1.1.3 Situation et prévention du paludisme au
Cameroun
Comme mentionné en introduction, le paludisme est la
première source de morbidité et de mortalité au Cameroun.
Selon la troisième Enquête Démographique et de Santé
au Cameroun (EDS-C) réalisée en 2004, la distribution
géographique de la transmission du paludisme montre que la maladie est
endémique durant toute l'année dans presque toutes les
régions du territoire.
Le Cameroun s'est donc fixé un défi d'ici 2015 ;
celui de réduire de trois quart la morbidité et la
mortalité liées au paludisme. Afin d'atteindre ces objectifs,
l'Etat camerounais en collaboration avec ses partenaires bilatéraux et
multilatéraux a consacré des financements substantiels à
la lutte contre ce fléau. Cette lutte s'effectue à travers la
mise en oeuvre des plans stratégiques nationaux développés
par le Programme National de Lutte contre le Paludisme et ses partenaires
depuis 2002. Dès lors, trois Plans Stratégiques Nationaux de
Lutte contre le Paludisme ont été élaborés ; le
premier allant de 2002 à 2006, le deuxième de 2007 à 2010
et le troisième de 2011 à 2015 (Ministère de la
Santé Publique, 2011).
L'objectif du troisième Plan Stratégique (qui va
dans le même sens que les deux premiers) est de réduire de 75% la
morbidité et la mortalité liées au paludisme en
particulier dans les populations à risque (Ministère de la
Santé Publique, 2011). Cet objectif se décline en un certain
nombre d'objectifs spécifiques d'ici 2015 qui sont:
y' Amener au moins 80% de la population à dormir sous une
MILDA
y' Amener au moins 80% des ménages dans les districts
cibles à pulvériser leur domicile avec des insecticides
y' 80% des populations auront accès à un
traitement approprié contre le paludisme selon le protocole national;
y' 80% des femmes enceintes auront accès à la
prévention contre le paludisme selon le protocole national
y' 80% de la population à risque auront accès
à une mesure de lutte anti vectorielle efficace, notamment les
moustiquaires aspersions intra-domiciliaires y' 80% de districts de
santé à potentiel épidémiques
bénéficieront d'une riposte adéquate
Au stade présent, la morbidité palustre est de
31% en 2011 ce qui est inférieur à sa valeur de 2010 (36.03%) de
2009 (38.38%) et de 2008 (41%). Le paludisme représente un peu plus de
la moitié (44%) de toutes les hospitalisations. Parmi les
mortalités dues aux maladies, 18.36% des personnes mortes dans les
formations sanitaires ont eu le paludisme contre 24% en 2010.
EVALUATION DE L'EFFICACITE DES MOUSTIQUAIRES
IMPREGNEES A LONGUE DUREE D'ACTION SUR LA REDUCTION DU PALUDISME DANS LA
LOCALITE DE
LIBAMBA
Juin
2013
Rédigé par Hokameto Rodrigue Junior
EDORH, Elève Ingénieur d'Application de la
Statistique, 4ème Année
13
Chez les enfants de moins de 5 ans, 41 % des
décès sont liés au paludisme. Bien que la situation semble
s'améliorer au fil des années, les différents indicateurs
sont encore très élevés (PNPL, 2011). La région du
Centre du Cameroun (dont fait partie la localité de Libamba) hormis
Yaounde parait être la zone où les cas de paludismes sont les plus
élevés. En effet selon le rapport préliminaire d'EDS-MICS
2011, plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffre de
paludisme dans cette zone.
Plusieurs actions ont été menées aussi
bien par le gouvernement que par ses partenaires en termes de lutte
anti-vectorielle. Des AID sont faites par l'Etat dans les zones les plus
à risques en fonction des financements disponibles. De plus, en
Février 2008 l'ONG YIF a reçu 5000 MILDA de la Fondation Against
Malaria (AMF) (YIF, 2008). Ceci leur a permis de faire une distribution en fin
Février dans certains villages de la région du Centre du Cameroun
dont Libamba. Cette distribution a été suivie par une campagne de
sensibilisation et de distribution nationale de MILDA de Septembre à
Décembre 2011 (PNLP, 2011).
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