INTRODUCTION
Le début des années 80 a constitué une
période assez difficile pour bon nombre de pays africains. En effet, la
plupart des indicateurs de performances économiques étaient
tendanciellement défavorables ; mettant les Etats en
difficultés dans leurs principaux engagements vis-à-vis de la
société, des communautés et de leurs partenaires
extérieurs. Ainsi, confrontés à un processus sans
précédent de désarticulation de leurs systèmes
politiques et économiques, la plupart des Etats africains ont vu dans la
réforme des politiques de gestion des pouvoirs et des stratégies
de développement, une voie de sortie de crise. C'est dans ce contexte
que vont émerger et se généraliser les processus de
démocratisation et de bonne gouvernance comme des alternatives de
maintien de la paix sociale et de promotion du développement durable.
Depuis la fin des années 1990, les gouvernements des
grandes puissances, lors des différents sommets des Nations Unis et du
G8, ont accordé à l'Afrique une très grande
priorité concernant ce domaine afin qu'il soit un continent stable,
démocratique et prospère. Aussi, au cours de ces dernières
années, l'Union africaine et son programme de Nouveau partenariat pour
le développement de l'Afrique (NEPAD) ont suscité un grand
mouvement de réformes en vue d'améliorer la gouvernance et de
promouvoir la démocratie en Afrique.
Ainsi compte tenu des objectifs du millénaire à
atteindre (créer un partenariat mondial pour le développement) et
pour mieux analyser et comprendre l'évolution des processus politiques
(gouvernance, transitions démocratiques, réformes politiques et
économiques), l'Afrique est doté depuis 1999 d'un organisme de
recherche non partisan et indépendant, l'Afrobaromètre.
L'objectif visé avec la mise en place de celui-ci est de recueillir
l'opinion de la population sur la qualité de la démocratie et la
gouvernance, sur les différentes orientations politiques et sur la
participation politique. Entre 1991 et 2008 quatre séries
d'enquête (Round 1, 2, 3 et 4) ont été conduits dans les
pays membres.
C'est dans ce contexte que l'édition 2008 (Round 4),
entre autres pays, a été conduite au Burkina Faso. Il est
important de rappeler que durant les 30 premières années qui ont
suivi son indépendance, la vie politique a été quelque peu
tumultueuse. Ayant fait l'objet de 5 coups d'Etats successifs (1974, 1980,
1982, 1983 et 1987) en prises de pouvoir par les militaires, le pays a
difficilement réussi à s'affirmer comme une nation stable. Avec
l'avènement du Front populaire, le Burkina a peu à peu
entamé un processus de transition démocratique au début
des années 90.
Vue l'importance de la démocratie et de la bonne
gouvernance pour le développement durable d'un pays, il est capital de
recueillir les points de vue des citoyens ordinaires sur ce domaine.
Dès lors l'on pourrait se poser les questions
suivantes :
Ø Quelle est la situation économique du pays et
les conditions de vie des Burkinabé ?
Ø Comment la population perçoit-il la
performance du gouvernement et des administrations locales ?
Ø Quels sont les principes démocratiques
auxquelles les citoyens Burkinabé adhèrent et leurs jugements du
fonctionnement de la démocratie au Burkina Faso.
Pour répondre à ces différentes questions
soulevées, nous adopterons les méthodes d'analyse
suivantes :
v METHODES D'ANALYSE :
Les méthodes d'analyse utilisée sont celles de
la statistique descriptive.
Afin d'apporter des réponses pertinentes aux
différentes questions soulevées au niveau de la
problématique, ces méthodes seront structurées en trois
niveaux.
1. Dans un premier temps, nous
procéderons à l'étude de certaines variables
tellesl'âge, le niveau d'instruction des individus pour avoir un
aperçu sur la structure de la population en question. Par la même
nous mettrons en exergue leur conditions de vie économiques et nous
cernerons leur avis quant à la situation économique du pays afin
d'évaluer le niveau de pauvreté dans le pays et de voir les
principales préoccupations de la population.Cette analyse sera
appuyée par des tableaux de fréquences et graphiques
illustratifs permettant une étude comparative aussi bien entre les
régions mais aussi suivant le milieu de résidence.
2. La deuxième section consiste
à recueillir l'opinion des Burkinabé sur la démocratie
burkinabé après avoir mis en exergue leur adhésion ou non
aux principes démocratiques. Ceci vise à évaluer le niveau
de démocratisation de certaines institutions et de constater les droits
et libertés des citoyens burkinabés.
3.Enfin dans troisième section, il
s'agira de faire des croisements entre certaines variables pour évaluer
la qualité de la gouvernance dans le pays mais aussi pour cerner l'avis
de la populationsur le degré de confiance accordé aux
institutions publiques telles que la Présidence de la République,
l'Assemblée nationale et la justice burkinabais et leur performance.
Notre étude sera présentée en quatre
chapitres :
Le premier concerne la présentation de l'enquête
(c'est-à-dire de l'origine des données et des objectifs de
l'enquête) et des zones étudiées. Le deuxième
chapitre traiteessentiellement des caractéristiques
démographiques et socio-économiques de la population.Les
troisième et quatrième chapitres évaluent le
fonctionnement de la démocratie et la qualité de la gouvernance
dans le pays.
Première Partie
GENERALITES ET CARACTERISTIQUES DE LA
POPULATION
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