3.3.5- La géologie
D'après les travaux relatifs au secteur de Bangui
(Poidevin, 1976, 1991 ; Cornacchia et Giorgi, 1986 ; Alvarez, 1995 ; Rolin,
1998 ; AJCI, 1999), la géologie de la région semble être
complexe et met en jeu des formations Protérozoïques de socle comme
dans tout le Centrafrique (micaschistes, séricitoschistes, schistes,
quartzites, intrusions granitiques, migmatites, calcaire, grès,
conglomérat) masquées dans les dépressions, par des
dépôts de couverture comportant des couches sédimentaires
tertiaires et quaternaires, organisées en séries
séparées par des discordances mais aussi découpées
par des failles. Les dépôts de couverture sont constitués
par des grès et conglomérats, des schistes argileux et du sable.
Tout cet ensemble est fréquemment recouvert par une
couche latéritique dont l'épaisseur peut localement
dépasser une centaine de mètres.
Le tableau ci-dessous résume succinctement le
découpage stratigraphique des différentes formations
rencontrées dans la région de Bangui.
L'importance du recouvrement (latérite et argile) dans
la zone de Fatima a été confirmée grâce à 21
sondages verticaux (AJCI, 1999) qui situent le toit du socle calcaire à
une profondeur moyenne de 23,85 m. Le pendage est fort : 35 à 40°
par rapport à l'horizontale. Les logs des forages (UCATEX ou Brasserie
CASTEL) révèlent l'existence d'un important remplissage lacustre,
colluvial et alluvial, très hétérogène, dont le
soubassement est formé de calcaires précambriens, très
sur-creusés par rapport au lit actuel de l'Oubangui (40 à 50
m-120 m).
La profondeur moyenne des forages réalisés dans
le « Grand Bangui » se situe à 65,77 m, avec des
extrêmes respectivement à 25 m au quartier Bakongo (forage 20) et
à 125 m au quartier Ngongonon (forage 18). Ces données montrent
qu'au nord de la ville, le socle compact se situ plus en profondeur.
Le toit du socle est reconnu en moyenne à 36,88 m de la
surface (moyenne arithmétique des forages). La plus faible profondeur se
localise au SE de la ville de Bimbo à environ 1 km du confluent
Mpoko-Oubangui (forage 13), elle est de 14,5 m, et la plus forte est de 85 m
(forage 15) sur un témoin de plateau latéritisé au nord de
l'aéroport Bangui-Mpoko et au NO du forage 18.
Les données, acquises à partir des observations
des forages réalisés dans le cadre de l'étude AJCI (1999),
nous confirment donc l'existence d'une dépression orientée
Nord-Sud dans la zone d'étude. Ce fossé est limité par des
failles et a été formé par leurs rejeux.
Ainsi sur le flanc ouest du fossé, la faille
apparaît comme un linéament qui délimite la plaine
alluviale au coeur de Bangui, du plateau de Fatima à l'ouest de la
ville. Elle part de l'embouchure de la rivière Mpoko et rejoint
l'aéroport de Bangui-Mpoko selon une orientation NNO-SSE.
Plusieurs dépressions se sont formées le long de
ce linéament, qui se caractérise par l'émergence de
sources et l'existence de sols hydromorphes.
En revanche, sur la frange est de la dépression, la
faille est notée le long du pied de l'escarpement ouest des collines de
Gbazabangui. Elle est presque parallèle à la faille du
côté ouest et suit une même direction (NNO-SSE) en
délimitant les collines et le piémont. Cette faille, du
côté est, semble se ramifier dans le secteur de Kassaï.
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