1.2. Données
utilisées
? Données biotiques
Huit espèces de poissons ont été choisies
pour leur importance commerciale, et en fonction de leurs
préférences bathymétriques (espèces
pélagiques, démersales ou benthiques) et thermiques
(espèces d'eaux tempérées, tempérées-chaudes
ou tempérées-froides) :
(1) le chinchard de l'Atlantique (Trachurus trachurus
Linnaeus, 1758),
(2) l'anchois européen (Engraulis encrasicolus
Linnaeus, 1758),
(3) le sprat européen (Sprattus sprattus
Linnaeus, 1758),
(4) le lieu jaune (Pollachius pollachius Linnaeus,
1758),
(5) la sole commune (Solea solea Linnaeus, 1758)
(6) l'églefin (Melanogrammus aeglefinus
Linnaeus, 1758)
(7) le lieu noir (Pollachius virens Linnaeus,
1758),
(8) le turbot (Psetta maxima Linnaeus, 1758).
Les données de présence de ces espèces
ont été récupérées, comme mentionné
dans le chapitre II, à partir de la base de données en ligne
FishBase (Froese & Pauly, 2009), complétée avec des
données provenant du Conseil International pour l'Exploitation de la Mer
(CIEM, 2005b, 2007), de la littérature et des connaissances
scientifiques sur la distribution spatiale de ces espèces. Ces
observations sont datées et géo-référencées.
? Données abiotiques
Comme dans le chapitre II, les jeux de données des
trois paramètres physiques considérés ont
été compilés : la température de surface (SST)
de 1960 à 2005, la bathymétrie, la salinité de surface
(SSS).
Seuls les scénarios d'évolution du climat SRES
A2 et B2 du modèle ECHAM4 ont été inclus pour
modéliser la distribution potentielle future des espèces.
La zone géographique couverte par les trois variables
s'étend des latitudes 25°N à 85°N et des longitudes
80°W à 65°E (Fig. III.1). Suivant la même
procédure que dans le IIe chapitre, les valeurs des trois
variables sont interpolées de façon bilinéaire avec une
résolution 0,1° de latitude et de longitude, pour créer un
jeu de cartes environnementales similaires : une carte de
bathymétrie, une carte de SST et une carte de SSS, par année, de
1960 à 2100.
1.3. Méthode et
Analyses effectuées
? Méthodes
Le NPPEN, décrit dans le chapitre II, a
été utilisé.
? Analyse 1
À partir des données brutes d'observation et
d'homogénéisation, les préférendums des huit
espèces ont été évalués pour chacun des
paramètres (Fig. III.2 et Fig. III.S9).
? Analyse 2
Une évaluation des capacités du modèle
à reconstruire la niche écologique d'une espèce a
été menée. Un cas idéal de référence
(R) a été défini à partir de données
d'observations de l'espèce, couvrant de façon homogène
chaque gradient environnemental (Fig. III.3a). Ce cas idéal (R) est
comparé à des cas simulés (S) pour lesquels les
données d'observation de l'espèce se répartissent le long
des gradients environnementaux de façon : proche de
l'homogénéité (Fig. III.3b), bimodale symétrique
(Fig. III.3c) et bimodale asymétrique (Fig. III.3d). Les
différences moyennes entre les différents cas (S) et le cas de
référence (R) sont calculées.
? Analyse 3
Le NPPEN a été appliqué pour
modéliser la niche écologique des huit espèces de poissons
considérées dans l'étude. Puis, ces niches
écologiques ont été projetées dans l'espace
environnemental (SST, bathymétrie, SSS) pour différentes
périodes : 1960-1969, 2000-2005, 2050-2059, 2090-2099 (Fig.
III.5).
? Analyse 4
Les résultats de la modélisation de la
distribution spatiale des huit espèces par le NPPEN ont
été comparés, par corrélation, à ceux
obtenus avec le modèle Relative Environmental Suitability (RES ;
Kaschner et al., 2006). Cette comparaison a été
réalisée pour la période 1960-2005. Le degré de
liberté requis pour avoir une corrélation significative (p=0,05)
a été calculé afin d'évaluer l'impact de
l'autocorrélation lorsque les cartes de distribution des deux
modèles sont comparées (Table III.1 ; Beaugrand &
Helaouët, 2008).
? Analyse 5
Les probabilités de présence (p) des huit
espèces de poissons ont été converties en données
binaires (si p=0,2 alors p devient p=1; si p<0,2 alors p devient p=0) pour
construire des cartes de distribution de
« présence » modélisée par
période. Les différences entre ces cartes des périodes
2000-2005 et 1960-1969 puis des périodes 2090-2099 et 1960-1969 ont
été calculées. La surface des aires géographiques,
pour lesquelles ces différences n'étaient pas égales
à 0, a été assimilée à un trapèze et
a été estimée dans le but d'évaluer les zones
géographiques potentiellement « perdues » ou
« gagnées » par chacune des espèces (Fig.
III.6, Table III.2).
|