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Evaluation economique de l'éducation : environnement macro-economique, allocation et repartition des ressources au niveau du secteur éducation/formation

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par Assi Jean-Claude N'CHO
ENSEA-Abidjan - Ingénieur des travaux statistiques 2012
  

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2. Mesure de l'efficience quantitative de la dépense publique en éducation

Face à cette couverture quantitative globale des systèmes (EVS), très variable entre les pays, une variabilité forte est aussi constatée au plan des ressources publiques mobilisées. Elles varient en effet de 1,2% en République Centrafricaine à 9,2% du PIB au Burundi pour une moyenne de 4,5% pour les pays comparateurs. La Côte d'Ivoire (4,6% du PIB) mobilise un volume relatif de ressources presqu'égal à la moyenne de l'échantillon des pays pris ici comme comparateurs.

Après avoir examiné l'indicateur de couverture quantitative globale et celui de la mobilisation des ressources pour l'éducation, on peut maintenant aborder la question de l'efficience. Pourcefaire,deuxméthodescomplémentaires peuvent permettre de l'approcher :

i) Enmettant en regard de façon graphique l'indicateur de couverture globale et le volume des ressources publiques mobilisées par le système ;

ii) En calculantlerapportentre l'espérancedeviescolaire et lesdépenses publiquescourantesallouéesausecteurenpourcentageduPIB.Onidentifieainsiun coefficient d'efficience qui correspond à un nombre moyen d'années de scolarisation pour 1 % du PIB alloué au fonctionnement du secteur.

Le graphique 10 montre la position des différents pays pris en compte dans le tableau 5.Nous pouvons remarquer que les points du graphique sont plus ou moins éloignés les uns des autres traduisant la forte dispersion du volume relatif des ressources publiques mobilisées et de la couverture globale du système éducatif des différents pays.La corrélation entre les dépenses publiques courantes d'éducation en % du PIB et l'EVS est faible, car le coefficient de corrélation est de 0,2. Des pays qui mobilisent des volumes relatifs comparablesde ressources publiques pour leur système éducatif (exemple du Niger et du Cameroun), offrent des niveaux très différents de couverture scolaire (4,9 années pour le Niger contre 10,9 pour le Cameroun).

Graphique 9 : Dépenses publiques d'éducation (% PIB) et EVS, Comparaison, année 2011 ou proche

Source : Base de données de l'Institut de statistique de l'UNESCO, nos calculs

Concernant la situation de la Côte d'Ivoire, une première observation est que les paramètres sont tels que le pays(i) mobilise presque le même volume de ressources publiques que la moyenne de l'échantillon des pays comparateurs (4,6% du PIB), et (ii) génère une couverture quantitative très inférieure à la moyenne des pays comparateurs (5,5 années contre 9 années). On a donc tendance à conclure que l'efficience dans l'utilisation des ressources publiques est sans doute plutôt faible en Côte d'Ivoire. Elle est plus faible que celle du Malawi dont le volume de ressources publiques est le même que celui de la Côte d'Ivoire (4,6 % du PIB) mais dont l'EVS est beaucoup plus élevé (10,4 années) que celle de la Côte d'Ivoire (5,5 années). Des pays comme la République Centrafricaine, la Guinée, l'Ouganda, le Madagascar, le Cameroun, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Togo, le Mali ou le Bénin dépensent moins (parfois beaucoup moins) de ressources publiques pour l'éducation par rapport à la Côte d'Ivoire et ont pourtant un système d'éducation qui offre un volume plus (voire beaucoup plus) grand de couverture scolaire à leurs populations.

Au-delà de l'approche graphique, une manière d'identifier le degré d'efficience dans un pays donné consiste à calculer le rapport entre la durée moyenne de scolarisation et le pourcentage du PIB alloué au secteur (tableau 4, colonne 4). Ce rapport indique le nombre d'années de scolarisation qu'un pays réussit à offrir à sa population en dépensant 1 % de son PIB en éducation. Plus cette statistique est élevée, plus le pays est efficient dans l'usage des ressources publiques allouées à l'éducation.

Graphique 10 : Coefficient d'efficience (année EVS pour 1% de PIB) par pays, année 2011 ou proche

Source : Base de données de l'Institut de statistique de l'UNESCO, nos calculs

Avec cette méthode, l'indicateur d'efficience s'établit à 1,19 en Côte d'Ivoire, contre une valeur moyenne de 2,3 pour les 19 pays de l'échantillon considérés, classant ainsi la Côte d'ivoire en avant-dernière position parmi les pays considérés. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, la Côte d'Ivoire est le pays le moins efficient, devant la Tanzanie, dans l'usage des ressources publiques allouées à l'éducation, parmi les pays considérés dans notre échantillon.

Il conviendrait donc que la Côte d'Ivoire augmente son indicateur d'efficience de 48% pour rejoindre le niveau moyen d'efficience des pays comparateurs.

Une telle situation d'efficience devrait amener les politiques éducatives à une meilleure gestion et planification du système, plus précisément au niveau des ressources allouées au secteur. En vue de faire une proposition concrète, nousexaminerons à présents des options qui pourraient être envisagées pour une meilleure gestion des ressources du système éducatif ivoirien.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote