IV.1.2.5/ L'encadrement de la réglementation
Une des variables de cette étude consiste à
déterminer la perception des acteurs sur la mise en oeuvre efficace de
cette réglementation et par conséquent de son encadrement.
28 Assemblée Générale Ordinaire
du 07 octobre 2011 portant affectation du résultat au 31 décembre
2011.
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TRAORE Zakaria, Master Recherche en Sciences de gestion
(2ème promotion), ISIG International
Mise en oeuvre du changement organisationnel : enjeux et
défis de la transformation d'une organisation à but non
lucratif
La conviction qui se dégage en rapport avec la
poursuite des objectifs de la réglementation par les autorités
est que le processus étant lancé, il devrait pouvoir être
mis en oeuvre, dans la mesure où il s'agit d'objectifs partagés
par un certain nombre de pays dans le cadre d'une convergence de leurs
politiques. Ceci est illustré comme suit :
Interview n°5 :
« Je me dis que c'est irréversible. Tout
changement prend du temps ; pour que ça prenne forme, il faut que
ça aille doucement. La tendance est que l'Etat lui-même a
créé des sociétés dans ce domaine là. Est-ce
à dire qu'il n'a pas confiance aux structures privées qui sont
mises en place. C'est sûr que l'Etat va continuer à faire du
gré à gré avec elles. Mais on ose espérer que ce
qui est compétitif va renter dans le domaine de la compétition,
au regard de la concurrence... »
Cependant, des critiques et suggestions sont formulées
à l'égard du système mis en place :
Interview n° 1 :
« Nos politiques font des discours, mais à la
longue, ils ne mettent pas en oeuvre ces discours ; parce que l'ouverture
à la concurrence est dictée par cette vision de
l'intégration dans la sous-région *...] Parce que si l'on
crée une émulation par la concurrence, c'est pour rendre les
sociétés compétitives. Alors laisser quelques petites
entreprises s'installer, qui vont avoir une courte durée de vie, c'est
en réalité nous enfoncer dans un problème drastique dans
les jours à venir. »
Interview n°8 :
« Le principe de la concurrence est bon. Mais en
réalité, il y a des garde-fous qu'il fallait développer
à l'intérieur. C'est-à-dire en créant cette loi.
Nous, on a parcouru cette loi-là. Aujourd'hui, tout le monde peut faire
ce métier *...] Les garde fous nécessaires n'ont pas
été définis. La pratique de ce métier a des
risques. Nouvellement, il y a ce qu'on appelle les ERP, c'est-à-dire des
Equipements recevant du public, les grands bâtiments. Il y a un certain
nombre de principes qu'il faut respecter pour exécuter ces travaux. Il
n'est pas donner à n'importe qui de venir comme ça avoir des
conventions et disparaître. C'est vrai qu'il y a les cautions mais les
cautions sont des actes bancaires que n'importe qui peut avoir. Donc il ya un
certain nombre de garde-fous qu'il faut retravailler pour que le métier
ne soit pas laissé au hasard. »
Ainsi, des inquiétudes sont perçues en ce que,
sentant la bonne affaire, des détenteurs de capitaux ne soient
tentés juste par le souci de les fructifier alors qu'il s'agit d'un
domaine où la responsabilité sociale des entreprises devrait
être forte.
Il ressort en conclusion que la transformation entamée
par l'Agence Faso Baara est légitime, car justifiée,
nécessaire, comprise, pertinente et entamé à un moment
opportun. Cependant, les responsables n'ont pas communiqué à
temps leur vision du processus, ce qui a crée des
incompréhensions.
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Mise en oeuvre du changement organisationnel : enjeux et
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lucratif
La réglementation intervenue vient établir la
légalité d'une activité qui a évolué sans un
cadre juridique approprié. Elle permet également son
institutionnalisation avec la définition des acteurs et leurs
rôles, leur responsabilisation dans la chaîne des marchés
publics.
Le dispositif réglementaire ainsi défini devrait
pouvoir être appliqué ; cependant, il faudrait qu'il soit
encadré efficacement par l'autorité publique pour ne pas qu'il y
ait une perturbation par le fait de sociétés non fiables.
IV.2/ Les acteurs du changement : enjeux et rôles
déterminants IV.2.1/ Les enjeux perçus par les
acteurs
Il est difficile de définir tous les enjeux du projet
de changement. En effet, il apparaît que l'environnement sera
bouleversé pendant un certain temps de la mise en oeuvre de la
réglementation, ce qui aurait pour conséquence la non
participation de l'Agence à certaines manifestations
d'intérêt du fait du processus de mutation juridique. Il
n'empêche qu'un des enjeux importants est le maintien du rang de
leader.
Interview n° 2 :
« L'enjeu principal pour l'Agence, c'est de pouvoir
maintenir sa position de leadership. Vingt ans d'activité, ce n'est pas
rien. C'est sûr que c'est harassant, mais c'est une lutte
perpétuelle. Un leadership n'est jamais acquis définitivement.
Nous avons les ressources. C'est un dilemme pour tout dirigeant. C'est
sûr qu'il y aura une période tampon, comment maintenir ses
ressources et ses compétences ? Les ressources humaines sont des enjeux
très très importants. »
La perspective prévisible de baisse à court
terme de l'activité pendant un certain temps peut-elle amener l'Agence
à procéder à une réduction de postes de travail ou
du personnel et des avantages auparavant servis au personnel ? Telle semble
être une des préoccupations fortes du personnel.
Interview n° 3 :
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« Mettre l'accent sur le personnel. C'est
l'élément clé. Le personnel a ses
inquiétudes...Dans la mesure du possible, maintenir tout le personnel.
Mais si le changement impose la compression, il faut le faire. Parce qu'on
était pléthorique à un moment parce qu'on avait le
monopole. On avait pas mal d'activités. Maintenant il faut couvrir
d'énormes charges. »
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défis de la transformation d'une organisation à but non
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Interview n°4 :
« Parlant d'enjeu, tout dépend du volume
d'activité. Si le volume d'activité augmente,
nécessairement ça va créer de l'emploi ; mais si ça
baisse, bon mais la baisse n'implique pas forcément une réduction
d'emploi. On peut proposer de réduire les salaires pour pouvoir
conserver le personnel... »
Un acteur externe s'exprime comme suit :
Interview n° 15 :
« Le premier enjeu est l'application saine de la
concurrence. Ici, nous sommes dans le domaine des marchés publics
où la corruption règne. C'est ça qui peut tuer la
compétence... »
La plupart des avis sur les enjeux convergeaient au maintien
de la position de leader, au maintien du volume des travaux à
réaliser et à la conservation des emplois et avantages servis au
personnel mais aussi sur le plan institutionnel à l'application
rigoureuse des textes pour éviter des situations favorables à la
corruption.
Relativement aux emplois, quelques-uns ont estimé
qu'une concession pourrait être faite dans le sens de la réduction
des avantages plutôt que de réduire le personnel, au cas où
une baisse des activités s'observait sur une durée assez
prolongée.
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