CHAPITRE I
INTRODUCTION GENERALE
1-
1 Problématique
1-1-1 Justification du thème de recherche
La protection, la conservation et la gestion rationnelle et
rigoureuse des ressources naturelles demeurent une préoccupation majeure
de tous les pays. Les forêts constituent l'une de ces ressources
essentielles et indispensables au maintient de l'équilibre
écologique et au bien-être humain (Biaou, 2004). Pourtant, 11,3
millions d'hectares de forêt sont défrichés chaque
année dont 45% sont imputables à la culture itinérante et
à la jachère agricole de longue durée (FAO, 1985
cité par Tenté, 2005). En dehors de l'exploitation non
rationnelle des forêts aux fins d'agriculture et d'élevage
extensifs, les Hommes et dans une plus grande proportion les femmes sont
impliqués dans la coupe du bois d'oeuvre et de service à usage
domestique et commercial (MEPN, 2007). Mais cette action prédatrice de
l'homme s'est imposée comme une nouvelle composante de la dynamique
progressive et/ou régressive de la végétation (Klassou,
1996).
L'avancée rapide du monde vers une catastrophe
environnementale et le souci de corriger les divers maux qui minent l'existence
de l'Homme et entravent son développement ont amené la
communauté internationale à prendre des dispositions en vue de la
protection de l'environnement.
Au Bénin, dès les années 50, le
colonisateur a procédé au classement de certaines formations
végétales en vue de leur protection. Ainsi, près de 20% de
la superficie de notre pays a été classée. (Loi portant
régime des forêts en République du Bénin, 1993).
Mais, la notion de restriction de nos forêts s'était
limitée à la seule fourniture de bois ou de ressources ligneuses.
Cette notion se trouve aujourd'hui quasi-périmée et sa
péremption est amplifiée par la reconnaissance des fonctions
socio-économiques des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) qui
étaient jadis relégués au rang des ressources mineures ou
marginalisées (Shiembo, 1986).
Dans les pays du tiers-monde et d'Afrique sub-saharienne en
particulier, les populations sont menacées par la faim. Dans ces pays
où l'on enregistre des groupes vulnérables, l'accès aux
denrées alimentaires est limité par de nombreux facteurs tels que
les prix, les revenus, la politique agricole en application, etc. (Biaou,
1998). Les populations rurales dans cette situation d'insécurité
et de `'pauvreté'' exploitent les forêts pour satisfaire leurs
besoins vitaux, notamment ceux alimentaires, pharmaceutiques et toxiques,
fourragers, biochimiques et autres (FAO 1999). Par ailleurs, des enquêtes
ethnobotaniques indiquent des formes d'utilisation autres qu'alimentaire de
certains organes (feuilles, écorces, racines etc.) notamment en
cosmétique et dans certains traitements thérapeutiques.
Il se dessine donc que outre les fonctions écologiques
et la fourniture des ligneux, les forêts africaines constituent un
immense réservoir de diversité de ressources. Elles jouent par
conséquent un rôle fondamental en offrant à leurs
populations des Produits Forestiers Non ligneux pour garantir leur
sécurité alimentaire et des usagers médicaux
(Ouédraogo et Boffa, 1999). Codjia et al. (2003) ont
bien raison lorsqu'ils affirment que les forêts tropicales constituent
une source et un réservoir potentiel d'espèces ligneuses qui sans
être productrice de bois d'oeuvre jouent un rôle
socioéconomique important en fournissant des aliments et des plantes
médicinales. Ces produits ont aussi une importance capitale sur les
plans religieux et socioculturel.
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