2. Diagnostic du système
éducatif
Après l'adoptiondela loi n°95-695 du 7 septembre
1995relativeàl'enseignement,
laCôted'Ivoireaélaboréen1997, lePNDEF1998-2010.Lamiseen
oeuvre de ce plan a été contrariée par les crises
successives qu'a connues le pays. En effet, les résultats obtenus se
sont avérés insuffisants et en deçà des objectifs
visés parlePNDEFselonleRESEN réalisé en 2007. De plus, ce
rapport révèle que le système éducatif reste
confronté à des difficultés de
plusieursordresquiportentnotammentsur(i)lafaiblessedel'accessibilitéetde
l'encadrement, (ii) la gestion non satisfaisante des ressources et (iii) les
contraintes budgétaires.
Au niveau de l'accessibilité et de la
participation,le Taux Net de Scolarisation (TNS) dans
lepréscolaireestde13%enmilieuurbainetde1%enmilieururalselon les
donnéesdel'ENV2008.Cetaux,dansleprimaire,estpasséde56,5%en2002à
56,1%en2008avec58,8% chez les garçonscontre53,1% chez les
filles.Enmilieu rural, il est de 49,8% et 68,2% en milieu urbain. L'indice de
parité entre les sexes est de 0,88. En 2008, seulement 21% des enfants
en âge officiel d'aller à l'école ont eu accès aux
classes de CP1. Quant au secondaire, le TNS est de 26,6% avec 30,3% pour les
garçons et 22,6% pour les filles. Le rapport filles/garçons est
de 0,64. Selon le PND 2012-2015, le taux net de scolarisation demeure donc
faible dans le préscolaire, le primaire et le
secondaire.Cettefaiblesseestessentiellementliéeauniveauélevédesfraisde
scolarité,aumauvaisétatdesinfrastructureséducativesetàl'insuffisancedes
capacités d'accueil inégalement réparties sur le
territoire national. Particulièrement
pourlepréscolaire,cefaibletauxestégalementdû
à :(i)laméconnaissancede l'importance de l'éducation
préscolaire par certaines couches de la population ; (ii) la faible
couverturedu territoirenationalen infrastructurespréscolaires et ;(iii)
la double tutelle ministérielle.
Entermesdecapacitéd'accueil,auniveauduprimaire,lenombredeclassesest
passéde49954en2005/2006pouruntotalde2111975élèvesà64315en
2010/2011 dont 8 942 au privé pour un effectif de 2 730 503
élèves. Le ratio élèves
parclasses'estmaintenuàenviron43surlamêmepériode.Cependant,ceratio
cache une inégale répartition de la population scolaire dans les
structures d'accueil.
Eneffet,alorsquedanscertainesrégions,desclassesontuneffectifd'élèves
largementen-deçàdeceratio,dansd'autres,lesclassessontsurchargées
entraînantparfoislerecoursausystèmedeladoublevacation.Pourtant,ce
système ne permet pas de faire respecter les 32 heures hebdomadaires
théoriques de cours et rend difficile l'achèvement des programmes
scolaires. Dans l'enseignement secondaire, la capacité d'accueil est
passée de 679
établissementsdont469privésen2005/2006à1
084en2010-2011dont786au
privé.Celarévèlelaprédominanceduprivéavecunepartde73%des
établissements. Quant à l'effectif des élèves dans
le secondaire, il est passé de 755 432
dont37%defillesen2005/2006à999707avec39%defilles en 2010/2011; soitun
accroissement global de 32%. Cependant, le niveau d'accroissement des
infrastructures publiques ne suit pas celui des effectifs entraînant
ainsiune surcharge des classes dans certains établissements.
Par ailleurs, la crise post-électorale
de décembre 2010 a accentué le déficit de l'offre
d'éducation. En effet, sur les 13 688établissements
recensés en juillet 2011 par le
SecrétariatTechniquePermanentduDSRP,154étaientfermésdont14du
préscolaire,137duprimaireet3dusecondairegénéral.Larépartitionspatiale
faisaitapparaîtreque91%decesétablissementsfermésétaientlocalisésdansle
districtdesMontagnes.Cesfermeturesétaientessentiellementduesaucontexte
sécuritaireinstableselonlerapport« Back-to-school
»dusystèmedesNations
Uniesréaliséenfinjuin2011.D'autresévaluationsconduitesparlecluster
éducationontrelevé224casd'attaquescontrelesécoles,soitenviron67500
enfants qui n'ont pu aller à l'école.
Enmatièred'alphabétisation,plusieursstructuresexistentnotammentlecomité
nationald'alphabétisation,leserviceautonomed'alphabétisationetleFonds
national d'appui à l'alphabétisation. Cependant, la proportion
d'analphabètes dans la population reste élevée avec un
taux de 60%.
Au total, les défis majeurs de ce sous-secteur
concernent : (i) le développement de l'enseignement préscolaire ;
(ii) l'accroissement de l'offre de l'éducation primaire et secondaire;
(iii) l'amélioration de la qualité des services éducatifs
; (iv) la réduction des disparités; (v)la lutte contre
l'analphabétisme.
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