2.3.2 Exemple de relation tours opérateurs et
agences réceptives
Lors de mon stage chez Comptoir des Voyages, j'ai pu
également constater une forte demande pour la destination Cuba. Les
principales attentes, selon les clients qui se sont renseignés pour un
voyage à Cuba, convergeaient souvent autour de l'authenticité, du
souhait d'une destination inoubliable. Cette exemple est intéressant
car, de par des prix moins élevés, Cuba est une destination
très prisée qui, en plus de ses différents attraits
touristiques fonctionne beaucoup autours des concepts «
d'authenticité » à travers le logement chez l'habitant, et
de rencontre avec la population locale. J'ai donc contacté le
réceptif local, prestataire de Comptoir des Voyages, pour
vérifier comment il répondait à ces attentes.
En commençant par les principales
caractéristiques du client Français, Bruno, l'agent local,
souligne que le client français, priorise le contact avec la
communauté locale et cherche des expériences authentiques. Selon
lui, le client ne souhaite pas être un simple spectateur, mais vivre des
émotions. A l'opposé, les canadiens, les touristes qui visitent
le plus Cuba, ne veulent pas dormir chez les habitants. Ils ont l'habitude de
rester dans les grands hôtels et préfèrent le tourisme type
balnéaire.
Pour lui, Cuba est un pays attachant, grâce à
l'ambiance festive et surtout à l'accueil sincère des Cubains.
Cela facilite beaucoup le travail avec les résidents locaux.
« Tout d'abord, il ne faut pas essayer de vendre le
pays, mais d'écouter le client. Il faut éviter les produits
standards et valoriser les rencontres avec la communauté locale, les
activités qui mettent en valeur le folklore et qui privilégie
l'expérience... »
Pour pouvoir offrir un voyage authentique et sincère,
Bruno a travaillé autour de l'hospitalité cubaine très
favorable dans le pays. Ainsi, parmi plusieurs activités qu'il a
développées, c'est l'hébergement chez les habitants qui
fonctionne particulièrement bien.
« Avant de développer les « guest house
», pour que les visitants aient une expérience avec la culture
locale, l'agence faisait des visites en groupe pendant le moment de la
recréation de l'école. Il y a eu néanmoins certaines
dérives, les enfants passant leur temps à demander des cadeaux
aux touristes ».
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Le point de vue ici défendu est qu'il faut
développer le tourisme social, en évitant le voyeurisme,
créer des produits dans le tourisme rural, qui sont gérés
normalement par des associations ou des familles, et prioriser les
événements de l'agenda culturel de la région. Cette
intégration à part entière de la communauté locale
dans l'activité touristique pourrait se traduire par exemple, au
Brésil, par un travail autours des répétions des
écoles de samba pour le Carnaval. Ces idées rejoignent les
concepts d'hospitalité sociale et privée où l'envie de
partager son chez soi et sa connaissance de la société sont mises
en avant.
Cependant, à Cuba, ce type de tourisme n'est pas la
niche la plus rentable dans le marché touristique. Pour le
développement des activités qui répondent vraiment aux
attentes du client et qui ont en même temps un impact positif sur la
communauté locale, il faut déployer beaucoup de temps et
d'énergie, jusqu'à une sorte de sacrifice. On en arrive à
l'hospitalité sous forme de don, malgré l'aspect commercial. Pour
y parvenir, il est essentiel d'aimer passionnément le métier :
« Pour vendre des émotions, du vécu, il
faut aimer le partage et protéger toujours la communauté locale.
» Bruno, R'Evolution, agence réceptive cubaine.
Cette façon d'envisager le tourisme rejoint cette phrase
de Godbout:
« Le langage qui existe
autour du don permet au don d'exprimer quelque chose et donc d'être
lui-même aussi un langage. Qu'est-ce que ce langage exprime ? C'est le
langage de quoi ? Je pense tout simplement que c'est le langage de l'amour.
Evidemment ! L'appât du don, la passion pure et simple de donner et de
recevoir en retour. » (1993 : 26)
C'est ce qu'on appelle dans le langage commun « l'amour
du métier ». Cette expression pourrait faire l'objet d'une analyse
plus poussée.
L'étude des relations entre les tours opérateurs
et les agences réceptives montre que la nature de leur relation a une
importance majeure pour le voyage sur mesure. Chacun a bien compris qu'il y a
un objectif commun dans la conception et la réalisation des voyages mais
les contraintes de chacun peuvent être mal perçues. Il est donc
essentiel de construire une synergie forte à la fois dans la
manière de penser le voyage mais aussi dans la manière de
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le faire. On peut dire que tours opérateurs et agences
réceptives doivent être sur la même longueur d'onde,
idéalement autours de l'hospitalité.
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