Ø Quel est l'état des lieux du paysage agraire de
la localité de Yambassa ?
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Ø Quel est le contexte de la mise en place des haies
vives Yambassa ?
Ø Quelle est la distribution géographique et la
composition floristique actuelle des haies vives yambassa ?
Ø Quelles sont les conséquences de la mise en
place des haies aux plans écologiques, sociologiques et
économiques?
VII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE VII.1. Cadre
conceptuel
Haie : Le mot a pu désigner
originellement autre chose qu'une rangée d'arbre, puisqu'on le trouve
dans le sens de « lisière de forêt » sous la forme
ancienne haye en toponymie voire par extension des massifs forestiers
eux-mêmes. Le terme haie est issu du germanique hagja qui a
déjà le même sens reconstitué d'après le
moyen néerlandais hegge, haie, clôture. On le trouve en
latin médiéval sous la forme haja dès le
IXe siècle. Le même étymon indoeuropéen
khag, "entouré de" a donné le celtique kagio-
qu'on trouve sous les formes cabo, cagio, cagium
en bas latin , à l'origine des termes quai (forme
normano-picarde) et chai (forme du français central).Cependant,
le sens actuel définit la haie comme étant une clôture
faite d'arbres et d'arbustes servant à protéger un champ, un
jardin ou une concession (Benjamin et al., 2011)
Une haie est une structure
végétale linéaire associant arbustes et arbres
généralement plantés et entretenus pour former une
clôture. La faible épaisseur de la haie en fait un
écosystème particulier, associant une face ombrée, un
coeur stable et dense et une face ensoleillée. Les haies sont
usuellement disposées en limites de parcelle pour assurer la
séparation des propriétés ou la protection contre
l'intrusion.
Haies vives : Les haies vives sont des
formations denses alignées d'arbres ou d'arbustes utilisées le
plus souvent en agroforesterie. Elle est introduite et vise à
matérialiser les propriétés ; protéger les jardins,
les vergers ou les champs de cultures contre le passage des animaux. Elle vise
également à créer une clôture de bétail,
à produire des sous-produits ligneux et non ligneux, à fixer les
ouvrages anti-érosifs. Enfin, les haies vives visent à lutter
contre l'érosion des sols et à mobiliser les eaux de
ruissellement à partir des cuvettes (Bernier Leduc, 2007).
Mesurer la qualité et la quantité d'une haie ou
d'un réseau de haies est une opération difficile.
· Etat quantitatif: Aux échelles
locales, il peut être évalué sur le terrain par la mesure
du nombre moyen d'arbre, de la hauteur de ces arbres, du diamètre moyen
des troncs, de la surface terrière, de la biomasse
végétale, etc. Des indices de biomasse et des
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indices de linéaires (km de haies) peuvent être
établis aux échelles paysagères et régionales par
analyse de photos aériennes. Mais les résultats de
différentes campagnes de mesure sont parfois difficilement comparables.
Certaines évaluations différencient les haies vives des haies
basses.
· Etat qualitatif: Il est lié
à la diversité des essences, à leur autochtonie, à
la richesse écologique des essences d'accompagnement, de la strate
herbacée, à la santé et à la résilience des
haies. Il est aussi lié aux services écosystémiques rendus
par les haies vives, en particulier à ses fonctions de corridors
biologiques et d'abri pour de nombreuses espèces.
Dynamique : signifie l'évolution dans le
temps et dans l'espace.
Contact forêt-savane : signifie
écotone ou frontière. C'est encore la limite entre la forêt
et la savane. C'est encore la zone de séparation entre la forêt et
la savane.
L'écotone : d'après le
dictionnaire Larousse, l'écotone désigne la zone de transition
entre deux écosystèmes. Par exemple, le passage de la savane
à la forêt, ou le passage d'une plaine alluviale à une zone
non-inondable.
Forêts : selon la loi de
94/01/20 janvier 1994, sont considérées comme
forêts les espaces comportant une couverture végétale dans
lesquels prédominent les arbres, les arbustes et d'autres espèces
susceptibles de fournir des produits autres qu'agricoles. Cette
définition ne fixe pas les seuils. La FAO (2009)
considère comme forêts toute superficie de plus de 0,5 hectares
avec les arbres de plus de 5 mètres de hauteur et une densité de
couvert de plus de 10%. Les accords de Marrakech ont essayé d'introduire
une flexibilité; ces accords prescrivent aux pays qui conçoivent
un plan de suivi forestier qu'une définition complète des forets
doit inclure:
- Une superficie forestière minimale (entre 0,5 à
1 hectare)
- Une densité minimale de couvert forestier de 10 a 30%
ou un niveau de stockage de carbone équivalent en termes de
flexibilité.
La forêt est une large étendue de
terrain occupée principalement par de grands arbres et par des arbustes,
des arbrisseaux et diverses plantes. Pour le GIEC (2000), les terres
forestières sont toutes les terres à végétation
ligneuse correspondant au seuil utilisé dans la définition des
terres forestières dans l'inventaire national.
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Forêt galerie: On parle de forêt
galerie lorsque la canopée est jointive au-dessus d'une rivière
ou d'un petit fleuve, ou d'une zone humide (la présence de l'eau pouvant
éventuellement être temporaire)
Savane: c'est une formation
végétale dans laquelle domine les plantes herbacées
hautes, et qui est adaptée aux climats tropicaux chaux et secs. Pour
Letouzey (1968), la savane est une étendue de plante herbacée
continue au sein de laquelle des arbustes et des arbres peuvent être
dispersée selon des densités variables. Les
éléments ligneux peuvent êtres absents et dans ce cas on
parlera de savanes herbeuse. Si on n'y trouve que des arbustes
éparpillés, on parlera de savane arbustive. Si
la savane comporte à la fois des arbustes et des arbres
dispersés, on a à faire à une savane
arborée. Si la densité des arbres est importante on
parlera de savane boisée ou de forêt claire.
La dynamique des contacts forêt-savane
désigne donc l'évolution, la modification ou la
transformation des lisières de la forêt et de la savane dans le
temps et dans l'espace. C'est aussi l'évolution ou la mutation de
l'écotone forêt-savane.
Il existe deux types de dynamiques de l'interface
forêt-savane (CNFCG, 2006) :
· le type «déplacement de
lisière»: il y a des bosquets de pionniers en savane,
généralement de petite taille, qui apparaissent et disparaissent
sans jamais grossir significativement. Ceci traduit alors soit la coexistence
savane stable/forêt instable (recul de la lisière) ou savane
stable/ forêt stable (hystérésis, recul ou progression de
lisière). Il s'agit de toute façon d'un scénario lent
(déplacement de l'ordre de quelques mètres par an).
· le type «coalescence de bosquets», avec
conversion de la savane en forêt par apparition, croissance et
coalescence de bosquets en pleine savane. Dans les conditions très
favorables, ce scénario se traduit par une afforestation en masse des
savanes. Il s'agit d'un scénario beaucoup plus rapide que le
précédent. C'est le cas qui nous intéresse dans cette
étude.
En 1905, Dominik remarque que les Bapéa sont voisins
des Yambassa et appartiennent à la même souche linguistique.
Aujourd'hui, dans le grand Mbam, les Yambassa forment une entité
singulière par opposition aux Bafia, Vouté, Banen et Bapé.
Par contre, les Yambassa rassemblent toutes les populations qui composent les
arrondissements de Bokito et d'Ombessa. Ils rassemblent ainsi les
Lémandé de la région de Yangben, les Assala de Bokaga ou
encore les Balamba.