1.1.2.2. Nutrition
Les glossines se nourrissent exclusivement de sang, avec une
préférence variant selon l'espèce. Glossina palpalis
gambiensis utilise les hôtes suivants pour se nourrir :
- des espèces disponibles en permanence : le varan et
le crocodile qui vivent en permanence à proximité de l'eau ;
- des espèces parfois disponibles : les bovidés
et le phacochère, quand ces animaux s'abreuvent ;
- l'homme, quand il fréquente l'habitat de la glossine
pour y pêcher, se laver, couper du bois ou cultiver des jardins
situés à proximité des cours d'eau (Pollock, 1996).
L'identification des repas de sang de Glossina palpalis
gambiensis dans la forêt de Kou (près de Bobo-Dioulasso) a
donné les résultats suivants : reptiles 58%, homme 24%, autres
primates 2%, guib 02%, autres bovidés 12%, autres mammifères 02%
(Pollock, 1996).
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1.1.2.3. Reproduction
Le processus de reproduction de la glossine est le suivant :
la femelle produit des oeufs dont l'éclosion, qui s'effectue à
l'intérieur de son corps, donne des larves qui sont déjà
entièrement développées à leur expulsion du corps
de la femelle. Pour que les oeufs produits par la femelle soient
fécondés et donnent des larves, le mâle doit
secréter du sperme et l'introduire dans la femelle lors de
l'accouplement.
L'accouplement a lieu dans la semaine qui suit
l'éclosion des femelles, pour la plupart à l'âge de trois
jours. A cet âge, elles attirent le plus les mâles (qui sont
âgés en moyenne de six jours) grâce à des
phéromones spécifiques (Ripert et al., 1996). Une seule
insémination est suffisante pour toute la vie de la femelle, bien
qu'elle puisse s'accoupler plusieurs fois. Les spermatozoïdes sont
stockés dans les spermathèques de la femelle et peuvent survivre
pendant deux cent jours. Elles ne produisent que six (06) à dix (10)
larves dans leur vie, avec une fréquence d'une ponte tous les dix (10)
jours en moyenne (Bussieras et Chermette, 1991). La première larve est
déposée à seize jours d'âge en moyenne et il n'y a
pas d'arrêt de la ponte avant la mort de la femelle. La larve
expulsée s'enfonce de deux (02) à sept (07) cm de profondeur dans
le sol et se transforme en pupe en 15 minutes. La sortie du jeune adulte
s'effectue environ quatre à six semaines plus tard. La glossine est
alors appelée ténérale jusqu'à son premier repas
sanguin (figure 3).
Figure 3 : Cycle reproductif d'une glossine
(Cuisance, 1989)
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1.1.3. Stratégies de lutte anti-vectorielle
La lutte anti-vectorielle (LAV) vise à interrompre le
cycle de transmission des trypanosomes. Sa mise en oeuvre se justifie non
seulement par le nombre d'espèces animales sensibles, mais aussi par la
présence et l'importance des populations de réservoir sauvages ou
domestiques souvent incontrôlables (De La Rocque et Dia, 2001). En plus,
l'existence de souches de trypanosomes chimiorésistantes vis à
vis des trypanocides usuels (Geerts et Holmes, 1998) a redonné à
la lutte contre les vecteurs toute son importance. Cette lutte est surtout
dirigée contre les glossines qui en sont les vecteurs majeurs.
La LAV peut se faire par plusieurs méthodes
regroupées en deux grands groupes : les méthodes non chimiques et
les méthodes chimiques.
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