1. Résumé du
chapitre III
1.1. Avant-propos
Les stocks de poissons fluctuent dans le temps et l'espace.
Comprendre pourquoi et comment ces stocks varient, représente un enjeu
majeur pour les politiques de gestion durable des ressources et pour les
professionnels du secteur de la pêche (Rosenzweig, 1995; Barange &
Harris, 2003). De nombreux outils existent pour évaluer et
prédire les changements dans la dynamique des stocks liés
à l'exploitation ou aux processus intraspécifiques, telle la
relation stock-recrutement. En revanche, l'étude de l'impact du climat
et plus particulièrement du réchauffement climatique, n'est
encore que rarement intégrée dans les plans de gestion durable
des ressources marines. La nature systémique de la gestion de ces
ressources est une vision récente (Cury et al., 2008).
Pourtant, de nombreuses études ont mis en évidence les
conséquences multiples du réchauffement climatique sur
l'écosystème marin (Edwards & Richardson, 2004; Brander,
2007; Stempniewicz et al., 2007; Kirby & Beaugrand, 2009). La
redistribution des espèces est l'une de ces conséquences,
régulièrement observée (Beaugrand et al.,
2002 ; Harris et al., 2007). De la même façon,
l'augmentation régionale de l'abondance de certaines espèces est
expliquée par l'augmentation des températures de l'eau dans ces
régions (Kirby et al., 2006; Van Damme & Couperus, 2008).
Les poissons marins exploités connaissent également ces
changements (Quero et al., 1998; Brander, 2003 ; Drinkwater 2005;
Perry et al., 2005).
L'objectif de cette étude était de mettre en
lumière l'impact prépondérant du climat et du
réchauffement climatique sur la distribution spatiale de huit
espèces de poissons. Pour ce faire, la niche écologique des
espèces a été retracée à partir de leurs
préférendums, eux-mêmes évalués uniquement
à partir de données de présence des espèces. Le
modèle NPPEN a été utilisé pour cartographier la
répartition géographique passée, présente et
potentielle de ces poissons, en fonction de trois paramètres
environnementaux (SST, bathymétrie et SSS). Le modèle NPPEN a pu
ainsi être testé sur différents types de jeux de
données (complet ou incomplet, homogène ou non...). La robustesse
des résultats a été estimée par comparaison avec
ceux d'un autre modèle : le modèle Relative Environmental
Suitability (RES, Kaschner et al., 2006). Au final, des cartes
illustrant les pertes et gains possibles pour chacun des poissons ont
été produites.
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