Prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : cas des ménages consommateurs de "dibou" du village Thian, commune de Parakou.( Télécharger le fichier original )par Morest AGOSSADOU Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur agro-économiste 2011 |
6.1.4. 5.2. Connaissances et attitudes des enquêtées relatives a l'anémieDans ce paragraphe, nous allons évaluer les diverses connaissances que les `'chefs cuisines'' ont de l'anémie. L'anémie, rappelons-le, se manifeste sous trois formes : sévère, modérée et légère. En dehors des examens cliniques qui le prouvent, l'anémie n'est généralement pas détectable par les individus qui en souffrent ou par leurs proches. Dans le village d'étude, 40 % des enquêtées ont connu au moins un cas d'anémie dans leur ménage. Parmi ces 40 %, 14,1 % appartiennent à la phase pilote du projet qui a conduit à l'installation de l'unité de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho. Ces 14,1 % ont donc été informées par les promoteurs du projet suite à l'analyse au centre de santé de leurs prélèvements sanguins. En dehors de ces enquêtées retenues pour le compte du projet, dont les membres anémiés souffraient de l'anémie légère ou modérée, les autres enquêtés (25,9 %) qui nous ont confié des cas d'anémie au sein de leurs ménages l'ont appris à l'hôpital par l'entremise d'un médecin. Il s'agissait donc pour ces individus de l'anémie sévère. Rapportons ici, les propos d'une femme nous relatant le cas d'anémie qu'elle a connu dans son ménage, il y a deux années environ.
De façon globale, 56,9 % des `'chefs cuisine'' enquêtées ont affirmé que l'anémie était un problème de santé publique dans le village car, soit un membre du ménage en a souffert, soit des individus proches en ont souffert. Mais pour 15,4 % des enquêtées, cette maladie n'existe pas dans Thian, car ils n'en ont jamais entendu parler. Le reste (27,7 %) a préféré être moins strict en affirmant son ignorance de l'existence ou non de cette maladie dans le village. La figure 5 présente les causes de l'anémie selon les `'chefs cuisine'' enquêtées. Figure 5: Les facteurs d'anémie selon les enquêtées. Cette figure nous montre que les causes de l'anémie, selon les enquêtées, sont diverses. La plupart d'entre elles (34 %) ignorent les réelles causes de l'anémie. Mais dans le groupe de celles qui lui connaissent au moins une cause, 25 % pensent que le paludisme est le principal facteur d'anémie. Selon ces enquêtées, le fait pour un individu de s'exposer aux piqûres régulières de moustiques ou de s'exposer de façon régulière au soleil le rend vulnérable au paludisme. Et c'est le paludisme non ou mal traité qui conduit à l'amenuisement du sang dans l'organisme ; d'où l'anémie. Pour les autres, les facteurs d'anémie sont : la malnutrition (13 % des enquêtées), la dentition chez l'enfant (8 % des enquêtées), le non respect des fétiches (8 % des enquêtées), la sorcellerie (7 % des enquêtées), la consommation de repas malsains (2 % des enquêtées). La nature, pour 3 % des enquêtées, est à la base de l'anémie chez un individu. L'encadré N°2 rapporte les propos d'une enquêtée pour qui l'anémie est causée par les fétiches.
* 9 : Nous connaissons le nom du fétiche mais nous avons fait l'option de le taire pour éviter d'éventuelles frustrations. |
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