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L'impact de deux types d'échauffement "classique" et "russe" sur la performance sportive

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par Said ZERZOURI
Université de Dijon - Diplome Universitaire de Préparateur Physique 2014
  

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VIII- Discussion générale :

Nous avons essayé de comparer l'efficacité de deux méthodes d'échauffement dynamique ou actif sur une population de jeunes élèves d'une école de Bruxelles. Et pour cela nous avons avancé deux hypothèses qui stipulent que l'échauffement classique est meilleur immédiatement avant des exercices intenses de courte durée ou explosifs que nous avons vérifiés sur le terrain par le biais des expériences et avec des moyens classiques comme le chronomètre manuel et le mètre.

Nous savons tous que plusieurs facteurs influencent les résultats d'un échauffement comme : l'intensité, la durée, la température ambiante, etc. Lors de notre expérience nous avons tenu compte de ces facteurs sauf un seul lié à la nature des deux méthodes d'échauffement, il s'agit du facteur intensité.

D'une part et d'après plusieurs chercheurs nous savons que des exercices de force épuisants produisent une fatigue au niveau musculaire. Cette fatigue se caractérise par une impossibilité de maintenir la force maximale, la diminution de la précision du mouvement ... cette fatigue peut être locale ou générale, elle peut être due aussi à un épuisement des réserves énergétiques (Pilardeau P., 1987). Selon Weineck J. (1990), il n'est pas possible d'obtenir une vitesse maximale en état de fatigue, car les processus de guidage du système nerveux sont affectés et voient leur capacité de coordination, nécessaire au développement de la vitesse, diminuer sensiblement. Une baisse des réserves musculaires d'ATP, après un effort épuisant, conduit inexorablement à une diminution de la mobilité. En raison de cette diminution d'ATP, les ponts d'actine et de myosine dans les sarcomères ne peuvent plus se libérer aussi rapidement que dans des conditions de repos. Cette diminution d'ATP est le résultat d'un manque de récupération. Comme disait Cometti C. (2012), il existe un lien fort entre la fatigue et la récupération. Cette dernière est différente selon le type et la durée de l'effort physique ou l'exercice. Pour un exercice, selon le même auteur, composé de 5 séries de 10 répétitions, l'amplitude de la récupération de la force est significativement supérieure à 15 minutes après l'exercice. En revanche pour ces types d'exercices, les sujets n'ont pas récupéré leur capacité de force maximale, 30 minutes après l'arrêt de l'effort (Walker et coll., 2012). D'autres chercheurs ont montré que la récupération de la force maximale est différente selon la durée et les caractéristiques de l'exercice (Baker AJ., et coll., 1993 ; Vøllestad NK. et coll., 1997 ; Linnamo V. et coll., 1998). Le processus de récupération est très complexe, il est plus long après un exercice prolongé (15 à 20 minutes de contractions concentriques intermittentes) qui ressemble un peu à la forme de l'échauffement russe. La diminution de la force maximale de plus de 50% observée suite à la répétition de ces contractions maximales peut nécessiter une récupération supérieure à 1 heure voire 48 heures pour une séance réalisée à 100% de la force maximale volontaire. Ces délais sont différents, selon Cometti C. (2012), en fonction de la nature de la fatigue induite. Ce processus de récupération à la suite d'un exercice intense et fatiguant passe par deux phases principales dont la première est liée à la resynthèse de la phosphocréatine qui met plus ou moins 5 min pour une resynthèse totale des phosphagènes et la seconde phase correspond à la restauration des paramètres en relation directe avec les mécanismes de la contraction musculaire (le couplage excitation-contraction ; CEC). Ce processus beaucoup plus long, peut aller jusqu'à plusieurs jours (Miller et coll., 1987 ; Linnamo V. et coll., 1998). Il s'agit généralement de la réparation des dommages structuraux et/ou des facteurs non métaboliques (Sahlin K. et Seger JY., 1995). D'autres chercheurs ont constaté exactement les mêmes effets de la fatigue sur la performance sportive (Horita T. et coll., 1996 et Nicola et coll., 1991). Ce dernier a constaté que la fatigue chez les débutants, comme c'est le cas de la majorité de nos sujets, présente une diminution de la tolérance à l'étirement, des flexions plus grandes et un travail plus important dans la poussée donc le sujet met plus de temps pour agir dans ses actions et il déduit que la fatigue est défavorable aux exercices pliomètriques comme le cas d'une course de vitesse de 20m ou le CMJ. Bishop D., (2003b) conclut que l'échauffement actif agit de façon positive et favorable sur la performance intense et inférieure à 10sec à condition que le protocole d'échauffement ne soit pas très intense et permet une récupération suffisante afin de ne pas débuter l'exercice avec une diminution des phosphates à haute énergie.

D'autre part la majorité des chercheurs confirment que les exercices de type excentriques sont épuisants et très long à récupérer, ils entraînent des lésions profondes dans le muscle et c'est pour cette raison qu'il ne faut pas l'utiliser lors de la période de compétition (Cometti G. et coll., 1999). Dellal A. et coll. (2008), évoquent les inconvénients des exercices excentriques tels que la destruction d'un grand nombre de fibres musculaires. Certains auteurs relatent même que ce type d'exercices excentriques provoquerait des micro-déchirures qui seraient à l'origine des courbatures (Schwane J.A. et coll., 1987). Proske U. et Morgan DL. (2001) ont noté que ce type de travail entrainait une altération structurale et fonctionnelle des muscles utilisés. Les sollicitations excentriques génèrent principalement une fatigue au niveau du matériel contractile (Kay D., et coll., 2001 ; Babault N. et coll., 2006). Ce travail entraine des courbatures 12h à 48h à la suite de l'exercice (Coudreuse JM., et coll., 2007 et Talag T., 1973).

Les courbatures suite à un effort excentrique (Talag T., 1973)

Il faut donc faire très attention, d'après Dellal A. et coll. (2008), à la récupération inhérente à ce type de travail et c'est pourquoi, on l'utilise très rarement en période de compétition. Ce type de travail doit être placé dans des périodes assez éloignées de la période de compétition.

Et nous savons tous que l'échauffement russe est composé de deux phases, une phase d'exercices concentriques puis une deuxième avec laquelle on termine composée d'exercices excentriques et c'est ces derniers qui, à notre avis, nuisent à la performance puisqu'ils se retrouvent à la fin d'un échauffement intense et fatiguant et qui entraînent une baisse de la performance sur des exercices de vitesse rectiligne de courte distance et des exercices explosifs ce qui peut justifier nos résultats. Il est vrais que nous n'avons pas le matériel nécessaire ni les compétences pour évaluer la température musculaire ou interne afin de vérifier l'effet de chaque méthode d'échauffement sur la température et ce n'est pas notre but non plus. Notre objectif en tant que préparateur physique est de voir laquelle des méthodes de préparation pour tel ou tel exercice est la plus efficace et c'est ce que nous avons essayé de vérifier par le moyen du matériel dont nous disposons.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore