III. ANALYSE DES RESULTATS DE LA SIMULATION
Sur la base des résultats du modèle de
simulation, on peut considérer que les ressources publiques pour le
secteur de l'éducation et de la formation pourraient, à l'horizon
de l'année 2020, s'inscrire dans une fourchette comprise entre 824
milliards de Fcfa (de 2012) considérés comme une estimation
basse, et 931 milliards de Fcfa, considérés comme une estimation
haute.
Analyse du scénario SS-1
Au plan des dépenses, le montant pour l'ensemble du
secteur, des dépenses courantes en 2012, est de 568 009 millions de
Fcfa. Compte tenu de l'ambition forte exprimée à travers des
hypothèses très optimistes, le montant, projeté à
l'horizon 2020, des dépenses courantes s'élève à 1
879 574 millions de Fcfa. Cette projection donne des dépenses trop
élevés (égales à plus de trois (3) fois celles
constatées en 2012). Ce chiffre est surtout trop élevé au
vu des ressources mobilisables d'ici 2020. En effet, un tel scénario
créera un déficit de plus de 950 milliard de Fcfa de 2012, ce qui
est insupportable pour les finances ivoiriennes. Il serait donc invraisemblable
d'atteindre l'achèvementuniversel du cycle primaire à l'horizon
2020. Il convient donc de tourner le regard vers d'autres options relativement
soutenables par les capacités nationales.
Analyse du scénario SS-2
Ce scénario cible uniquement des changements concernant
l'enseignement primaire. Les ajustements concernent en premier lieu la
couverture anticipée du système à l'horizon de
l'année 2020, en ramenant, pour des raisons de réalisme,
l'objectif du taux d'accès à90 % et celui du taux de
rétention en cours de cycle à la même valeur. Ces
dispositions ont pour conséquences la réduction des
dépenses courantes à partir de celle du niveau secondaire car
cette réduction du taux d'achèvement entraine une
réduction des effectifs des cycles post primaire.
Ainsi, l'estimation du montant de dépenses courantes du
secteur, pour ce scénario,nous donne 1 555 682 millions de Fcfa de 2012,
réduisant les estimations du scénario 1 de plus de 320 milliard.
Cependant, la soutenabilité financière par les finances publiques
demeure à un niveau trop bas.
Analyse du scénario SS-3
Contrairement au SS-2, le SS-3 anticipe un remodelage
significatif de la partie haute (second cycle secondaire général
et technique et enseignement supérieur), notamment pour assurer son
homogénéité et son efficience en relation avec les
perspectives d'emploi dans le secteur moderne de l'économie
nationale.
En considérant tous ces restructurations, le montant
des dépenses courantes du secteur s'élève à 1 344
833 millions de Fcfa de 2012 (contre 1 555 682 millions au SS-2) à
l'horizon 2020.
Une progression assez marquée vers la
soutenabilité est observée, toute fois, des choix
complémentaires et des économies additionnelles sont
nécessaires pour y parvenir.
Analyse du scénario SS-4
La stratégie est maintenant que la partie haute du
système doit être protégée et qu'il ne serait pas
pertinent de vouloir y faire des économies additionnelles.
L'on aboutit, compte tenu des hypothèses, à un
montant de 903 025 millions de Fcfa comme dépenses courantes en 2020, un
chiffre proche des perspectives plausibles pour la mobilisation des ressources
publiques pour le secteur.
Analyse des dépenses en
capital
Le premier constat est que les besoins en capital
décroisent de SS-1 à SS-4. Un autre constat est que ces besoins,
mêmes limités au primaire, au secondaire général,
à la petite enfance et à l'alphabétisation, et surtout
limités dans le scénario 4 (qui est le seul à passer le
test de la soutenabilité financière) s'avèrent
relativement importants.
Dans la mesure où les chiffres des dépenses
courantes sont susceptibles d'«épuiser» les
possibilités de mobilisation des ressources publiques nationales, cela
signifie que le pays devrait se tourner vers les sources de financement
extérieur pour assurer le financement de la plus grande partie de ces
dépenses en capital.
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