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Accessibilité financière aux soins de santé: Cas spécifique de la population de la Zone de santé de Goma, du 1er janvier au 31 décembre 2009

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par Denis BAHATI MACHUMU
Institut supérieur des techniques médicales - Licence en santé publique 2010
  

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11.2.3. ETUDES FA1TES SUR LA DETTE DES MENAGES ENVERS UNE
STRUCTURE DE SANTE

Pour montrer l'influence des difficultés financiéres - précarité financiére liée aux contraintes budgétaires des populations, le DSCRP montrent que les études ponctuelles réalisées principalement au Sud Kivu (Une région de l'est du Congo habituellement en proie aux conflits armés), 24% de patients ont vendu leurs biens et 18% se sont endettés pour faire face au cout des soins de

34 Ministere de la santé publique du Cameroun, Strategies Sectorie lles du secteur Sanitaire au Cameroun du Ministère de la sante pub lique, 2002

35
·
·

Ministere du Plan et de la Reconstruction, 0p cit

santé. Aussi, dans le Maniema, 30% de patients ont vendu leurs biens et 15% se sont endettés pour faire face au coat des soins de santé.36

Au Burundi, selon l'enquete menée par MSF Belgique de novembre 2003 a janvier 2004 sur les soins des personnes vulnérables, plus de 17% de la population ne se rend pas a une simple consultation, principalement pour des raisons financieres (82% de ces malades ne consultent pas par manque d'argent). A cela, il faut ajouter que parmi les patients qui ont trouvé le moyen financier de payer la consultation, certains (quelque 4.8%) n'ont pas l'argent nécessaire pour financer un traitement ou seulement partiellement. 0r sans argent, pas de médicaments.

Pour payer la consultation et se soigner, la majeure partie des Burundais est contrainte de recourir a des moyens extremes, tel l'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une pauvreté encore plus grande. Le recours a l'endettement auprés d'un centre de santé est une pratique courante dans le pays. Les titulaires de ces structures signalent d'ailleurs une forte augmentation des patients s'endettant au niveau de leur centre. Les patients ont recourus a l'endettement aussi bien a l'hospitalisation que pour une simple consultation ambulatoire, pour lesquelles les sommes varient fortement.37

Depuis février 2002, le gouvernement burundais méne une politique de recouvrement des coats, c'est a dire un systéme oil le patient doit payer l'intégralité des coats du traitement, ce qui inclut les médicaments ainsi que les examens et les actes médicaux (100% du coat de base). Le gouvernement est sensé intervenir uniquement dans le paiement des salaires du personnel et dans le financement des infrastructures. A coté de ce systéme majoritaire (prés de 5 millions de personnes sont concernées), deux expériences ont été tenté par les 0NG, avec l'appui du Ministére de la santé : un systéme de partage des coats a 50%, c'est a dire un systéme oil le patient paie la moitié du prix des médicaments, ainsi que les tests et les actes médicaux. Ce systéme est uniquement appliqué dans la province de Makamba, oil environ 220.000 personnes en bénéficient. Une autre expérience tentée dans certaines 0NG, dont Médecins sans Frontiéres, est l'application d'un forfait. Le patient paie un

36 Idem

37 MSF/Belgique, Burundi, Op cit

montant forfaitaire qui couvre le paiement de médicaments, des actes médicaux et les tests de laboratoires. Environ 525.000 personnes en bénéficient.

Mais par rapport a tout ce qui précéde, le taux de brut de mortalité pour les trois groupes de population investiguée est resté préoccupant dans tout le pays soit 1,2 ; 1,9 ; 1,6/10.000/jour. Ces taux sont supérieurs au seuil d'alerte qui est de 1 décés /10.000/jour et indique une situation inquiétante.

Le systéme de recouvrement de codts exclus presque un million de personnes des soins de santé au Burundi. En effet, avec un tel systéme, 17,4% des personnes malades n'ont pas accés aux soins, essentiellement faute d'argent (pour 81,7% d'entre eux). Me-me parmi les patients qui pensent e-tre gravement malades, 14,5% ne vont pas a la consultation par manque d'argent (pour 90,7% d'entre eux).Les malades ont tendance a attendre trop longtemps avant de se rendre a la consultation, ce qui aggrave leur cas et pourrait en partie expliquer les taux de mortalité trés élevés. En effet, dans le systéme de recouvrement des codts, 36,2% des malades considérent leur état de santé « peu grave N et ne consultent pas par manque d'argent (pour 58,7% d'entre eux).Avec les deux autres systémes de tarification qui allégent le fardeau financier pour le patient, le taux d'exclusion reste non négligeable, puisque le systéme « forfait N et « partage des couts N excluent respectivement 9,3 et 9,6% des malades38

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams