3.3.6- La pédologie
Le sol résulte de la transformation de la roche
sous-jacente au contact de l'atmosphère et de la biosphère.
Reposant sur le vieux socle précambrien, Bangui, la capitale de la RCA,
présente des formations géologiques constituées de
schistes, de quartzites micacés parfois phyllileux, en
général des roches métamorphiques. Comme d'une
manière générale dans les zones équatoriales, les
sols de Bangui sont médiocres, du point de vue agronomique, rouge et
riche en oxyde de fer, moins épais.
L'étude pédologique montre que dans la ville de
Bangui, les sols varient selon les secteurs. C'est ainsi qu'au Nord de la ville
on a des sols latéritiques érodés par l'érosion. La
plaine marécageuse des abords du fleuve Oubangui se caractérise
quant à elle, par des sols sableux et argileux hydromorphes. Tandis que
sur les plateaux de Gobongo et de Fatima, se développent aussi des sols
de type latéritique. Or, il faut relever que des alluvions
récentes se retrouvent dans les vallées des cours d'eau.
La formation pédologique du 6ème Arrondissement
est constituée de sol ferralitique et de sol hydromorphe. Les sols
ferralitiques sont des sols résultant du climax de la zone
intertropicale humide. Aux alentours des cours d'eaux on rencontre des sols
hydromorphes. C'est ce qui explique la faible profondeur du niveau de la nappe
phréatique. C'est pourquoi une petite quantité de pluies, peut
provoquer une saturation du sol en eau, entraînant souvent le
ruissellement et des inondations pendant la saison pluvieuse.
On rencontre par ailleurs, de vastes étendues de
cuirasses. En saison sèche, l'évaporation entraîne un
durcissement des argiles visibles en particulier dans la plaine de Bangui.
Dans le secteur d'étude, la couleur du sol est blanche
et grise, ce qui laisse entrevoir un fort pourcentage en limon d'argile,
reposant sur un sol ferrallitique de couleur rouge, parfois induré
(quartier Gbaya-Dombia surtout).
3.3.7- Hydrologie et
Hydrographie
Le réseau hydrographique de la zone d'étude
dépend étroitement du bassin de l'Oubangui. La ville de Bangui
s'est implantée aux confins de la vallée de l'Oubangui à
l'ESE-SSO et de son affluent la Mpoko. Ainsi, l'hydrographie ici est
formée par les cours d'eau qui alimente directement l'Oubangui ou
indirectement par la rivière Mpoko.
Du fait de sa situation en piedmont de collines, du
développement urbanistique imperméabilisant de plus en plus de
surfaces, et de l'existence de zones marécageuses de bas fonds dans la
partie aval du bassin versant, la région de Bangui est sillonnée
par les multiples petits cours d'eau qui prennent leurs sources de
manière différente, et se jettent tous dans l'Oubangui.
D'une manière générale, ces cours d'eau
n'ont pas une grande importance car les écoulements n'y sont pas
pérennes. Ils tarissent pendant la saison sèche, et parfois se
divisent en de multiples points d'eau. Mais ces cours d'eau peuvent parfois
causer de grandes inondations. C'est pourquoi la ville de Bangui a
nécessité la mise en place d'un système de drainage des
eaux de surface assez imposant.
Cours d'eau de l'Oubangui
Affluent le plus septentrional du fleuve Congo, l'Oubangui,
long de 630 km fait la frontière avec la République
Démocratique du Congo. Selon Yayer, (1951, in Nguimalet, 2004), il
amenait au Congo un débit de 5800 m3/s. Son module, qui nous
renseigne sur son débit moyen, a été
évalué à 4443 m3/s en 1971, à 4355 m3/s en 1974 et
revu à la baisse par Nguimalet sur la période de 1995-1999
à 3783 m3/s.
La principale station hydrométrique du bassin versant
de l'Oubangui à Bangui est l'une des stations de référence
internationale pour l'hydrologie internationale (Wesselink et al., 1996).
Cours d'eau de la Mpoko
La Mpoko prend sa source à 80 km au NNW de
Bossembélé, au Nord du granitoïde de Bogoin. Elle
reçoit l'apport de la Pama, avant de se jeter dans l'Oubangui, juste en
aval de Bangui. Le cours de la Mpoko est encombré de petites barres
rocheuses qui la rendent impropre à la navigation.
A la station principale du pont de Bosselé-Bali sur la
route de Boali, le module de la Mpoko est de 103 m3/s (Boulvert, 1987). Selon
ce même auteur, l'étiage moyen serait de 50 m3/s et la crue
moyenne de 210 m3/s.
La chronique des débits moyens mensuels de la Mpoko
entre 1957-1973 établie par Nguimalet, (2004), montre que ce cours d'eau
présente des pics de débit (supérieurs à 200 m3/s)
en Septembre et en Octobre.
Les mois de Février à Juin sont les mois durant
lesquels sont enregistrés des plus faibles débits
(inférieurs ou égal à 50 m3/s) et correspondraient
à des périodes d'étiage (Boulevert, 1987). Mais comme la
série présente des lacunes, les résultats ne sont donc
qu'indicateurs.
Dans la ville de Bangui, les marais caractérisent les
zones de plaine qui s'étendent essentiellement dans des terrains
argileux. Ces dépôts se composent d'éléments fins
colmatés, les pores ne laissant plus passer l'eau. Par contre, ils
peuvent s'imprégner d'eau jusqu'à 50 % de porosité (cas de
l'hydromorphie), mais l'eau ne peut circuler et la roche demeure
imperméable. Dans un tel paysage, l'hydromorphie les fait fonctionner
comme des surfaces contributives lorsqu'il pleut, en favorisant l'augmentation
du niveau des eaux de ruissellement dans les quartiers qui les occupent.
Lorsque la nappe phréatique superficielle est proche de la surface du
sol (moins de 1 m) le phénomène se produit et le niveau
hydrostatique peut varier de 0,80 m à 0,40 m, voire à 1 m, selon
l'intensité et le volume des précipitations. La nappe
phréatique affleure parfois sous forme de sources, ou alors le sol peut
être bien imbibé d'eau sans affleurer ; ou bien à
l'inverse, le niveau hydrostatique peut se situer à 5 cm, voire 10 cm
au-dessus du sol, pendant plus de six mois de l'année. Les eaux sur
cette surface s'écoulent à peine en raison de la pente. Leur
stagnation, sous forme de lacs, flaques, ou étangs, favorise la
prolifération des moustiques et de divers parasites.
Cette situation a conduit à mettre en place un
système de drainage de la ville. Ainsi, un amalgame de chenaux «
naturels » et de fossés, caniveaux... constitue le réseau
actuel de drainage. Les lits des petits cours d'eau qui drainent le site urbain
(Ngola, Ngoubagara, Ngongonon, Nguitto...) représentent les chenaux
« naturels » lorsqu'ils ne sont pas modifiés par le creusement
de collecteurs et la construction d'ouvrages de franchissement, qui ont
été réalisés à Bangui entre 1973 et 1979
(GROUPE HUIT, 1991). Ainsi le réseau actuel de drainage est
constitué de trois principaux types de collecteurs :
- les caniveaux et canaux à ciel ouvert, en terre, ou
revêtus (totalement ou partiellement)
- les caniveaux bétonnés recouverts ;
- les canalisations enterrées, buses cylindriques ou
ovoïdes.
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