1. L'abus de droit
L'abus de droit est une notion à distinguer des fraudes
fiscales qui soit utilise la dissimulation d`une partie du
bénéfice ou l'affectation de charges fictives pour arriver au
même point. L'abus de droit n'est pas une violation de la loi, ce n'est
pas une action contre le texte mais plus contre l'esprit du texte. L'abus de
droit est une manipulation des mécanismes juridiques là où
la loi passe par plusieurs voies pour obtenir un même
résultat19. Il est aussi la dissimulation d'une nature
réelle ou de l'objet d'une opération par des clauses d'un acte ou
des conventions opposables à l'administration fiscale, comme une sorte
de mensonge juridique mais régulier cachant une autre action. C'est en
somme, plus un délit de juriste que de fiscaliste. L'abus de droit peut
se présenter de différentes manières : la simulation par
actif
19 Maurice Cozian ; Les grands principes de la
fiscalité des entreprises ; Edition Litec ; 1996
40
fictif, par acte déguisé, par interposition de
personne ou par l'abus de droit par la fraude à la loi.
2. L'acte anormal de gestion
L'acte anormal de gestion comme l'abus de droit ne viole
aucune prescription de la loi. Il est incompatible avec les
intérêts de la société, tandis que l'abus de droit
est plus une recherche de solution favorable à l'entreprise. L'acte
anormal de gestion est un acte contraire aux intérêts de
l'entreprise et qui ne comporte aucune contrepartie ou une contrepartie
insuffisante pour elle. Cet acte n'est pas imposable à l'administration
fiscale pour la liquidation de l'impôt20. C'est aussi une
augmentation des dépenses ou une diminution des recettes sans aucun
avantage concernant l'exploitation de l'entreprise. En résumé,
l'acte anormal de gestion est à la différence de l'abus de droit
juridiquement correcte, sans péché contre l'esprit du texte mais
est plus de raison économique parce que c'est un acte
délibéré de gestion déficitaire de l'entreprise
pour des raisons insuffisantes. Ex : raisons fiscales : dons incommensurables.
L'administration n'a pas le droit de s'initier dans la gestion de l'entreprise,
quel que soit le résultat qu'elle engendre, toutefois, elle a
l'obligation de sanctionner une entreprise qui supporte des charges et/ou
décide de renoncer à un profit qui va à l'encontre des
intérêts de celle - ci. C'est l'administration fiscale qui juge
qu'elle a à faire ou non à un acte anormal de gestion car toute
gestion déficitaire n'est pas synonyme d'acte anormal de gestion.
II. Analyse comparative selon le diagnostic SWOT
Dans la partie résultat, il y a eu le diagnostic SWOT
des deux entreprises : la MEDICAL INTERNATIONAL SARL et la BLTC G.IE. Dans
cette partie discussion, il va y avoir une comparaison entre les deux
entités. Cela se fera à partir des données recueillies
pendant le diagnostic SWOT des deux entreprises. Et cette comparaison sera
présentée sous forme d'un tableau et sera suivie d'une analyse et
d'interprétation.
20 C. COLETTE, Gestion fiscale des
entreprises, Editions ELLIPSE, 1998, P 26.
41
Tableau n° 8 : Tableau de
comparaison
Source : Personnel
|
MEDICAL INTERNATIONAL
|
BLTC
|
|
Statut Juridique et Capital social
|
SARL, Capital social : Ar 220 000 000
|
G.I.E, Capital social : Aucun
|
Régime et divers impôts et taxes subit
|
Régime du réel : IR, IRSA, IRCM, TVA, Droit
d'enregistrement
|
Régime du réel : IR, IRSA,
Droit d'enregistrement
|
Politique fiscale
|
Respect et le suivi à la lettre des dispositions
légales concernant la fiscalité.
|
Evolution et recherche de la meilleure solution fiscale.
|
Tenue de la comptabilité
|
Comptabilité autonome
|
Comptabilité autonome
|
Prise en compte du facteur fiscal comme choix de
gestion
|
Oui
|
Oui
|
Optimisation fiscale
|
Non
|
Oui
|
Résistance aux changements des textes et lois
fiscales
|
Faible
|
Forte
|
Stabilité
|
Oui
|
Non
|
Coûts fiscaux
|
Stable : soumission à des coûts fiscaux
supplémentaires mais sans changement majeur
|
Diminution progressive : Important au commencement mais maitriser
petit à petit.
|
Relation avec
l'administration fiscale
|
Saine
|
Saine avec quelques contentieux
|
Contribution à l'économie
|
Oui
|
Oui
|
Politique fiscale future
|
Aucun changement envisagé
|
Changement vers un régime adapté à la
situation : Impôt synthétique
|
42
La MEDICAL INTERNATIONAL et la BLTC sont deux entreprises de
taille différentes, l'une faisant partie des grandes entreprises,
l'autre des PME. Avec des statuts différents : SARL et G.IE. Des
objectifs différents, la MEDICAL INTERNATIONAL recherche le profit
tandis que la BLTC veut juste survivre et évoluer. Elles sont pourtant
toutes les deux des contribuables et malgré leurs différences
évoluent dans le même régime d'imposition (le régime
du réel) mais ont des visions toutes à fait différentes de
la fiscalité, de la politique et des stratégies à mener
pour la gérer. L'une suit les règles et législation en
vigueur à la lettre et subit sans chercher d'alternative aux coûts
fiscaux tandis que l'autre veut dévier à chaque fois du chemin
établi par l'administration fiscale afin de diminuer au maximum les
coûts fiscaux inhérents à la gestion courante de ses
activités. Ils suivent tous les deux les normes comptables (Normes IAS
et PCG 2005) et sont d'accord sur le fait que le facteur fiscal est un
critère de choix de gestion. C'est au niveau de l'optimisation fiscale
que leurs avis divergent, le responsable de la fiscalité de la MEDICAL
INTERNATIONAL ne veut pas se risquer à optimiser ses coûts fiscaux
contrairement à celui de la BLTC G.I.E. Tous les deux savant
pertinemment que le facteur fiscal influera directement sur le résultat
de l'exercice donc sur les états financiers. Celle qui n'optimise pas
ses coûts fiscaux est plus fragile vis-à-vis des changements de
loi fiscale ou de textes fiscaux du fait de son laxisme qui la mène vers
une réaction et une adaptation tardive. Par contre, celle qui optimise
ses coûts fiscaux peut se vanter d'être habituée à ce
genre de situation et assimile rapidement le changement et les
possibilités qu'elle peut apporter. Néanmoins, elles sont
sujettes aux coûts fiscaux supplémentaires même si leurs
situations diffèrent. La MEDICAL INTERNATIONAL subit des coûts
supplémentaires tout au long de son activité. Quant à la
BLTC, elle risque de payer d'énormes amendes ou pénalités
si elle venait à faire des erreurs dans sa gestion du facteur fiscal.
Elles ont pourtant toutes les deux une relation saine avec l'administration
fiscale, même si elles ont eu à traiter des litiges avec cette
dernière par le passé et actuellement. Les deux entités
ont aussi le mérite de participer activement à l'économie
du pays car elles ne rechignent pas à payer leurs impôts et
à fournir à l'Etat des recettes pour pouvoir réaliser les
dépenses publiques. Les deux entités ont encore leurs aspirations
pour les prochaines années à venir et comptent sur la
capacité des dirigeants afin de les guider vers leurs objectifs. Quant
aux critères de la fiscalité, le responsable de la MEDICAL
INTERNATIONAL accepte que sa politique ait ses faiblesses mais compte ne rien
changer et celui de la BLTC pense effectuer un revirement vers le régime
de l'impôt synthétique pour des raisons financières
liées à la crise économique actuelle.
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