5-1-5 La forêt d'Igbodja et les activités
socio-économiques liées au PFNL
Les PFNL sont vendus dans les villages d'investigation. Les
organes les plus vendus sont les fruits et les graines. Ils concernent les
espèces : Vitex doniana, Vitellaria paradoxa, Blighia
sapida et Psidium gujava. A ceux-ci, s'ajoutent les produits de
transformation qui sont vendus pour compléter les revenus financiers de
certains ménages. Ces constats rejoignent ceux de Ros-Tonen (1999) pour
qui la commercialisation des Ressources Alimentaires Forestières
Végétales (RAFVs) est très florissante et permet de
compléter le revenu des ménages.
5-1-6 Impacts du mode d'exploitation des PFNL et perception
des populations
D'après Cunningham (1994), l'impact d'une utilisation
particulière sur un arbre dépendra de la partie utilisée
et de la méthode de prélèvement. La forêt d'Igbodja
subit une forte pression anthropique non seulement par l'exploitation des PFNL,
mais aussi pour l'obtention du bois d'oeuvre et de chauffage. Les populations
font preuve de passivité et exercent une forte pression sur cette
forêt puisqu'elle n'est pas classée. Les populations font preuve
de passivité et exercent une forte pression sur cette forêt
puisqu'elle n'est pas classée. Les prélèvements des
racines et des écorces semblent avoir plus d'incidences
écologiques néfastes que les fruits et les feuilles.
Cependant, la récolte des feuilles et des fruits
pourrait aussi avoir un impact sur le processus de
régénération naturelle et la conservation de
l'espèce car, selon Eyog et al. (2000), le maintient de la
capacité de régénération dépend entre autre
du maintient des principaux principes de la régénération
tels que la pollinisation, le développement et la dispersion des
semences, la germination et la croissance des plantes. Toujours selon ces
mêmes auteurs, les semences oléagineuses comme les graines de
Vitellaria paradoxa sont récalcitrantes et perdent très
rapidement leur pouvoir germinatif après la récolte. Aussi,
compte tenu de l'importance socio-économique et culturelle du Parkia
biglobosa, les populations ont tendance à récolter
l'ensemble de la production fruitière. Cette pratique empêche ou
limite la régénération naturelle de l'espèce.
Toutefois, ce n'est pas uniquement la partie prélevée qui
importe mais surtout comment la récolte est faite. Les modes
d'exploitation les plus utilisés dans le milieu d'étude sont le
prélèvement sur pied et le ramassage. Par contre, le ramassage
est dangereux pour la dynamique de l'espèce si l'ensemble des produits
est récolté.
Par ailleurs, certains usagers arrachent par ignorance,
l'écorce tout autour de l'arbre (Photo 12) surtout les espèces
utilisées en construction (Adansonia digitata, Piliostigma
thoningii, Lannea acida). Ce système de prélèvement
pourrait entraîner de graves traumatises à l'arbre allant
jusqu'à la mort de celui-ci; puisque l'écorce est la partie par
laquelle l'arbre se nourrit. D'autre part, la récolte des feuilles et
des écorces aura un impact beaucoup plus important si la plante est
jeune que si elle est âgée. La photo 12 en donne une
illustration.
Photo 7: Piliostigma thonningii
écorché de l'écorce du tronc à Djabata
Cliché : Chabi (Décembre, 2010)
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