3. Avantage de l'évaluation
Les évaluations remplissent une pluralité de
fonctions : cognitive, normative et instrumentale.
Premièrement, l'évaluation a une dimension
cognitive car, elle donne aux acteurs des éléments de
connaissance sur les actions publiques auxquelles ils participent. Ainsi, elle
permet de comprendre et d'éclairer le processus de mise en oeuvre et
d'obtention de ces effets.
Deuxièmement, l'évaluation a une finalité
normative. Elle vise à formuler un jugement de valeur sur les politiques
publiques analysées. Elle aide les responsables politiques à
porter un jugement sur les réussites et échecs des interventions
reposant sur des données empiriques et des critères explicites,
ainsi qu'une analyse étayée.
Troisièmement, l'évaluation a une
finalité instrumentale.
Ellepermetdemesurer,oudumoinsd'apprécierleplusobjectivementpossible,leseffetsd'unepolitique
publique sur la collectivité. Elle permet ainsi de mieux maîtriser
l'action et de l'adapter à la gestion.
La question des finalités renvoie à la question
du commanditaire ou du destinataire. Il peut s'agir de l'exécutif,de
l'assemblée délibérante, des agents de la
collectivité, de l'opinion publique, des usagers, des utilisateurs
desservices publics ou contribuables, ou bien encore du législateur.
En relation avec ses missions, les apports de
l'évaluation sont multiples pour les collectivités qui la mettent
enplace. L'évaluation permet ainsi de :
· Rendre des comptes aux responsables politiques et aux
citoyens sur la manière dont une politique a étémise en
oeuvre et sur les résultats qu'elle a obtenu et ainsi permettre
d'éviter les fautes ;
·
Améliorerlagestiondesservicesetrépartirplusrationnellementlesressourceshumainesetfinancières
entre différentes actions ;
·
Aideràunebonneidentificationdesbesoinsetpréparerlesdécisionsconcernantlapoursuite,l'arrêt
ou la réorientation d'une politique ;
· Contribuer à la formation et à la
motivation des agents publics et de leurs partenairesen aidant
àcomprendre les processus auxquels ils participent.
4. Précautions
Dansunpremiertemps,ilconvientdepointerlesdifférencesquiexistententrel'évaluation
et d'autres processus qui lui sont associés.
La distinction s'opère entre
l'évaluation, lebilan,
l'analyse ou diagnosticde
situation,l'audit et le
contrôleadministratif.
Lebilan,commesouventl'évaluation,sesitueenavaldessituations,maisils'enéloigne
sur deux points : il dresse face à face les acquis positifs et
négatifs, et il estune lecture momentanée et non
récapitulative.
L'analyse ou diagnostic de situation
s'opère toujours a priori, et ne fait pas
référenceàunenormeexplicite,visantàmettreenévidencel'implicite.Commel'évaluation,elle
se base sur un travail de collecte de données, mais la dimension
temporelle n'estpas la même.
L'auditpeutinterveniràtouteslesphasesd'uneaction,maisonfaitappelàcetteméthode
quand on observe ou pressent un dysfonctionnement. Il établit un
rapportdeconformitéentrelasituationexistanteetlasituationderéférence,etémetdespropositions
pour réajuster l'action.
L'évaluationdoitaussisedistinguerdescontrôles,quivérifientlaconformitédesactionspubliquesetquipeuventdébouchersurdessanctions.Leprocessusévaluatif,
au contraire, exige un travail en collaboration avec les acteurs, et
souffriraitd'unsentimentdeméfiancedeleurpart. L'évaluation
estcomplémentaireducontrôleinterneetducontrôleexternecartousdeuxs'attachentàmesurerl'économie,l'efficienceetl'efficacitédelapolitiquemenée.
Elle
vientcompléterleursanalysesenexplicitantlesraisonsdusuccèsoudel'échec,
enidentifiantleseffets,enmettantàjourlesmécanismesdel'action
publique.
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