Ø Présentation du milieu
d'étude
Le Bénin est un pays de l'Afrique de l'Ouest couvrant
une superficie de 114 763 kilomètres carrés avec une population
estimée à 7 198 618 habitants en 2004 (CNLS, 2006)
répartie en 12 départements dont le Borgou qui abrite le village
d'étude. Situé dans le nord du pays, le département du
Borgou compte à son actif huit communes :
Bembèrèkè, Kalalé, N'Dali, Nikki, Parakou,
Pèrèrè, Sinendé et Tchaourou. Parmi elles, seule
Parakou retiendra notre attention car c'est elle qui abrite Thian, le village
d'étude.
La commune de Parakou est située au nord de la
République du Bénin à environ 407 km de Cotonou. Elle
constitue un important carrefour des grands axes routiers (Cotonou-communes et
pays de l'hinterland) ; c'est surtout le terminus de la voie ferrée qui
quitte Cotonou, capitale économique du Bénin.
L'ensemble de la commune jouit d'un climat de type tropical
humide (climat Sud soudanien). Il se caractérise par l'alternance d'une
saison de pluies (Mai à Octobre) et d'une saison sèche (Novembre
à Avril). C'est en Décembre-Janvier que l'on enregistre les
températures les plus basses à Parakou. La précipitation
moyenne annuelle est de 1200 mm. Le maximum survient entre juillet, août
et septembre.
Les sols pour la plupart sont à texture
légère, avec une épaisseur importante due à la
faiblesse de l'érosion. Le couvert végétal observé
à Parakou est dominé par la savane arborée. Elle se
caractérise par la présence du néré (Parkia
biglobosa), du faux acajou (Blighia sapinda), de bois
d'ébène (Diospyros mespilifounis), du
karité (Butyrosperum paradoxum). Les bas-fonds sont
des prairies marécageuses de savanes, des buissons de bambous
(Bambusa arundinacca). Les jachères sont envahies par
des graminées et des arbustes assez divers.
La population de la commune de Parakou est passée de
103 577 habitants en 1992 à 149 819 habitants en 2002 (RGPH3), soit un
taux d'accroissement inter censitaire de 3,76%. Les trois quarts de cette
population sont installés dans la zone véritablement
urbanisée, le reste se retrouvant dans les périphéries.
Parmi les 149 819 habitants, 75 080 sont de sexe masculin et 74 739 de sexe
féminin. Le rapport de masculinité est ainsi de 100,45 hommes
pour 100 femmes. A l'instar des autres communes du département du
Borgou, la population de la commune de Parakou est extrêmement jeune,
plus de la moitié de cette population a moins de 15 ans.
La commune de Parakou compte 16 142 ménages dont 5 189
ruraux, soit 32,14 %. La taille moyenne des ménages est de 6,4
personnes. La taille des ménages ruraux est de 8,6 personnes.
Les différents groupes socioculturels qui y sont
rencontrés sont : Batonou (29,4 %), Fon (18,7 %), Dendi (15,4 %),
Yoruba (14,9 %), Otamari (5,4 %), Yom et Lokpa (5,1 %), peuhls (4,4 %), Adja
(2,9 %) et autres (3,8 %).
La religion dominante est l'islam avec 52,4 % d'adeptes. Les
autres religions pratiquées par la population sont : les religions
traditionnelles (5,2 %), le catholicisme (30,1 %), le protestantisme (3,3 %) et
autres religions (9,0 %).
Les activités économiques menées par les
habitants de la commune s'inscrivent pour l'essentiel dans les secteurs de
l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de la pisciculture, de
l'artisanat, du commerce et du transport.
La figure 2 présente la carte du Département du
Borgou mentionnant la commune d'étude, la commune de Parakou.
Figure 2 : Carte du
département du Borgou mentionnant la commune de Parakou.
5.1.3. 3.3. Choix des unités d'observation et
d'enquête
L'unité d'observation, dans le cadre de cette
étude est le ménage `'consommateur'' de dibou issu de
sorgho. Le dibou a été retenu dans la gamme des produits
dérivés du sorgho, car constitue le repas le plus consommé
et pour lequel le sorgho n'est pas décortiqué.
Le ménage est défini comme un groupe de
personnes apparentées ou non répondant à plusieurs
critères que sont : le fait de vivre sous un même toit, de
reconnaître l'autorité d'un même individu appelé chef
de ménage, de partager les repas, d'avoir une source commune de revenu
ou de mettre en commun les moyens permettant de satisfaire les besoins
essentiels du ménage (PNUD, 1997). Nous définissons le
ménage `'consommateur'' de dibou issu de sorgho comme tout
ménage qui transforme le sorgho en dibou et le consomme au
moins une fois par an.
Un grand nombre d'études ont montré qu'une
amélioration du bien-être des ménages ne dépendait
pas seulement de leur niveau de revenu, mais aussi de la personne qui gagne ce
revenu. Les femmes tendent à dépenser leur revenu plus que
proportionnellement par rapport aux hommes pour nourrir leur famille. En effet,
les revenus des femmes sont plus fortement associés aux
améliorations de la santé et de l'état nutritionnel de
leurs enfants que ceux des hommes (Quisumbing et al, 1995). Et puisque
la technologie installée dans le village vise l'amélioration de
la santé et de l'état nutritionnel des populations et que les
groupes les plus vulnérables à l'anémie ferriprive sont
les enfants (de moins de 5 ans surtout) et les femmes (en particulier lors de
la grossesse), nos entretiens ont été menés avec les
femmes en charge de la préparation du repas dans les ménages
(`'chefs cuisine''). Elles constituent de ce fait les unités
d'enquête.
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