1.5. Conclusion
Les résultats du modèle NPPEN confirment bien
les changements, déjà observés, dans la
disponibilité des proies des oiseaux marins de la mer du Nord. Le
lançon nordique, ressource très prisée, possède une
niche thermique centrée sur 10°C. Le réchauffement des eaux
de la mer du Nord rend cette zone défavorable à sa survie. Les
limites de la niche thermique de cette espèce ne lui permettent pas de
conserver des populations aussi abondantes que celles qu'elle a connues dans
une mer du Nord plus froide. Le sprat européen et l'entélure ont
une niche centrée vers 12°C et aux limites supérieures bien
plus importantes de celles du lançon nordique. Ainsi, le
réchauffement climatique a permis à ces deux espèces de
voir leurs populations augmenter par le passé, et leur permettra de
conserver les mêmes niveaux d'abondances jusqu'au milieu du
siècle. Par la suite, les températures de la mer du Nord se
réchaufferont au point de sortir des limites des
préférendums thermiques du sprat européen et de
l'entélure.
Cette réorganisation spatiale des poissons à
disposition des oiseaux marins, en mer du Nord, a donc pu induire, ou tout au
moins participer, à la chute du succès de reproduction de ces
oiseaux. En effet, le lançon nordique disparaissant en raison du
réchauffement des eaux et de la mer du Nord associée à une
pression de pêche importante, l'entélure bien que de piètre
qualité énergétique, constitue une alternative de
pêche. Toutefois, la quantité d'énergie nécessaire
à la reproduction des oiseaux est, dans le cas d'un régime
composé d'une grande quantité d'entélure, beaucoup plus
difficilement atteinte. Dans le futur, la sardine et l'anchois
européens, proies valables pour les oiseaux en
Méditerranée et sur les côtes atlantiques
françaises, ne pourront remplacer le lançon nordique dans le
régime alimentaire des oiseaux en mer du Nord. La sardine
européenne ne trouvera jamais de conditions satisfaisantes pour
s'établir en mer du Nord et les populations d'anchois européen,
n'atteindront pas un niveau d'abondance suffisant avant la fin du
siècle.
.
2. Publication: The effect
of climate on the main fish prey of North Sea seabirds
The effect of climate on the main fish prey of North
Sea seabirds
Short title: Climate effects on main seabird
prey
S. Lenoir, G. Beaugrand, M. Jaffré, R. R. Kirby
Proceeding of the Royal society of London B
(submitted)
2.1. Abstract
Climate change has been a source of major alteration of the
trophodynamics of the North Sea ecosystem since the 1960s. One manifestation of
change has been a decline in seabird breeding success due to climate-induced
changes in their preferred fish prey of lesser sandeels (Ammodytes
marinus) and European sprat (Sprattus sprattus), together with a
recent increase in the abundance of snake pipefish (Entelurus
aequoreus), which is a poor food for seabirds. Here, we apply an
ecological-niche model comprising four environmental variables (sea surface
temperature, bathymetry, salinity, sea bottom sediment type) to model changes
in the abundance of these three fish in the North Sea to the end of the
21st century, and to determine whether a climate-induced change in
their abundance will be compensated by the appearance of the European sardine
and anchovy in the North Sea, two warmer water southern fish species. Our
analyses indicate that a decrease in the abundance of the lesser sandeel
observed at the end of the 1980s and the 1990s will intensify towards the
middle and the end of the 21st century and the sprat will show a
severe decline from 2050-2100; these changes are likely to further compromise
seabird breeding success in the North Sea. Furthermore, our model suggests that
it is unlikely that either the European sardine (Sardina pilchardus)
or the European anchovy (Engraulis encrasicolus), which might be
consumed by some seabirds, will counteract the changes in abundance of their
current preferred pelagic fish prey.
Keywords: climate change, ecological-niche
model, fish, seabirds, sea surface temperature
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