1.1.3.1. Méthodes non chimiques
Elles comprennent la lutte écologique, la lutte
biologique, la lutte mécanique et la lutte génétique.
- La lutte écologique : elle consiste à la
destruction de l'habitat des glossines par des éclaircissements
forestiers et l'abattage du gibier, hôtes préférentiels des
glossines. Elle s'est avérée inefficace dans la mesure où
les glossines, en l'absence de leurs hôtes préférés
dont l'accès leur est interdit, sont capables de s'adapter aux animaux
d'autres espèces pour se nourrir de sang, augmentant ainsi le nombre
d'espèces animales qui doivent être détruites. Cette
méthode onéreuse, destructrice de l'environnement et moyennement
efficace est inacceptable aujourd'hui, car des moyens plus performants et plus
écologiques sont disponibles.
- La lutte biologique : elle se fait à travers
l'utilisation de prédateurs naturels et des parasites des glossines.
Ce sont surtout des insectes : les araignées, les diptères
(azilidés) et les guêpes fossoyeuses qui sont prédateurs
des glossines adultes ; les fourmis, les oiseaux et les mangoustes qui sont
prédateurs des pupes. Les nématodes et arthropodes sont des
parasites des adultes (Atrevy, 1978) tandis que certains
hyménoptères et diptères sont des parasites des pupes
(Bussieras et Chermette, 1991). L'efficacité de cette méthode de
lutte exige que les organismes ennemis et les insectes cibles n'appartiennent
à la même aire géographique ou écologique (Leak,
1999). Cette méthode n'a pas d'application pratique à l'heure
actuelle. La recherche s'oriente beaucoup sur Bacillus
sp. et ses toxines qui seraient
utilisées dans la régulation des populations de glossines. Cette
bactérie et ses toxines sont sans effet sur les vertébrés
et les arthropodes non-cibles (Maillard et Provost, 1975).
- La lutte mécanique : elle consiste à la pose
de pièges de capture ou d'écrans imprégnés
d'insecticide, comme le piège biconique (Chalier et
Laveissière, 1973), le piège monoconique Vavoua
(Laveissière et Grébaut, 1990), le piège monoconique de
Lancien (Lancien, 1981) et l'écran de Laveissière et
al., 1987 (figure 4).
- La lutte génétique par stérilisation :
elle consiste au lâcher de mâles
préalablement stérilisés physiquement par rayonnement
gamma ou chimiquement avec de l'aphoxide ou avec du métaphoxide. Ces
mâles, en surnombre par rapport aux mâles sauvages de
l'espèce cible, s'accouplent avec les femelles sauvages entraînant
des accouplements infertiles. Il est donc possible d'aboutir à une
diminution des populations de glossines et éventuellement à leur
élimination grâce à la stérilisation des
mâles. Cette méthode a donné de très bons
résultats dans la zone agropastorale de Sidéradougou au Burkina
Faso (Hargrove et Langley, 1990). Cependant, elle a l'inconvénient
d'être plus coûteuse et sa rentabilité repose sur un effet
définitif, possible uniquement dans le cas d'une population
isolée (Lefèvre et al., 2003).
Piège biconique de Chalier et al., 1973
|
Piège monoconique de Laveissière et Grébaut,
1990
|
9
Ecran de Laveissière et al., 1987 Piège
monoconique de Lancien, 1981
Figure 4 : Pièges et écrans pour
la lutte contre les glossines (clichés : Rayaissé, 2011)
10
|