II.1.1. LA PRODUCTION DE BOIS DE FEU
D'après les données disponibles à la FAO
et qui ont fait l'objet d'un examen critique récent, la production de
bois de feu a représenté 5,4% de la consommation
énergétique mondiale en 1978: en effet' elle s'est
élevée à 15 x 10 TJ contre 257 x 10 6 TJ pour la
consommation totale d'énergie. L'énergie bois apparaît donc
au niveau mondial comme la source d'énergie renouvelable de très
loin la plus utilisée, ne situant juste après le pétrole,
le charbon et le gaz. En quantités enlevées, le bois de feu est
le produit le plus important des ressources forestières mondiales
puisqu'il a représenté en 1978 près de 60% des volumes
enlevée dans le monde entier. Encore ne n'agit-il là que de bois
de feu proprement dit dont sont exclus les résidus industriels
recyclée dans l'industrie même en vue de la production
d'énergie, tel le recyclage des résidus de la fabrication de la
pâte à papier.
Dans les paysen développement la biomasse dans sa forme
solide traditionnelle (bois de feu et déchets agricoles)
représente une portion considérable et souvent insuffisamment
reconnue de l'approvisionnement énergétique total. Le bois de feu
seul couvert plus du cinquième de la consommation
énergétique totale des pays en voie de développement en
1978, cette proportion présentant de larges variations suivant
l'importance des ressources forestières disponibles et l'existence ou
non de ressources nationales d'énergie fossile. La production de bois de
feu s'est élevée à 1 421 millions de m3 en 1978, soit 85%
de l'utilisation totale de bois ronde dans les pays en développement. En
raison d'un commerce international négligeable ou circonscrit à
des transferts géographiquement très limités, la
consommation nationale de 'bois de feu est tenue pour équivalente
à la production La dépendance vis-à-vis du bois de feu
comme source d'énergie ont à peu près totale dans un
certain nombre de pays en particulier d'Afrique. Au total 21 pays voient leur
consommation énergétique dépendre pour plus des trois
quarts du bois de feu: parmi ceux-ci on trouve 16 pays parmi les 30 du groupe
des pays noir avancés.
Depuis une dizaine d'années, la consommation
d'énergie des pays en développement progresse à un taux
annuel d'environ 7% et celle de bois de feu à un taux d'environ 2%,
selon les estimations. S'il semble bien que la consommation totale
d'énergie a continué à augmenter à un taux
légèrement inférieur à 7% depuis 1974, la
progression c'est ralentie considérablement dans plusieurs pays et
régions en Afrique par exemple, exception faite de l'Algérie,
l'Egypte, la Libye et le Nigéria, la croissance de la consommation
énergétique n'a été que de 395% an. En conclusion
il est probable que la dépendance relative de l'ensemble des pays en
développement vis-à-vis du bois de feu diminue du fait d'une
utilisation accrue des combustibles commerciaux mais cette dépendance
demeure considérable surtout, on le verra, dans les zones rural«,
La progression plus rapide de la consommation énergétique globale
est en fait liée essentiellement à la croissance des secteurs du
transport et des industries tandis que la consommation domestique
d'énergie continue à dépendre principalement des
combustibles traditionnels.
Dans les statistiques nationales, la production de bois de feu
et de charbon de bois est évaluée à partir des
données forestières disponibles complétées le cas
échéant par des estimations: des quantités importantes de
bois de feu sont aussi ramassées hors des terres forestières
proprement dites, sur les terres incultes ou dans les zones rurales et ne sont
pas évaluées avec précision. Dans de nombreux pays les
données dont on dispose murent au mieux des estimations ou des
extrapolations à partir d'études de consommation partielles. Dans
peu de me des enquêtes systématiques permettent de connaître
la consommation de bois de feu et son évolution, l'importance des
différentes sources d'approvisionnement, la part respective des clivera
secteurs dans la consommation, les rapporte entre consommation et niveau
économique et social. Le bois de feu est surtout utilisé
localement, sans grandes distances de transport et sans passer par les circuits
commerciaux qui font l'objet des relevés statistiques officiels.
Malgré son importance évidente le bois de feu figure rarement
dans les statistiques énergétiques nationales qui
généralement ne mentionnent que les combustibles commerciaux
conventionnels. Malgré d'importants progrès récente des
lacunes considérables subsistent dans l'information sur la production de
bois de feu et il eut essentiel qu'un effort systématique soit poursuivi
et amplifié afin d'améliorer la qualité et la couverture
de l'information d'une façon qui corresponde à l'importance
effective de cette source d'énergie et afin d'intégrer cette
information dans les bilans énergétiques nationaux.
On est particulièrement mal informé sur les
disponibilités et la consommation des résidus agricoles, l'autre
combustible dont l'utilisation est très répandue comme
complément ou substitut direct du bois de feu en particulier en Asie.
Dans la plupart des pays saules des estimations à partir des
données de la production agricole sont possibles. Dans seules pays,
comme l'Inde, des études détaillées ont permis de cerner
avec précision l'importance des résidus agricoles et des
excréments animaux à côté du bois de feu dam la
consommation énergétique.
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