5-1-3 Utilisation des organes des espèces
Les espèces sont utilisées à travers
leurs organes. Les plus utilisés sont les fruits, feuilles,
écorces et racines. Les fruits sont consommés pour leur arille,
pulpe et jus. Les grains/ graines de certains sont consommées
après transformation. Les feuilles alimentaires sont consommées
après préparation et accompagnent souvent les repas (pâte,
akassa, riz, igname pilé) des communautés. Le tubercule
Dioscorea sp est consommé simple ou pilé après
cuisson. Les écorces, racines et feuilles sont utilisées en
médecine traditionnelle. Pour cette dernière catégorie, 36
espèces sont utilisées, soit un pourcentage de 74,47 %. Ce
résultat est supérieur à celui obtenu par Dibong et
al. (2011) dans les investigations au marché de Douala. Cette
différence pourrait s'expliquer par l'inégalité des
ressources forestières végétales des milieux et/ou la
diversification des connaissances médicinales liées aux PFNL.
L'utilisation des feuilles à 35,45 % est comparable à celle
obtenue par Amoussou, (2006) dans la forêt classée de Niaouli (37
% pour l'utilisation des feuilles). Le résultat attestant la forte
utilisation des feuilles en médecine, rejoint aussi celui obtenu par
Mehdioui et Kahouadji (2007) lors de l'étude ethnobotanique au niveau de
la forêt d'Amsittène : le feuillage constitue la partie
la plus utilisée sur les PFNL en médecine. Les
herbacées utilisés en entier à 12,50 % témoignent
elles aussi leur importance dans l'utilisation des PFNL.
5-1-4 Valeur d'usage ethnobotanique et Indice de Pertinence
Culturelle des espèces.
L'évaluation du niveau de connaissance et
d'exploitation des PFNL a permis de constater que certaines espèces
(Vitex doniana, Borassus aetiopum, Blighia sapida, Sarcocephalus
latidifolia, Piliostigma thonningii, et Vitellaria paradoxa)
assez répandues dans la végétation sont bien connues des
villageois. Cette étude à identifié dans l'ordre les
espèces ci-dessus citées comme ayant les plus fortes valeurs
d'usage tant chez les hommes que chez les femmes. Ce résultat traduit la
forte satisfaction des populations des usages de ces espèces.
D'ailleurs, l'importance accordée à une espèce ne
dépend pas de sa disponibilité mais de sa capacité
à satisfaire les besoins des populations (Dossou, 2010).
D'autres espèces aussi connues des villageois
(Tamarindus indica, Detarium microcarpum, Pachystela brevipes) sont
par contre limitées à une écologie particulière et
seules les populations qui les rencontrent en font usage. On constate donc que
la connaissance et l'utilisation des PFNL semblent être
étroitement liées à deux facteurs principaux que
sont la distribution des espèces concernées et la
disponibilité de ces espèces dans le temps. En
conséquence, on peut accepter l'hypothèse 3 qui stipule que
l'exploitation des PFNL dépend de sa disponibilité et de son
accessibilité.
Les espèces Vitellaria paradoxa et Vitex
doniana sont au premier rang de toutes les ethnies, donc ont les plus
fortes valeurs d'IPC. Elles sont suivies de Blighia sapida, Borassus
aethiopum et Parkia biglobosa qui changent de rang selon les
ethnies. Toutefois, ces PFNL sont les cinq premiers produits forestiers
alimentaires des populations. Contrairement à Pieroni, (2001) qui a
obtenu de très grandes valeurs d'IPC mettant en évidence les
feuilles et fruits sauvages, les résultats d'IPC de cette étude
sont faibles. Les RAV de notre zone d'étude jouent alors un rôle
secondaire dans l'alimentation des populations locales.
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