8.1.2. 7.2. Analyse
et discussion des résultats
Les résultats issus de la régression
linéaire portant sur les déterminants du consentement à
payer des `'chefs cuisine'' pour le décorticage mécanique et de
la fortification en fer du sorgho révèlent l'existence de deux
variables significatives à analyser et discuter.
· L'appartenance de l'enquêtée
à la phase pilote du projet
Contrairement à nos prévisions, cette variable
à une influence négative sur le montant que les
enquêtées consentent payer, pour bénéficier d'une
farine de sorgho améliorée. Autrement dit, lorsqu'on va des
enquêtées n'ayant pas appartenu à la phase pilote du projet
à celles ayant appartenue à cette phase du projet, la valeur
accordée à la farine de sorgho améliorée diminue.
Ceci vient confirmer l'influence de cette même variable sur la
décision des enquêtées à décortiquer et
à fortifier le sorgho. En effet, le modèle de régression
logistique estimé dans le chapitre précédent a
révélé une influence négative de cette variable sur
la décision des enquêtées à décortiquer et
fortifier leur sorgho. Un certain nombre de facteurs ont été
identifiés comme étant à l'origine de cet état de
chose. Il s'agissait de la non-permanence de l'agent qui effectue la
fortification, l'impossibilité de conserver la farine pendant un
long moment et la diminution de la quantité de farine après le
décorticage. Nous retenons ces mêmes facteurs comme étant
à la base de la faible valorisation accordée à la farine
de sorgho améliorée. Le fait qu'elles aient été
habituées à un service gratuit pourrait s'ajouter à ces
facteurs.
· La quantité moyenne de sorgho
consacrée à la consommation de dibou
Cette variable désigne la quantité moyenne de
sorgho que l'enquêtée emmène à la minoterie, chaque
fois qu'elle est dans le besoin de farine pour préparer la pâte.
Elle a également une influence négative sur le consentement
à payer des `'chefs cuisine''. Ce résultat correspond à
notre prévision. Il indique que plus grande est la quantité
moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou,
plus faible est le consentement à payer pour décortiquer et
fortifier cette quantité de sorgho. En effet, le prix de la mouture
d'une boite de tomate de sorgho dans le village Thian est de 75 FCFA. Il est
imposé à tous les minotiers par leur association, et s'applique
donc dans toutes les minoteries. Pour les `'chefs cuisine''
enquêtées, ce prix de mouture est élevé, mais
puisqu'elles n'ont pas le choix elles essaient de se conformer ou de s'adapter.
Les ménages qui consacrent une quantité élevée de
sorgho à la consommation de dibou dépenseront davantage
dans la mouture. Ces dépenses relatives à la mouture du sorgho,
ajoutées à celles qui seront liées à son
décorticage et sa fortification se révèleront très
élevées pour ces ménages. Et puisqu'ils ne peuvent pas
choisir l'option de réduire la quantité moyenne de sorgho
consacrée à la consommation de dibou, ils ont
préféré diminuer le montant qu'ils désirent payer
pour le décorticage et la fortification. D'où, l'influence
négative de la variable `'quantité moyenne de sorgho
consacrée à la consommation de dibou'' sur le
consentement à payer.
En somme, deux (2) variables se sont
révélées significatives par le modèle de
régression linéaire. Il s'agit de l'appartenance de
l'enquêtée à la phase pilote du projet et la
quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de
dibou. Ces deux variables ont toutes une influence négative sur
le consentement à payer des `'chefs cuisines'' enquêtées.
Aussi, ces deux variables caractérisent les
enquêtées sur les plans social et économique. Dès
lors, nous acceptons la deuxième hypothèse de notre étude
et concluons que le consentement à payer des individus pour le
décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est
influencé par leurs conditions socio-économiques.
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