, cohérente et permanente.
Par conséquent, les projections des sorties de
trésorerie doivent tenir compte, entre autres, des coûts qui
seront nécessaires pour développer les réserves
prouvées mais considérées comme non encore
développées ainsi que les coûts d'exploration et de
développement qui seront nécessités par la mise en valeur
des réserves probables ou possibles prises en compte pour la
détermination des entrées de trésorerie127.
d. Frais généraux
Bien que non explicitement mentionnés par le SFAS 144,
les frais généraux doivent, à notre avis, être pris
en compte pour la détermination des sorties de trésorerie dans la
mesure où ils peuvent être directement attribués ou
affectés sur une base raisonnable, cohérente et permanente,
à l'utilisation de l'actif. Ce traitement nous paraît
cohérent avec les dispositions du paragraphe 16 du SFAS 144 et du
paragraphe 34 de l'IAS 36.
Cependant, il est à noter que d'après
l'enquête "1999 PricewaterhouseCoopers survey of U.S Petroleum
Accounting" 86% des entreprises utilisant la méthode des efforts
réussis, et ayant répandu, ignorent les frais
généraux pour l'application du SFAS 144.
127 SFAS 144, §20, " Estimates of future cash flows used
to test the recoverability of a long-lived asset (asset group) that is under
development shall be based on the expected service potential of the asset
(group) when development is substantially complete. Those estimates shall
include cash flows associated with all future expenditures necessary to develop
a long-lived asset (asset group), including interest payments that will be
capitalized as part of the cost of the asset (asset group)."
186
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
2.3. Détermination de la juste valeur
Le paragraphe 22 du SFAS 144 définit la juste valeur
d'un actif (passif) comme étant le montant auquel l'actif (passif)
pourrait être acheté (encouru) ou vendu (réglé) dans
une transaction courante entre parties consentantes, c'est-à-dire, autre
que dans le cadre d'une vente forcée ou de liquidation. Ce même
paragraphe ajoute que le prix coté sur un marché actif constitue
la meilleure base de mesure de la juste valeur128.
Comme mentionné au niveau du premier chapitre de la
présente partie, il n'existe pas de prix cotés sur des
marchés actifs pour les propriétés minières
prouvées. Dans pareil cas, le SFAS 144, §22, stipule que la juste
valeur doit être estimée à partir de la meilleure
information disponible, y compris les prix d'actifs similaires et le
résultat d'autres techniques d'évaluation129. Le
paragraphe 23 de la même norme précise que la technique de la
valeur actuelle constitue souvent la meilleure technique d'évaluation
disponible pour estimer la juste valeur d'un actif (groupe d'actifs) à
long terme130. En effet, à travers le monde, la valeur
actuelle nette est souvent utilisée par les compagnies
pétrolières pour l'estimation des prix de vente / acquisition des
propriétés minières prouvées.
Dans une analyse basée sur les cash-flows futurs
actualisés, les cash-flows et les taux d'actualisation correspondant
doivent refléter les éléments suivants:
i Les cash-flows en monnaie courante (en tenant
compte de l'inflation) ou en monnaie réelles (en ignorant
l'inflation);
i La charge d'impôt sur le résultat
comme un cash-flow séparé ou en ajustant le taux d'actualisation
pour refléter la charge d'impôt;
i La pondération des cash-flows futurs
individuels en fonction de leurs probabilités ou
l'actualisation des cash-flows futurs nets en considérant
les risques sous-jacents.
128 SFAS 144, §22, "The fair value of an asset
(liability) is the amount at which that asset (liability) could be bought
(incurred) or sold (settled) in a current transaction between willing parties,
that is, other than in a forced or liquidation sale. Quoted market prices in
active markets are the best evidence of fair value and shall be used as the
basis for the measurement, if available."
129 SFAS 144, §22, "In those instances, the estimate of
fair value shall be based on the best information available, including prices
for similar assets (groups) and the results of using other valuation
techniques."
130 SFAS 144, §23, "A present value technique is often
the best available valuation technique with which to estimate the fair value of
a long-lived asset (asset group)."
187
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
A ce titre, ni le SFAS 121, ni le SFAS 144 ont apporté
des précisions particulières quant à la méthode
exacte à suivre pour la détermination de la valeur actuelle des
cash-flows futurs (cash-flows futurs avant ou après impôt, taux
d'actualisation sans ou avec risque ...etc.). Dans son paragraphe 23, le SFAS
144 fait référence au SFAC 7 "Using Cash Flow Information and
Present Value in Accounting Measurements". Ce dernier préconise
deux techniques d'évaluation de la valeur actuelle.
La première méthode est dite "méthode
de la valeur actuelle attendue". Cette méthode intègre une
multitude de scénarios de cash-flows futurs reflétant un
éventail de résultats possibles. Le taux d'actualisation
utilisé pour estimer la juste valeur est alors un taux sans risque. La
deuxième méthode, dite "méthode traditionnelle",
utilise un seul scénario de cash-flows futurs et un seul taux
d'intérêt qui est proportionnel aux risques spécifiques
à l'actif évalué. A ce propos, le même paragraphe
précise que, pour les actifs ou groupes d'actifs présentant des
incertitudes quant à leurs échéances et montants, la
première méthode est souvent la plus
appropriée131.
Dans ce sens, le SFAC 7, §44, précise que
l'approche traditionnelle ne fournit pas les outils nécessaires pour
mesurer certains actifs non financiers pour lesquels un marché actif,
pour eux ou pour des actifs similaires, n'existe pas. En effet, dénote
le même paragraphe, l'approche traditionnelle met toute l'importance sur
la sélection d'un taux d'intérêt. Or, la recherche d'un
"taux d'intérêt proportionnel au risque" nécessite
l'analyse d'au moins deux éléments, l'actif objet de
l'évaluation et l'actif similaire qui existe sur le marché et qui
doit avoir un taux d'intérêt affiché132.
131 SFAS 144, §23, " Paragraphs 39-54 of FASB Concepts
Statement No. 7, Using Cash Flow Information and Present Value in Accounting
Measurements, discuss the use of two present value techniques to measure the
fair value of an asset (liability). The first is expected present value, in
which multiple cash flow scenarios that reflect the range of possible outcomes
and a risk-free rate are used to estimate fair value. The second is traditional
present value, in which a single set of estimated cash flows and a single
interest rate (a rate commensurate with the risk) are used to estimate fair
value. Either present value technique can be used for a fair value measurement.
However, for long-lived assets (asset groups) that have uncertainties both in
timing and amount, an expected present value technique will often be the
appropriate technique."
132 SFAC 7, §44, " However, the Board found that the
traditional approach does not provide the tools needed to address some complex
measurement problems, including the measurement of non-financial assets and
liabilities for which no market for the item or a comparable item exists. The
traditional approach places most of the emphasis on selection of an interest
rate. A proper search for «the rate commensurate with the risk»
requires analysis of at least two items--one asset or liability that exists in
the marketplace and has an observed interest rate and the asset or liability
being measured. The appropriate rate of interest for the cash flows being
measured must be inferred from the observable rate of interest in some other
asset or liability and, to draw that inference, the characteristics of the cash
flows must be similar to those of the asset being measured. Consequently, the
measurer must do the following:
188
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, la juste valeur d'une propriété
minière à acquérir ou à vendre est estimée
à travers plusieurs études et analyses représentant
parfois quelques divergences. Ci-après, une synthèse des choix
généralement retenus par les compagnies
pétrolières:133
i Pour les analyses générales, 91% (94
sur 103) des entreprises utilisent le dollar nominal;
i Pour les investissements généraux,
une analyse basée sur les cash-flow futurs actualisés avant
impôt est généralement utilisée par:
i la grande majorité (17 sur 19) des grandes
compagnies,
i la majorité des moyennes entreprises, et
I une minorité des petites entreprises.
i En général, 50.5% des entreprises
utilisent une analyse des cash-flows futurs actualisés après
impôt uniquement ou utilisent les deux méthodes (avant et
après impôts);
i Seulement 1 sur les 18 grandes entreprises et 11
sur les 24 moyennes entreprises utilisent une analyse basée sur les
cash-flows futurs actualisés avant impôt pour l'évaluation
des propriétés minières à acquérir;
i Une petite majorité des moyennes entreprises
et 74% des grandes entreprises utilisent une combinaison de techniques,
à travers des analyses de sensitivité et par application de
facteurs de probabilité par exemple, pour prendre en
considération le risque. 55% des petites entreprises augmentent,
purement et simplement, le taux d'actualisation utilisé.
a. Identify the set of cash flows that will be discounted.
b. Identify another asset or liability in the marketplace
that appears to have similar cash flow characteristics.
c. Compare the cash flow sets from the two items to ensure
that they are similar. (For example, are both sets contractual cash flows, or
is one contractual and the other an estimated cash flow?)
d. Evaluate whether there is an element in one item that is
not present in the other. (For example, is one less liquid than the other?)
e. Evaluate whether both sets of cash flows are likely to
behave (vary) in a similar fashion under changing economic conditions.
133 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 737, Figure 30-1: Froms of DCFA
Used.
189
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
2.4. Propriétés détenues en vue de
leur vente
Selon les dispositions du paragraphe 34 du SFAS 144, les
propriétés minières classées comme étant
détenues en vue de leur vente134 doivent être
évaluées au plus faible de leurs valeurs comptables et de leurs
justes valeurs diminuées des coûts de cession135. Les
coûts de cessions sont définis par le paragraphe 35 comme
étant les coûts directs marginaux nécessaires pour
procéder à la vente et qui n'auraient pas été
encourus si la décision de vendre n'a pas été
prise136.
La juste valeur d'une propriété détenue
en vue de sa vente est normalement déterminée selon les
mêmes règles utilisées dans le cas des autres
propriétés minières prouvées (i.e. à sa
valeur de marché ou par référence à la valeur
actuelle des cash-flows futurs). A ce propos, il est à noter que les
coûts de cession ne doivent pas être actualisés à
moins que la vente ne soit prévue au-delà d'une
année137.
Comparées aux autres actifs, le traitement comptable
des propriétés minières détenues en vue de leur
vente présente certaines spécificités. En effet, le
paragraphe 34 de la même norme précise qu'un actif à long
terme ne doit pas être amorti lorsqu'il est classé comme
étant détenu en vue de sa vente138. Par ailleurs, les
pertes de valeur comptabilisées le cas échéant, peuvent
être reprises ultérieurement si la juste valeur de l'actif en
question moins les coûts de cession a connu une augmentation. Toutefois,
cette reprise ne doit pas dépasser le cumul des pertes de valeurs
comptabilisées au cours des périodes
antérieures139.
134 Pour être classé comme étant
détenu en vue de sa vente, un actif à long terme doit satisfaire
aux conditions prévues par les paragraphes 30 à 33 du SFAS
144.
135 SFAS 144, §34, "A long-lived asset (disposal group)
classified as held for sale shall be measured at the lower of its carrying
amount or fair value less cost to sell."
136 SFAS 144, §35, "Costs to sell are the incremental
direct costs to transact a sale, that is, the costs that result directly from
and are essential to a sale transaction and that would not have been incurred
by the entity had the decision to sell not been made."
137 SFAS 144, §35, "If the sale is expected to occur
beyond one year as permitted in limited situations by paragraph 31, the cost to
sell shall be discounted."
138 SFAS 144, §34, "A long-lived asset shall not be
depreciated (amortized) while it is classified as held for sale."
139 SFAS 144, §37, "A gain shall be recognized for any
subsequent increase in fair value less cost to sell, but not in excess of the
cumulative loss previously recognized (for a write-down to fair value less cost
to sell). The loss or gain shall adjust only the carrying amount of a
long-lived asset, ... "
190
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Section 3. PLAFONNEMENT DES COUTS PORTES A L'ACTIF SOUS
LA METHODE DU COUT COMPLET
L'une des principales critiques de la méthode du
coût complet est le risque que les coûts portés à
l'actif, tels que les coûts d'exploration, les coûts des forages
secs et les coûts d'acquisition des propriétés
minières abandonnées, dépassent la valeur des
réserves d'hydrocarbures existantes dans un centre de coûts
déterminé. Cette possibilité a conduit la SEC à
établir et définir une sorte de coût plafond pour
chaque centre de coûts pris individuellement.
Selon les interprétations informelles de la SEC le test
de plafonnement "Ceiling test" doit être effectué
à la fin de chaque trimestre fiscal. Si les coûts non encore
amortis capitalisés d'un centre de coûts, moins les impôts
différés correspondants, dépasse le coût
plafond, les coûts nets capitalisés doivent être
ramenés au coût plafond par la comptabilisation d'une perte de
valeur en charges de la période. Cette réduction de valeur ne
peut pas être reprise au cours des périodes comptables
subséquentes.
Le calcul du coût plafond est compliqué et peut
s'avérer, dans certains cas, très délicat. Les
détails sont fournis par la Reg. S-X Rule 4-10(c)(4) et clarifié
par SAB Topic 12D.
Le Ceiling test consiste à s'assurer que, pour
chaque centre de coûts, les coûts capitalisés, moins les
amortissements cumulés et les impôts différés
correspondants ne dépassent pas le coût plafond qui est
égal à140:
140 Reg. S-X Rule 4-10(c)(4): "Limitation on capitalized
costs:
(i) For each cost center, capitalized costs, less accumulated
amortization and related deferred income taxes, shall not exceed an amount (the
cost center ceiling) equal to the sum of:
(A) the present value of estimated future net revenues
computed by applying current prices of oil and gas reserves (with consideration
of price changes only to the extent provided by contractual arrangements) to
estimated future production of proved oil and gas reserves as of the date of
the latest balance sheet presented, less estimated future expenditures (based
on current costs) to be incurred in developing and producing the proved
reserves computed using a discount factor of ten percent and assuming
continuation of existing economic conditions; plus
(B) the cost of properties not being amortized pursuant to
paragraph (c)(3)(ii) of this section ; plus
(C) the lower of cost or estimated fair value of unproven
properties included in the costs being amortized; less
(D) income tax effects related to differences between the
book and tax basis of the properties referred to in paragraphs (c)(4)(i)(B) and
(C) of this section."
191
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Valeur actuelle des revenus nets futurs
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(A)
Plus
Coûts des propriétés non prouvées
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(B)
Plus
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(C)
Le plus faible du coût et de la juste valeur des
propriétés non prouvées incluses dans la base
amortissable
Moins
Effet de l'impôt sur le résultat relatif
aux différences entre les valeurs comptables et les bases fiscales
des propriétés visées aux § (i)(4)(i)(B) et (C)
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(D)
Applicable aux entreprises adoptant la méthode du
coût complet, le Ceiling test est considéré comme plus
sévère et prudent que le SFAS 144. En effet, ce test est
basé sur des cash-flows futurs actualisés alors
que le SFAS 144 ne reconnaît l'existence d'une dépréciation
que lorsque la valeur nette comptable des coûts capitalisés
dépasse les cash-flow futurs non
actualisés.
3.1. Valeur actuelle des revenus nets futurs
La valeur actuelle des revenus futurs correspond en
réalité à la valeur actuelle des cash-flows futurs nets,
relatifs à l'exploitation des réserves minérales
prouvées. Les cash-flows futurs nets sont estimés sur la base des
prix et coûts en vigueur à la date de clôture des comptes.
Les coûts doivent inclure les coûts futurs de production, de
développement et de démantèlement et de remise en
état des sites, le cas échéant. Le calcul des cash-flows
futurs est effectué en utilisant un taux d'actualisation fixe de 10% et
en adoptant la démarche suivante:
192
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
1. Estimation des revenus bruts futurs en multipliant la
production future nette attendue pour chaque année par les prix de vente
en vigueur à la date de clôture du trimestre fiscal en cours. Des
prix de vente différents ne peuvent être retenus à moins
qu'ils ne figurent dans un accord de vente ferme.
2. les dépenses futures estimées qui doivent
être encourues chaque année pour développer et produire les
réserves prouvées sont déduites des revenus bruts.
L'estimation des dépenses futures doit être basée sur le
niveau des prix et coûts en vigueur à la fin de la période
en cours.
3. un taux d'actualisation fixe de 10% par an est
utilisé pour calculer la valeur actuelle des revenus nets futurs. Il
s'agit de la valeur actuelle nette des réserves prouvées.
3.2. Coût des propriétés non
prouvées
Sous la méthode du coût complet, il s'agit des
coûts des propriétés non évaluées ainsi que
les coûts encourus dans le cadre de projets importants de
développement qui sont exclus de la base amortissable du centre de
coûts considéré.
En vertu du paragraphe (c)(4)(i)(B) de la Reg. S-X Rule 4-10,
ces coûts doivent être pris en considération pour leur
valeur nette comptable (i.e. coût historique moins les pertes de valeur,
le cas échéant) pour la détermination du coût
plafond sous la méthode du coût complet.
3.3. Le plus faible du coût et de la juste
valeur des propriétés non prouvées incluses dans la base
amortissable
En règle générale, si la politique
comptable de l'entreprise consiste à exclure de la base amortissable
tous les coûts des propriétés non encore
évaluées, le plus faible entre le coût et la juste valeur
des propriétés non prouvées incluses parmi les coûts
amortissables est égal à zéro. En effet, lorsque l'option
d'exclusion de tels coûts est adoptée, les coûts inclus dans
la base amortissable d'un centre de coûts particulier correspondent au
pertes de valeur et aux coûts des propriétés
minières évaluées comme étant non prouvées.
Par contre, si les coûts des propriétés non
évaluées ne sont pas exclus de la base amortissable, cette
composante du coût plafond peut avoir une valeur.
193
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Pour les besoins du Ceiling test, les
propriétés non prouvées incluses dans la base amortissable
sont évaluées au plus faible du coût et de la valeur du
marché. La Reg. S-X Rule 4-10 n'a pas spécifié si c'est le
plus faible du coût et de la juste valeur de toutes les
propriétés non prouvées, prises ensemble, qui doit
être utilisé ou c'est le plus faible du coût et de la juste
valeur de chaque propriété minière individuelle qui doit
être considéré.
A notre avis, et compte tenu de la philosophie de la
méthode du coût complet, il est plus approprié d'utiliser
le plus faible du coût et la juste valeur de l'ensemble des
propriétés non prouvées.
3.4. Effet de l'impôt sur le
résultat
Aux terme du paragraphe (c)(4)(i)(D) de la Reg. S-X Rule 4-10,
le calcul du coût plafond implique la détermination de :
l'effet de l'impôt sur le résultat relatif
aux différences entre les valeurs comptables et les bases fiscales des
propriétés visées aux paragraphe (c)(4)(i)(B) et (C) de la
présente section
Ce paragraphe est, en quelque sorte, d'une formulation
ambiguë dont une interprétation littérale n'est ni suivie en
pratique ni reflétée dans le SAB Topic 12, Oil and Gas
Producing Activities, section D, paragraphe 1 traitant de l'effet de
l'impôt sur le résultat lors de la détermination du
coût plafond.
Tout d'abord, le paragraphe (c)(4)(i)(A), telle
qu'amendée par le Financial Reporting Release 40A publiée en
septembre 1992, se réfère au "revenues net futurs"
relatifs aux réserves prouvées pour la détermination du
coût plafond. En général, le terme "revenus nets
futurs" vise les cash-flows futurs (pas revenus) avant impôt sur le
résultat alors que le ceiling test reflète traditionnellement les
cash-flows futurs après impôt sur le résultat. A ce titre,
le paragraphe (c)(4)(i)(D) ne prend pas en compte l'effet de l'impôt sur
le résultat en ce qui concerne les revenus futurs nets visés au
paragraphe (c)(4)(i)(A) tel qu'il le faisait avant les amendement de 1992.
194
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Interrogé sur ce sujet, un représentant de la
SEC a informellement précisé, vers la fin de l'année 1992,
que les amendements apportés par le Financial Reporting Release 40A ne
visaient pas l'élimination de l'effet de l'impôt sur le
résultat relatif auxdits revenus nets futurs.
Par ailleurs, le paragraphe (c)(4)(i)(D) se
réfère à la "valeur comptable" des
propriétés visées aux paragraphes (c)(4)(i)(B) et (C)
alors que, tel que précisé par le SAB Topic 12D, ce terme visait
les revenus nets futurs (ou la valeur actuelle des revenus nets futurs), objet
du paragraphe (c)(4)(i)(A), et les valeurs plafonds, objets des paragraphes
(c)(4)(i)(B) et (C). En effet, la valeur plafond pour une
propriété minière prouvée peut être
considérablement différente de sa valeur comptable et, par
conséquent, l'effet de l'impôt sur le résultat
correspondant peut être largement différent des impôts
différés comptabilisés pour refléter la
différence entre la base comptable et la base fiscale.
Sur la base des clarifications apportés par SAB Topic
12D et les commentaires informels de la SEC141, les compagnies
pétrolières traitent le paragraphe (c)(4)(i)(D) comme s'il a
été modifié pour lire "l'effets de l'impôt sur le
résultat relatif aux différences entre:
(1) les revenus nets futurs et les valeurs visées aux
paragraphes Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(A), (B) et (C), d'une part; et
(2) la base fiscale des actifs y relatifs, d'autre part."
3.5. Illustration du Ceiling test
Pour illustrer le Ceiling test tel que prévu par le
paragraphe Reg. S-X Rule 4-10(c)(4), considérons l'exemple suivant
(extrait de l'ouvrage Petroleum Accounting, Principles, Procedures, &
Issues, chapitre 19: The Full Cost Accounting Method):
Soit une société pétrolière ABC
ayant un seul champ prouvé dont les réserves prouvées sont
estimées au 31 décembre 2000 à 2,400,000 barils. Le prix
de vente du pétrole à cette date s'élève à
$17.50 par baril. La production future attendues est détaillée
comme suit:
141 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd. Pdi,
University of North Texas, 2000, p. 473
195
|
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
|
|
Barils
|
2001
|
1,000,000
|
2002
|
700,000
|
2003
|
400,000
|
2004
|
200,000
|
2005
|
100,000
|
Total
|
2,400,000
|
Les différentes taxes à la production
s'élèvent à 5% des revenus. Les coûts de production
s'élèvent actuellement à $1,500,000 par an. Il est
prévu qu'un coût additionnel de $7,500,000 soit encouru au cours
de l'année 2001 pour développer les réserves
prouvées.
F Détermination de la valeur des
réserves prouvées
Sur la base des informations qui précèdent, les
cash-flows nets futurs et les cash-flows nets futurs actualisés
résultant de la production des réserves prouvées sont
calculés comme suit:
en US$
Année
|
Revenus Bruts
|
Coût de production et de
développement
|
Cash-flow net
|
Facteur d'actualisation
|
Cash-flow actualisé
|
2001
|
17,500,000
|
9,875,000
|
7,625,000
|
0.9535
|
7,270,438
|
2002
|
12,250,000
|
2,112,500
|
10,137,500
|
0.8668
|
8,787,185
|
2003
|
7,000,000
|
1,850,000
|
5,150,000
|
0.7880
|
4,058,200
|
2004
|
3,500,000
|
1,675,000
|
1,825,000
|
0.7164
|
1,307,430
|
2005
|
1,750,000
|
1,587,500
|
162,500
|
0.6512
|
105,820
|
|
|
|
$24,900,000
|
|
$21,529,073
|
Ainsi, pour le calcul du coût plafond, la valeur
attribuée aux réserves prouvées est de $21,529,073.
F Détermination de la valeur nette comptable
nette
Sous la méthode du coût complet, le coût
plafond est comparée à l'ensemble des coûts portés
à l'actifs moins les amortissements cumulés moins les
impôts différés correspondants. Dans ce qui suit, nous nous
réfèrerons à cette dernière valeur comme la
valeur nette comptable nette.
196
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Supposons qu'au 31 décembre 2000, la valeur nette
comptable nette des coûts capitalisés se détaille comme
suit:
Coûts des propriétés prouvées
32,000,000
Coûts non prouvés inclus dans la base amortissable
(juste valeur = $0) 4,700,000
Base d'amortissement 36,700,000
Coûts exclus de la base amortissable 10,000,000
Amortissements cumulés (15,000,000)
Valeur nette comptable 31,700,000
Impôts différés correspondants:
Valeur nette comptable 31,700,000
moins base fiscale des propriétés prouvées
(donnée) (5,000,000)
moins base fiscale des propriétés non
prouvées inclues dans la base
amortissable (déduction totale au moment de
l'abandon) 0
moins base fiscale des coûts exclus de l'amortissement
(donnée) (8,000,000)
différence fiscale 18,700,000
taux effectif d'impôts (40%) 40%
Impôts différés correspondants
7,480,000
Valeur nette comptable nette
$24,220,000
F Détermination de l'effet de
l'impôt
Considérons les différences suivantes entre les
valeurs comptables et les bases fiscales utilisées pour la
détermination du résultat imposable:
· Les $7,500,000 de coûts de développement
à encourir en 2001 incluent un montant de $5,100,000 déductible
immédiatement entant que coûts de forage intangibles. Les
$2,400,000 restants sont amortis selon la méthode de l'unité de
production comme illustré dans le tableau qui suit;
· Les $5,000,000, base fiscale pour l'amortissement des
propriétés prouvées, est déductible comme
illustré dans le tableau qui suit;
· La société ABC aura une déduction
fiscale supplémentaire au titre de ses activités de recherche et
de développement comme illustré dans le tableau suivant;
· Le taux d'impôt combiné (gouvernemental
et fédéral) s'élève à 40%;
· Les impôts sont supposés être
payés au milieu de l'année fiscale;
· La société n'a pas d'autres
crédits d'impôt.
197
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
L'effet de l'impôt relatifs aux revenus nets futurs est,
par conséquent, calculé comme suit:
en milliers de $ 2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Total
|
Cash-flow net
|
7,625
|
10,138
|
5,150
|
1,825
|
163
|
24,901
|
Coûts de développement intangibles
|
2,400
|
|
|
|
|
2,400
|
Amortissement
|
(1,000)
|
(700)
|
(400)
|
(200)
|
(100)
|
(2,400)
|
Amortissement des propriétés prouvées
|
(1,825)
|
(2,138)
|
(550)
|
(425)
|
(62)
|
(5,000)
|
Déduction supplémentaire
|
(200)
|
(300)
|
(200)
|
(200)
|
(1)
|
(901)
|
Résultat imposable
|
7,000
|
7,000
|
4,000
|
1,000
|
0
|
19,000
|
Impôt sur le résultat (40%)
|
2,800
|
2,800
|
1,600
|
400
|
0
|
7,600
|
Facteur d'actualisation
|
0.9535
|
0.8668
|
0.7880
|
0.7164
|
0.6512
|
-
|
Valeur actualisée de l'impôt sur le
résultat
|
2,670
|
2,427
|
1,261
|
287
|
0
|
6,644
|
Ainsi, l'effet de l'impôt sur le résultat
s'élève à $6,644,000 en ce qui concerne les revenus nets
futurs. Pour les valeur visées aux paragraphes (c)(4)(i)(B) et (C),
l'effet de l'impôt sur le résultat est moins important. Il est
calculé comme suit:
en US$
|
§
|
(c)(4)(i)(B)
|
§
|
(c)(4)(i)(C)
|
Valeur
|
|
10,000,000
|
|
0
|
Base fiscale
|
|
(8,000,000)
|
|
0
|
Différence
|
|
2,000,000
|
|
0
|
Effet de l'impôts (40%)
|
|
800,000
|
|
0
|
F Illustration du Ceiling test
|
en US$
|
Valeur actuelle des renevus nets futurs
|
21,529,073
|
Coûts exclus de l'amortissement (c)(4)(i)(B)
|
10,000,000
|
Coûts des propriétés non prouvées
(c)(4)(i)(C)
|
0
|
Coût Plafond avant impôt
|
31,529,073
|
moins effet de l'impôts sur le résultat
|
(7,444,027)
|
Coût Plafond
|
24,085,046
|
moins valeur nette comptable nette
|
(24,220,000)
|
Perte de valeur
|
(134,954)
|
198
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
3.6. Evènements postérieurs à la
date de clôture
SAB Topic 12D, Question 3, précise qu'une réduction
de valeur peut être évitée si l'un des deux
évènements suivants se produit après la date de
clôture mais avant l'émission du rapport d'audit des états
financiers de l'entreprise:
1. des réserves additionnelles sont prouvées sur
des propriétés minières détenues à la date
de clôture;
2. les prix de vente de pétrole ou du gaz naturel ont
connu une augmentation.
Si, compte tenu de tels évènements, le calcul du
coût plafond ne donne lieu à aucune perte de valeur, aucune
réduction de valeur n'est comptabilisée. Si une perte de valeur
inférieure est déterminée, c'est alors cette perte de
valeur qu'il faut comptabiliser.
Co n clusion
200
Conclusion
Le traitement comptable des coûts encourus pour la
recherche et le développement des hydrocarbures reste l'un des sujets
les plus polémique de nos jours. En effet, la nature exacte de tels
coûts a fait l'objet de plusieurs recherches142 et
études, depuis plusieurs décennies, visant à
étudier l'impact des différents traitements comptables sur le
comportement des utilisateurs de l'information financière. Il s'agit en
particulier des investisseurs et des bailleurs de fonds,
considérés comme les utilisateurs privilégiés des
états financiers.
Actuellement, les méthodes les plus utilisées
pour la prise en compte des coûts de recherche et de développement
des hydrocarbures sont la méthode des efforts réussis et la
méthode du coût complet; deux méthodes profondément
différentes, considérées parfois contradictoires et
parfois complémentaires. La différence de base entre ces deux
méthodes réside dans la comptabilisation des coûts des
activités d'exploration infructueuses.
En effet, sous la méthode du coût complet, tous
les coûts d'exploration sont capitalisés indépendamment du
fait qu'ils aient conduit à la découverte de réserves
minérales exploitables ou non. Le principe sous-jacent à cette
méthode réside dans la nature probabiliste des activités
d'exploration: il est parfois nécessaire de procéder à
plusieurs forages d'exploration avant de découvrir un gisement
susceptible d'être développée et exploité
commercialement. Ainsi, les coûts des forages d'exploration secs sont
considéré comme faisant partie d'un effort global dont l'objectif
est de découvrir des réserves minérales commercialement
exploitables et sont, par conséquent, inclus dans le coût de
toutes réserves minérales découvertes. Sous la
méthode des efforts réussis, seuls les coûts des
activités d'exploration ayant conduit à la découverte de
réserves minérales exploitables sont capitalisés.
Dans le cadre du présent mémoire, nous avons
tenté d'étudier ces deux méthodes à travers une
analyse de leurs différences conceptuelles dans l'application du
modèle dit du coût historique. Nous avons, par ailleurs,
procédé à l'analyse de l'évolution de la
pensée comptable au fil des années à travers une revue de
l'évolution des différentes pratiques et normes comptables
à travers le monde.
142 Pour un aperçu des différentes recherches et
études effectuées depuis les années 70, voir IASC,
"Extractive Industries Issues Paper", 2001, Chapitre 16.
201
|