1.4. Principaux
résultats obtenus
? Analyse 1
L'étude des préférendums thermiques a
confirmé les contraintes et exigences environnementales
différentes pour les espèces étudiées. Ce
résultat permet de souligner l'importance de chacun des descripteurs
environnementaux pour la distribution spatiale des poissons marins.
? Analyse 2
Le modèle NPPEN semble, malgré un nombre
réduit ou un manque d'homogénéité des
données d'observations, capable de retranscrire de façon proche
de la réalité, la niche écologique des espèces. Les
limites de distribution des données, le long des gradients
environnementaux, paraissent jouer un rôle plus important que le nombre
et l'homogénéité de ces données.
? Analyse 3
Les cartes de distribution obtenues coïncident avec les
distributions connues réelles pour les huit espèces
considérées. Trois types de répartitions
géographiques sont retrouvés : (1) la mer du Nord et la mer
Celtique (sprat européen, turbot et lieu jaune); (2) le sud de la mer du
Nord, la Manche et la façade Atlantique de l'Europe (anchois
européen, sole commune et chinchard de l'Atlantique) et (3) du sud de la
mer du Nord au nord la mer de Barents (lieu noir et églefin).
? Analyse 4
L'étude de la corrélation, entre les
résultats issus du modèle NPPEN et ceux du modèle RES,
montre que ces deux techniques, différentes dans leur
interprétation de la forme de la niche écologique (forme
trapézoïdale et forme Gaussienne), produisent des résultats
équivalents en termes de réalisme.
? Analyses 5 et 6
Selon le modèle, toutes les espèces
étudiées semblent poussées vers des latitudes
supérieures par le réchauffement des eaux. Si certaines de ces
espèces paraissent pouvoir s'établir durablement à ces
nouvelles latitudes, d'autres comme le lieu jaune pourraient ne pas trouver des
conditions environnementales en rapport avec leurs exigences. Au final, le
bilan des changements de répartition attendus révèle que
les espèces à niche écologique plus étroite
risqueront d'avoir le bilan le plus négatif.
1.5. Conclusion
Le modèle NPPEN confirme, dans ce chapitre, sa
capacité à prédire la distribution spatiale des poissons
marins à l'échelle de l'Atlantique Nord, et ce à partir
uniquement de données de présence. Contrairement au RES, le NPPEN
à l'avantage de ne pas considérer la niche comme ayant une forme
trapézoïdale mais comme suivant une forme théorique
Gaussienne, plus en rapport avec la définition donnée par
Hutchison (Hutchinson, 1957). De plus, même si la pertinence des
résultats augmente avec le nombre de données de présence,
un nombre plus restreint de données peut suffire à produire de
bons résultats, dès lors qu'il permet de bien délimiter
les contours de la niche écologique des espèces.
La cartographie de la répartition spatiale potentielle
des huit espèces de poissons étudiées montre que, dans un
océan plus chaud, une tendance générale de
déplacement de ces populations de poissons vers des latitudes
supérieures, est attendue. La vitesse et l'intensité de ce
déplacement seront fonction, d'une part, de la vitesse et de
l'intensité du réchauffement climatique ; et d'autre part de
la possibilité qu'auront les espèces à trouver des
enveloppes environnementales en adéquation avec leur niche
écologique. Ainsi, certaines espèces à la niche
écologique plus étroite, tel le lieu jaune, risquent de se
raréfier dans le futur.
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