Le tourisme continue d'augmenter de manière
significative depuis plus de 10 ans. Selon OMT3, nous sommes
passés de 700 millions de touristes dans le monde en 2002 à 900
millions en 2009, la prévision étant de 1600 millions en 2020.
Cette forte augmentation quantitative s'accompagne d'une évolution
importante dans les pratiques du tourisme.
Tout d'abord, en particulier dans des pays comme la France,
l'âge moyen du voyageur a augmenté. D'après les derniers
chiffres de l'INSEE4, les plus de 50-70 ans représentent 23%
de la population. De manière générale, cette tranche
d'âge possède non seulement un pouvoir d'achat plus important,
mais aussi de temps pour en profiter. On peut donc penser que les attentes de
cette population touristique sont différentes. Cette volonté de
différenciation dépassent les seuls seniors, la
mass-customisation de biens et de servies étant devenue une
réalité marketing de grande ampleur ces dernières
années.
Sur le plan conjoncturel, le monde a subi ces dernières
années un certain nombre d'évènements qui ont
déstabilisé les acteurs du tourisme. Nuage de cendre, 11
septembre, Fukushima, tsunami, révolution arabe... Il semblerait que les
risques géopolitiques, sanitaires et aériens augmentent, ce qui
tend à déstabiliser financièrement les grands acteurs du
tourisme mondial.
Les coûts des voyages sont aussi très fortement
pénalisés par la hausse des cours du pétrole. Les frais de
carburants sont ainsi passés de 13% en 2006 à 35% en
20085. La plupart des compagnies aériennes ont
répercuté les hausses de prix sur le vol, à l'exception de
certaines compagnies low cost qui ont réussi à
atténuer cette hausse en minorant les services à bord.
3 Organisation Mondiale du Tourisme.
4
http://www.insee.fr.
5 Etudes Eurostaf. Disponible sur : <
http://www.veilleinfotourisme.fr/publication-en-ligne-de-l-etude-sur-les-mutations-et-restructurations-des-operateurs-francais-du-voyage--39823.kjsp
> (Consulté le 04/06/2012).
12
La crise économique qui accompagne le monde depuis
plusieurs années a eu pour effet de changer les priorités des
voyageurs de deux façons. De manière assez évidente, le
critère de prix est devenu primordial dans les choix des voyageurs. On a
donc vue une très forte augmentation des offres à bas cout. Le
voyageur qui est aussi un consommateur est donc parti à la chasse aux
bonnes affaires.
« Les consommateurs ont pris conscience au travers
de cette crise de leur rôle d'acteur et de leur pouvoir dans le
système économique, et réclament aujourd'hui un nouveau
rapport de forces, largement facilité par l'évolution d'Internet
» (DGCIS, 2010: 9)6
Un autre effet, peut-être moins attendu de la crise,
est un retour des valeurs d'éthiques, de respect de l'environnement, de
contacts authentiques, de relations marchandes plus équitables. Certes,
ces valeurs ne sont pas nouvelles, mais il semblerait que la crise ait agi
comme un catalyseur pour amplifier ces nouvelles formes de consommation et de
citoyenneté. Le terrain semble donc propice pour le développement
du sur mesure où des préoccupations telles que
l'hospitalité prennent plus d'importance.