APERÇU SUR LE BURKINA
FASO
Avant de commencer notre étude, il nous parait utile de
donner un aperçu sur le Burkina afin d'amener le lecteur à
découvrir le pays en question.
Appelé Haute-Volta après l'arrivée des
français, le pays fut réparti entre le Mali, le Niger et la
Côte d'Ivoire en 1932 et ne retrouva son autonomie et ses
frontières qu'en 1947. Il accéda à l'indépendance
le 5 août 1960, et le 4 août 1984 sous l'ère de
Thomas SANKARA, la République de Haute-Volta a reçu le nom
«Burkina Faso», qui signifie la «Terre des Hommes
intègres».
GEOGRAPHIE PHYSIQUE ET HUMAINE :
Le Burkina Faso est un pays sahélien, enclavé,
situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, à près de 500 km
de l'océan Atlantique. Il est compris entre 9°20' et 15°3' de
latitude Nord, 2°20' de longitude Est, et 5°3' de longitude Ouest et
est limité à l'Est par le Niger, au Nord et au Nord-Ouest par le
Mali, au Sud par le Ghana, au Sud-Ouest par la Côte d'Ivoire, au Sud-Est
par le Bénin et le Togo (Graphique 1).
La superficie du Burkina Faso est de 274.200 km² soit une
densité de 61,09 habitants/km2, répartie en trois régions
naturelles : la région sahélienne au Nord, la région
soudano-sahélienne au centre et la région soudanienne au Sud. Le
pays est traversé par trois grands cours d'eau dont un seul est
pérrein : le Mouhoun, le Nakambé et le Nazinon. Ces trois grands
fleuves se rencontrent au Ghana pour constituer la Volta.
Graphique 1 : Carte
du Burkina Faso (Source, Wikipédia)
Sur le plan climatique,le Burkina Faso est
caractérisé par un climat tropical de type
soudano-sahélien, en général, qui alterne deux saisons :
une longue saison sèche d'Octobre à Avril et une courte saison de
pluies de Mai à Septembre. La majeure partie du Burkina Faso est
située dans la zone climatique de type Soudanien, notamment le
Centre et le Sud, tandis que l'Extrême Sud et le Sud-Ouest font
partie de la zone soudano- guinéenne.
Au Burkina Faso, l'essentiel des ressources en eau est
apporté par les pluies, caractérisées par de fortes
variations inter annuelles. Le réseau hydrographique qui draine
l'ensemble des eaux se compose de trois grands bassins internationaux
d'importances inégales qui portent les noms des principaux cours d'eau
qui les drainent :le bassin de la Volta couvrant une superficie de 178 000
km2, le bassin de la Comoé avec 1 700 km2 et le
bassin du Niger qui totalise 79 000 km2.
Sur le plan démographique, la population
burkinabé était estimée à environ 16 751 455
habitants en 2011 avec un taux de croissance annuel assez élevé
d'environ 3.080 %. La relative jeunesse de la population est un atout
appréciable pour le Burkina Faso qui peut donc compter sur une
main-d'oeuvre dynamique. Cette population qui comprend plus de femmes que
d'hommes (7 248 523 d'hommes contre 6 768 739 de femmes selon le RGPH
de 2006) se compose d'une soixantaine de groupes ethniques variés. Ces
différents groupes se sont mêlés à travers des
siècles dans une parfaite symbiose au point de créer souvent des
groupes mixtes.
HISTORIQUE ET ORGANISATION
POLITIQUE :
En 50 ans d'indépendance, le pays a connu 4
Républiques, qui ont vacillé entre succession d'Etats d'exception
et espoirs d'une réelle démocratisation de la
société. En effet, le Burkina a connu 6 chefs d'Etat dont un seul
civil (Maurice Yaméogo, le premier Président).
De 1974 à1987, cinq coups d'Etats se sont
opérés dans le pays ;l'armée, appelée au
pouvoir par le peuple en janvier 1966, ne l'a plus jamais quitté.
En décembre 1991, Blaise Compaoré, l'actuel
Président du pays, parvenu au pouvoir après le coup d'État
de 1987 occasionnant l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, fut élu
Président de la République à l'issue d'une élection
boycottée par l'opposition, rassemblée au sein de la Coalition
des forces démocratiques. Tel peut être résumée
l'histoire singulière et tumultueuse de la vie politique du Burkina.
Pour ce qui est de l'organisation politique du pays, on peut
dire que le Burkina Faso est un pays laïc et indépendant depuis le
5 Août 1960. Après la succession de plusieurs régimes
d'exception, le pays a adopté une constitution le 2 Juin 1991 qui lui a
doté d'un régime présidentiel pluraliste depuis
Décembre de la même année. Le Président du Faso est
élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable
une fois. Il est le chef du pouvoir exécutif.
Le pouvoir législatif est détenu par
l'Assemblée Nationale dont les députés sont élus au
suffrage universel pour 5 ans. La Cour Suprême s'occupe du pouvoir
judiciaire. La deuxième Chambre du Parlement, le Conseil Economique et
Social et le Médiateur du Faso complètent les grandes
institutions démocratiques et républicaines.
A l'instar des autres pays Africains, le Burkina Faso a
opté pour le multipartisme intégral. Par ailleurs, le Burkina
Faso obéit au principe de toute démocratie, à savoir
l'indépendance des trois pouvoirs : Exécutif, Législatif
et Judiciaire.
SITUATION ECONOMIQUE DU PAYS :
Entre 2000 et 2010, le Burkina Faso a enregistré des
taux de croissance annuels moyens de 5,2 %. Selon le FMI, le taux de croissance
annuel a chuté de 5,2% en 2008 à 3, 2% en 2009 du fait d'une
série de chocs exogènes : choc climatique, crise
énergétique, la fluctuation des prix des matières
premières et la crise financière mondiale. Au cours de cette
période, la croissance a été tirée principalement,
par les secteurs tertiaire et primaire en moyenne, respectivement pour 3,1 et
1,3 points de pourcentage du PIB et, dans une moindre mesure par le secteur
secondaire à hauteur de 0,8 point. Cette évolution est la
résultante des efforts consentis par le gouvernement pour
améliorer l'environnement des affaires, permettant ainsi un essor de
l'ensemble des branches du secteur tertiaire.
Au plan de la demande extérieure, les exportations ont
progressé de 8,3% en moyenne annuelle. Le taux de progression des
exportations a atteint 10,8% en 2009 contre 7,8% en 2000, traduisant ainsi une
légère amélioration du degré d'ouverture de
l'économie dont la faiblesse tient non seulement à la faible
diversification de la gamme des produits exportables, mais aussi au poids de
l'économie informelle.
Concernant la demande intérieure (consommation et
investissement), sa contribution dans les progrès réalisés
par l'économie nationale au cours de cette décennie, a
été importante. Ainsi, le taux d'investissement global s'est
situé en moyenne à 24,6% du PIB, tiré par l'investissement
privé qui a progressé de 12,7% en moyenne annuelle, ces quatre
dernières années. Cette croissance a été
essentiellement, imprimée par les investissements dans les secteurs des
télécommunications et des mines.
Le taux de pauvreté au Burkina Faso est estimé
à 43,9% et le pays occupe le 161erang sur 169 pays selon
l'indice du développement humain (IDH) de 2010 publié par le
PNUD.
RESUME :
Notre étude porte sur la qualité de la
démocratie et de la gouvernance au Burkina Faso. Ce pays est
réparti en 13 régions et est essentiellement composé de
ruraux (74%).
Le niveau de scolarisation reste encore faible puisque 50% des
répondants n'ont reçu aucun enseignement formel. Pour ce qui est
de la situation économique actuelle du pays, elle est perçue
comme mauvaise pour 53% des Burkinabè, de même que leurs
conditions de vie actuelles qui sont jugées comme mauvaises pour 49%
d'entre eux. De plus, l'insécurité alimentaire, l'accès
difficile à l'eau potable et aux soins médicaux demeurent une
réalité pour certains Burkinabé. Toutefois, Ils restent
optimistes quant à la perspective d'un futur meilleur.
C'est en regard d'autres types de régimes politiques,
dans une perspective comparative que la démocratie, entendue comme un
processus politique de désignation des dirigeants par les urnes, est
considérée à 58% des burkinabè comme le meilleur
système de gouvernement.
Ils reconnaissent à 51% que les élections sont
complétement libres et équitables, mais ne garantissent pas pour
46% des Burkinabè que les électeurs puissent révoquer et
rappeler à l'ordre les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes. La
liberté d'expression dans le pays reste assez limitée puisque
uniquement 44% des individus déclarent être complétement
libres d'exprimer leur opinion. Toutefois, même s'ils se disent
satisfaits à 50% de la démocratie burkinabè, ils lui
reconnaissent un certain nombre de problèmes qui sont qualifiés
de majeurs pour 25% des individus.
Pour ce qui est de la qualité de la gouvernance au
Burkina Faso on peut dire que, malgré la grande confiance
accordée au Président (58% des répondants), l'action
gouvernementale est dans l'ensemble sévèrement jugée,
hormis quelques aspects (offre éducative, l'amélioration des
services de santé de base, etc). Ils arguent que les réformes
entreprises ont plus nui à la majorité de la population et
profité seulement à une minorité et déplorent
à plus de 70% la manière dont le gouvernement en place s'investit
pour améliorer les conditions de vie des pauvres, réduire le
fossé entre riche et pauvre, et garantir la sécurité
alimentaire pour tous. De plus, ils confirment dans l'ensemble, l'existence de
la corruption au sein de l'administration burkinabè (Présidence,
Assemblée Nationale, institutions juridiques, service des impôts
et douane, police, etc.), et jugent à 43% que les actions entreprises
pour lutter contre ceci sont inefficaces.
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