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Fiscalité et choix de gestion

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par Rojo Nandrianina RAZAKAMAHEFA
Université d'Antananarivo - Maitrise en Sciences de Gestion 2012
  

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IV. L'Etat et l'optimisation fiscale

L'étude s'est portée essentiellement sur les entreprises, mais un des acteurs à ne pas oublier est l'Etat. L'enquête menée auprès de cette dernière a révélé qu'elle n'a pas de problème vis-à-vis des entités voulant optimiser leurs coûts fiscaux tant qu'elles n'essayent pas de dévier des textes, effectuer des fraudes et évasions fiscales ou également de faire des tentatives d'abus de droit ou des actes anormaux de gestion. L'optimisation fiscale du point de vue de l'Etat est le paiement du maximum d'impôts. Et percevoir ces derniers du plus d'entreprises possibles. Elle veut procéder à la collecte au niveau des grandes entreprises qui sont recensés au nombre de 700 par l'intermédiaire de la DGE. Car cette dernière collecte 80% des recettes fiscales versées dans les caisses de l'Etat puisque les grandes entreprises ont un chiffre d'affaires supérieure à 200 millions d'Ariary15. Quant aux PME, elles ont une part importante dans la vie socio - économique du pays et représentent 80% des entreprises recensées à Madagascar. Malgré cela, le plus grand nombre d'entres elles oeuvrent encore dans la clandestinité. Cela est dû au taux de pression fiscale à Madagascar de 10,5%, loin des 17% que l'Afrique subsaharienne a en moyenne. Mais la DGI compte relever ce taux en effectuant des campagnes de sensibilisation et d'explication sur le fait de faire des ventes sur facture. Madagascar a commencé des réformes fiscales à partir de 2007 et essaye de faciliter au mieux l'optimisation des recettes fiscales. Le secrétaire général du ministère avance que la plupart du temps, les gens n'ont pas toujours envie de se soustraire à leurs obligations fiscales ou de respecter les lois en vigueur, mais qu'ils méconnaissent ces lois et/ou les procédures pour payer leurs impôts et taxes. Outre le contrôle et la sensibilisation sur les ventes avec facture, les efforts pour la formalisation de l'économie est axée sur l'obligation pour les contribuables assujettis à la TVA de procéder à un virement bancaire pour le paiement de leurs obligations fiscales. Il y a aussi le NIF on line pour faciliter les choses aux contribuables... Sinon, le DGI, Armand Tazafy précise que le pays compte 80 centres fiscaux. Il rappelle que l'objectif est de disposer d'un centre fiscal par district, soit de compter 119 centres fiscaux au total16. Mais l'Etat compte beaucoup sur les recettes fiscales et la politique d'austérité préconisée dans les lois de finances antérieures pour pouvoir augmenter la croissance économique du pays à 2%. Le projet est très ambitieux vis-à-vis de la situation que vit actuellement le pays. Alors que le taux de croissance en 2011 ne devrait être que de 0,7% contre une prévision initiale de 2,8%. Le taux de pression fiscale en 2011 est évalué à 10,9%.

15 L'Express de Madagascar du samedi 10 décembre 2011 N°5094

16 Gazetin'ny nosy du vendredi 09 mars 2012

33

La dépense publique, régie par la politique d'austérité, annoncerait un fléchissement de 13,4% en 2012 par rapport à la Loi de Finances 2011. Les dépenses publiques totales pour l'exercice 2012 sont positionnées à hauteur maximum de 2 822,9 milliards d'Ariary. L'Etat compte beaucoup sur les recettes internes à cause des financements extérieurs qui sont toujours en suspens. Dans la loi des finances 2012, elle prévoit les recettes fiscales à 2 397 755 89017 Ariary qui était de 2 310 085 40018 Ariary dans la loi des finances 2011. Ce qui montre que l'Etat revoit à la hausse ses prévisions de recettes fiscales en comptant sur sa politique actuelle et l'action menée par la DGI pour augmenter le taux de pression fiscale.

Après cette brève explication de ce que l'Etat entendait par « optimisation fiscale », il y a quelques exemplaires de redressement fiscaux que l'administration fiscale a effectué. Cela afin de montrer qu'une mauvaise optimisation des coûts fiscaux est très préjudiciable.

Tableau n°5 : Tableau des redressements société X de 2008 à 2010 (Détails en Annexes 11)

RUBRIQUE

SOCIETE X

 
 
 
 
 
 

2008

 
 

2009

 
 

2010

 
 

TOTAL

 
 

CA déclaré

187

811

000,00

98

500

000,00

97

500

000,00

383

811

000,00

CA non déclaré

3

973

384,00

50

385

810,00

58

558

620,00

112

917

814,00

IR correspondant (1)

 

993

346,00

12

092

594,00

13

468

483,00

26

554

423,00

Amendes (2)

 

397

338,00

4

837

038,00

5

387

393,00

10

621

769,00

TOTAL (1) + (2) = (3)

1

390

684,00

16

929

632,00

18

855

876,00

37

176

192,00

CA imposable à la TVA

12

070

600,00

-

 
 

-

 
 

12

070

600,00

TVA correspondante

2

414

120,00

-

 
 

-

 
 

2

414

120,00

Amende

 

965

648,00

-

 
 

-

 
 
 

965

648,00

TOTAL (4) +(5) = (6)

3

379

768,00

-

 
 

-

 
 

3

379

768,00

TOTAL GENERAL (3)+(6)

4

770

452,00

16

929

632,00

18

855

876,00

40

555

960,00

Tableau n°6 : Tableau des redressements société Y de 2008 à 2010 (Détails en Annexes 13)

RUBRIQUE

SOCIETE Y (ANNEE 2008, 2009, 2010)

 

PRINCIPAL

AMENDE

 

TOTAL

 

IR TVA

3 829

3 330

500,00

120,00

1 531

1 332

800,00

048,00

5 361

4 662

300,00

168,00

TOTAL

7 159

620,00

2 863

848,00

10 023

468,00

17 Loi des finances 2012 Article 4 P 82

18 Loi des finances 2011, Annexes 2 Recettes Synthèse Prévisions Recettes - En Ariary

34

Tableau n°7 : Tableau des redressements société Z : 2008/10 (Détails en Annexes 15 et 16)

RUBRIQUE

SOCIETE X

 
 
 
 

2008

2009

2010

TOTAL

 
 

Charges Générales

178 420 000

 

337 576 000

169 702 000

 

685

698

000,00

IR dû (1)

44 605 000,00

 

81 018 240,00

39 031 460,00

 

164

654

700,00

Amendes (40%) (2)

17 842 000,00

 

32 407 296,00

15 612 584,00

 

65

861

880,00

TOTAL (1) + (2) = (3)

62 447 000,00

 

113 425 536,00

54 644 044,00

 

230

516

580,00

Droit de communication

114 088 356,00

 

263 885 233,00

143 254 201,00

 

521

227

790,00

CA non déclaré

276 644 580,00

1

636 285 800,00

32 997 020,00

1

945

927

400,00

Amendes (Par tranche) (4)

31 944 739,00

 

42 221 637,00

716 271,00

 

74

882

647,00

Amendes sur le CA non déclaré (5%) (5)

13 832 229,00

 

81 814 290,00

1 649 851,00

 

97

296

370,00

TOTAL (4) + (5) = (6)

45 776 968,00

 

124 035 927,00

2 366 122,00

 

172

179

017,00

TOTAL GENERAL (3) + (6)

108 223 968,00

 

237 461 463,00

57 010 166,00

 

402

695

597,00

Sources des 03 Tableaux : Archives DGI

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry