1.3. Méthode et
Analyses effectuées
? Méthode
Les méthodes utilisées, le NPPEN et
l'homogénéisation, ont été décrites dans les
sections précédentes.
? Analyse 1
À partir des données brutes d'observation et
après homogénéisation pour le lançon nordique, le
sprat européen, l'entélure et l'anchois européen, les
préférendums environnementaux ont été
évalués pour chacun des paramètres
(préférendums thermiques : Fig. IV.1 ;
préférendums de salinité : Fig. IV.S2 ; les
différents préférendums bathymétriques n'ont pas
été représentés).
? Analyse 2
Deux procédures de validation des résultats
produits par le modèle ont été menées. Une
première consistait à utiliser le modèle avec seulement
50% des données d'observations puis à comparer les
résultats obtenus (corrélation en rang de Spearman) avec les 50%
des données d'observation restantes, pour le lançon nordique, le
sprat européen et l'entélure (Fig. IV.S3). Le peu de
données disponibles pour la sardine et l'anchois européens n'a
pas permis d'effectuer cette étape de validation sur ces espèces.
La deuxième procédure visait à comparer l'évolution
annuelle, en zone CIEM IV, de la biomasse des reproducteurs (SSB) du
lançon nordique, aux probabilités annuelles de présence
calculées par le NPPEN dans cette zone, de 1983 à 2006 (Fig.
IV.S4).
? Analyse 3
Le modèle NPPEN a été utilisé pour
cartographier la distribution spatiale de chacune des espèces pour les
périodes 1960-1969, 2000-2008 puis 2050-2059 et 2090-2099
scénarios SRES A2 et B2 (Fig. IV.2 et Figs. IV.S5 à IV.S9). Puis,
les probabilités de présence annuelles de chacune des
espèces ont été calculées en mer du Nord (Fig.
IV.3).
1.4. Principaux
résultats obtenus
? Analyse 1
L'étude des préférendums thermiques a
permis de mettre en évidence les différences entre les
espèces sélectionnées en fonction de leurs limites et leur
domaine de tolérance thermiques (Fig. IV.1). La niche thermique a
été estimée entre 8 et 12°C pour le lançon
nordique, entre 7 et 17°C pour le sprat européen, entre 7 et
14°C pour l'entélure, entre 9 et 28°C pour l'anchois
européen et entre 13 et 23°C pour la sardine européenne.
Toutes les espèces affichent des préférendums de
salinité compris entre 30 et 35, mis à part le sprat
européen qui est une espèce présente en mer Baltique.
? Analyse 2
Les données de présence observées, pour
le lançon nordique, le sprat européen et l'entélure
apparaissent, en majorité, là où les probabilités
modélisées de présence de l'espèce sont grandes
(Fig. IV.S3). L'évolution annuelle passée des SSB du
lançon nordique et les probabilités produites par le NPPEN sont
corrélées avec un r = 0,63 (p<0,001).
? Analyse 3
Les cartes de distribution potentielle, basées sur les
périodes 1960-1969 et 2000-2008 (Fig. IV.2), associées à
l'évolution annuelle des probabilités de présence (Fig.
IV.3) illustrent les changements dans la disponibilité de la proie
préférée des oiseaux marins : le lançon
nordique. Le modèle décrit, également, une augmentation
réellement observée de l'entélure, espèce
représentant une ressource alternative de piètre qualité
pour les oiseaux. Dans le futur, le sprat européen et l'entélure
verront leur population se maintenir jusqu'au milieu du siècle, pour
décliner par la suite. Le lançon nordique verra sa population
disparaître petit à petit de la mer du Nord. Enfin, si l'anchois
européen semble pouvoir coloniser le sud de la mer du Nord, la sardine
européenne semble ne jamais pouvoir s'y établir (Figs. IV.2 et
IV.3).
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