1.
RESUME
L'anémie ferriprive est un réel problème
de santé publique en Afrique sub-saharienne. Le Borgou est l'un des
départements touchés au Bénin par ce mal. La principale
raison qui explique la prévalence de l'anémie ferriprive dans ce
département est la faible biodisponibilité du fer contenu dans le
sorgho, une des céréales les plus consommées dans le
milieu. Un des moyens utilisés pour lutter contre cette maladie est le
décorticage et la fortification en fer du sorgho, avant sa mouture. Dans
cette optique, et dans le cadre d'un projet, une plate-forme de
décorticage mécanique et de fortification en fer a
été installée dans Thian, un village de la commune de
Parakou, département du Borgou. La présente étude,
réalisée dans ce village, a porté sur 120 `'chefs
cuisine'' issues de 120 ménages consommateurs de dibou
(pâte de sorgho) et consistait à analyser les déterminants
de la prédisposition de ces ménages à l'adoption de cette
innovation, les déterminants de leurs consentements à payer (CAP)
pour les opérations de décorticage mécanique et de
fortification en fer du sorgho, et à évaluer la
rentabilité financière de cette activité de
décorticage et de fortification. L'outil utilisé pour l'analyse
des déterminants de la prédisposition est le modèle Logit.
Celui utilisé pour analyser les déterminants du consentement
à payer est le modèle de régression linéaire. Pour
l'évaluation de la rentabilité financière, la
méthode des cash-flows a été utilisée.
Les résultats ont montré que les principaux
déterminants de la prédisposition à adopter le
décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho sont
le revenu de l'enquêtée, son appartenance à la phase pilote
du projet, la complexité perçue de la procédure de
décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho, la
compatibilité de l'innovation avec les normes et valeurs de son
ménage et la perception qu'elle a de son statut social après
l'adoption de l'innovation. Quant au CAP, il est principalement
influencé par l'appartenance de l'enquêtée à la
phase pilote du projet et la quantité moyenne de sorgho consacrée
à la consommation au sein du ménage. La VAN calculée en
appliquant un taux d'actualisation de 12 % s'est révélée
négative. L'activité de décorticage mécanique et de
fortification en fer du sorgho n'est donc pas financièrement rentable.
Toutefois, le TRI s'élevant à 9 % montre qu'avec un coût
d'opportunité du capital inférieur à 9 %, on peut
rentabiliser financièrement cette activité en l'absence de toute
autre perturbation de l'environnement économique.
Mots
clés : adoption, innovation,
consentement à payer, modèle Logit, modèle de
régression linéaire, VAN, TRI.
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