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Consommation du combustible braise (charbon de bois) par les ménages de la ville de Lubumbashi et son impact sur la déforestation au Katanga

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par Excellent TSHIMBILA WETU BONSO
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

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Chapitre II. CADRETHEORIQUE, CONCEPTUEL ET QUELQUES GENERALITES

Ce chapitre, consacré aux généralités, donne l'occasion d'élucider le sens de quelques concepts de base se rapportant à notre domaine d'étude, les types de source d'énergie, les avantages et les désavantages de leur utilisation, la place du bois de feu dans les pays pauvres, l'impact de l'exploitation de bois de feu sur l'environnement.

II.1.CADRE THEORIQUE

Le présent travail de recherche s'inscrit dans le cadre de la théorie de développement (la théorie de la dialectique fonctionnement changement) développé par Alain Touraine25(*) qui propose de prendre le problème par un autre bout, en réfléchissant sur le couple fonctionnement- changement.

Selon lui, toute société humaine à une structure de fonctionnement qui maintient la continuité et cette continuité est nécessaire. D'autre part, la stabilité-valeur réelle engendrée par la continuité peut devenir repli sur une situation acquise, sur des statuts considérés comme immuables, donc blocage à tout effort de développement.

Ce blocage dans la stabilité paralysante peut être provoqué par l'ignorance, le manque des vraies informations, la passivité, la peur, la résignation, la manipulation.

Il faudra donc que surgissent au sein du coeur de la société ou venues d'ailleurs, des personnes qui pensent autrement, qui prennent des initiatives, sortent des sentiers battus, suscitent des mutations favorables, rétablissent l'équilibre et la justice sociale.

Leur action peut se dérouler des diverses manières :

L'action concertante ; sur un terrain spécifique, appelle les membres du groupes à se mettre ensemble, à chercher à découvrir, à promouvoir sur le plan local un autre mode de fonctionnement, ici ce qui est important, c'est de parvenir à un large consensus de société locale comme c'est le cas du Katanga et de mettre en place des occasions de concertations.

L'action innovatrice ; sans mettre totalement en cause la structure sociale, lui imprimeune nouvelle impulsion, l'oriente dans une mutation, suscite et forme des animateurs,l'influence d'un groupement voisin ou de l'action d'un technicien de développement.

Le problème qui se pose ici repose sur la question : « comment adapter un comportement, une structure traditionnelle à une nouvelle façon de vivre qu'actuellement souhaitée ? L'innovation est alors, soit rejetée ou admise telle quelle, soit la rendre compatible à la structure sociale et culturelle existante. De toute façon la communauté en quête dedéveloppement doit intégrer l'innovation, la créativité, en la laissant libre. Dans tout le cas, l'élément innovateur doit être, d'une certaine façon, bivalent:

D'une part il doit être intégré à la communauté et y jouir d'une certaine estime, cela de façon à pouvoir agir par l'intérieur ; il est donc en quelque sorte favorable à la tradition, à la continuité.

D'autre part, il doit savoir se distancier, être contestataire, évaluer, juger, critiquer, remettre en question l'institué, imaginer du neuf. Il est donc en même temps pour et contre et c'est ce qui lui donne la faculté de provoquer un changement doux, progressif, sans agressivité douloureuse.

Pour ce qui est de notre cas, nous ne pouvons pas aussi d'une manière brusque faire adopter un nouveau comportement dans la ville de Lubumbashi et ses environs, mais tout devra partir de cette théorie de la dialectique-fonctionnement-changement où les acteurs concernés devront se mettre ensemble en vue de discuter de leurs problèmes via un facilitateur interne ou externe afin que tous arrivent au même degré de compréhension et une prise de conscience sur les conséquences liées à l'exploitation abusive des ressources forestières pour des fins énergétiques.

Ainsi donc, nous pouvons aboutir à provoquer un changement des comportements qui soit doux, progressif et sans agressivité douloureuse sur les préférences traditionnelles de notre cible.

Avant d'aborder la présentation des situations spécifiques régionales, le présent chapitre a pour but de brosser un aperçu d'ensemble et de rappeler les caractères généraux de l'importance du bois de feu et de son dérivé, le charbon de bois, comme source d'énergie dans les pays en voie de développement. Est-il besoin de rappeler que c'est seulement depuis environ deux siècles que le bois a cessé progressivement d'être le combustible le plus utilisé dans l'ensemble de la planète. La substitution du bois par les combustibles fossiles à forte concentration énergétique et d'une manipulation plus aisée a joué un rôle important dans la révolution industrielle: de ce fait le bois ne joue plus qu'un rôle marginal dans l'approvisionnement énergétique des pays industriels sauf dans certaines zones rurales. Mais il n'en est pas de même dans les pays en voie de développement dont les populations continuent dans leur grande majorité à dépendre du combustible auquel elles ont traditionnellement accès, le bois de feu. Jusqu'au milieu des années 70 on pouvait penser que le bois de feu, surtout s'il venait à manquer, serait plus ou moins automatiquement remplacé par les combustibles fossiles. Depuis, en raison de l'augmentation du prix de ceux-ci, les conditions d'une telle substitution sont devenues beaucoup plus difficiles et les pénuries de bois de feu qui se manifestent en maints endroits du tiers monde acquièrent dès lors une toute autre gravité. Lorsque le bois vient à manquer, les résidus agricoles et les déjections animales sont utilisés en complément ou comme substitut. Lorsque l'ensemble de ces combustibles traditionnels immédiatement accessibles se raréfie, les besoins énergétiques minimaux aussi essentiels que la cuisson des alimente ou le chauffage des habitations ne peuvent plus être couverts: et ceux qui souffrent le plus directement de ces situations sont les plus pauvres et parmi ceux-ci les plus fragiles, les enfants, les vieillards, les femmes.

Cette autre crise énergétique, celle du bois de feu, développe ses effets avec une gravité et sur une échelle que la présente étude tente de cerner, pour la première fois. La pénurie de bois de feu n'est pas liée à la raréfaction d'autres sources énergétiques et bon impact, on le verra, déborde largement la problématique du seul approvisionnement énergétique. Afin de situer la crise du bois de feu dans sa véritable perspective, on analysera successivement dans le présent chapitre l'importance du bois de feu à travers les statistiques officielles tant forestières qu'énergétiques, la place du bois de feu dans les systèmes énergétiques ruraux et enfin l'évolution des situations dans le monde en développement telle qu'elle ressort d'une synthèse des résultats des travaux conduite dans le cadre de cette étude.

* 25 Georges DEFOUR, le développement rural en Afrique Centrale, théories et essai d'analyse critique, éd, Bandari, Bukavu, P.302

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