L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC( Télécharger le fichier original )par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques 2009 |
Section 3 : Les FARDC et la stabilité dans la Sous-Région des Grands lacsLes conflits armés qui ont endeuillé la RDC durant plusieurs années ont déséquilibré toute la Région des Grands Lacs et de l'Afrique Centrale. Suite à la situation géopolitique et géostratégique de la RDC au sein de la région. Ces conflits armés ont été à l'origine de violations massives de droits de l'homme et de la femme et de très nombreux massacres. Dans la résolution 1592 prolongeant la Mission de l'Organisation des Nations Unies en RDC jusqu'au 31 octobre 2005, le Conseil de Sécurité réaffirme sa préoccupation quant aux « hostilités que les groupes armés et milices contiennent d'entretenir dans l'Est de la RDC, en particulier dans les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu, dans les district d'Ituri », et « par les graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire qui les accompagnent ». Par ailleurs, le conseil de sécurité « considérant que le maintien de la présence d'éléments des ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) et Interahamwés demeure une menace sur la population civile locale et un obstacle à des relations de bon voisinage entre la RDC et le Rwanda ». Le Conseil de Sécurité demande à l'Union Africaine de travailler et à définir le rôle qu'elle pourrait jouer dans la région en collaboration avec la MONUC. A cet égard, le Conseil de Sécurité demande « au Gouvernement d'Unité Nationale et de transition d'établir avec la MONUC un concept conjoint d'opérations en vue du désarment des combattants étrangers par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, avec l'assistance de la MONUC » (1(*)). Cette résolution du Conseil de Sécurité relève l'importance que les FARDC sont appelées à jouer pour la paix non seulement en RDC mais aussi dans la région. C'est ainsi qu'au plan institutionnel, le Conseil de Sécurité « demande au Gouvernement d'Unité Nationale de mener à bien la réforme du secteur de sécurité, par la prompte intégration des Forces Armées et de la Police Nationale de la RDC ». Le Conseil de Sécurité insiste sur le fait que « la MONUC est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les zones de déplacement de ses unités, pour dissuader toute tentative de recours à la force qui menacerait le processus politique, de la part de tout groupe armé, étranger congolais notamment les ex-FAR et Interahamwés, et pour assurer la protection des civils sous la menace imminente de violences physiques » (2(*)). Plus précisément, le Conseil encourage la MONUC à faire pleinement usage du mandat que lui a confié la résolution 1565 dans l'Est de la RDC qui l'autorise à pourchasser les groupes armés illégaux qui continuent à semer la désolation dans toute la région. Si nous revenons sur les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies, c'est pour souligner l'importance de la paix dans la région. C'est cette paix qui constitue la condition primordiale de la sécurité et la stabilité tant de la RDC que de l'ensemble de la Sous-Région où les groupes armés illégaux et milices continuent à semer la mort. Il revient donc aux FARDC, plus qu'à la MONUC de restaurer la paix afin de sécuriser et stabiliser le pays et la région. Ce fait a été relevé par l'ensemble des rencontres internationales sur la paix en RDC et la stabilité de l'ensemble de la région. Nous allons relever certains accords et rencontres importants qu'il y en a pour la paix et la formation d'une Armée Nationale fortement en République Démocratique du Congo. 1) l'Importance de l'Accord de Lusaka pour la paix en RDC et dans la Sous-Région a été signalée partout le monde. C'est le 10 juillet 1999 qu'est intervenue la signature, par le Chefs d'Etats impliques dans les conflits armés, de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Dans le cadre de la paix et de la stabilité dans la région l'Accord de Lusaka constitue un document de grande importance. En effet, il sanctionne sur le plan international la cessation des hostilités ouvertes depuis août 1998 et établit les préoccupations fondamentales ci-après : - La cessation des hostilités ; - Le désengagement des forces ; - le retrait ordonné des forces étrangères - La mise en place de la commission militaire mixte ; - Le désarmement des groupes armés ; - La formation d'une Armée Nationale ; - Le redéploiement des forces militaires des parties sur les positions défensives dans les zones de combats ; - Ainsi que le calendrier de mise en oeuvre de l'Accord de cessez-le-feu (1(*)). Ainsi, l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka signé le 10 juillet 1999 en Zambie et la déclaration des principes fondamentaux signée par les parties congolaises à Lusaka le 4 mai 2001, tous deux reconnaissent l'importance de l'instauration de la paix pour la stabilité de la RDC et de l'ensemble de la région 2) Réunis à Gaborone (Botswana) du 20 au 25 août 2001 pour préparer le Dialogue Inter-congolais, tous les protagonistes de la crise congolaise ont reconnue l'impérieuse nécessité de la paix et la stabilité en RDC et dans la Sous-Région. A cet effet, toutes les parties se sont engagées entre autres à (2(*)) : - Assurer le retrait des Forces Armées et de sécurité de la RDC ; - Fin de la guerre par les initiatives de paix et de sécurité en RDC et dans la Sous-Région. - Création d'une nouvelle Armée Nationale Congolaise (ANC) dont les éléments seront issus des Forces Armées de l'ex-gouvernement de la RDC, de tous les partis (Groupes Armée et Milices) en conflit, en suite faire appel au public de s'enrôler afin de participer à la reconstruction d'une Armée Nationale capable d'assurer la sécurité interne (3(*)). 3) Accord entre la RDC et l'Ouganda sur le retrait des troupes ougandaises signé à Luanda (Angola) le 6 septembre 2002. Les deux pays soulignent de confiance et de bon voisinage qui puissent contribuer à la pacification de l'Afrique centrale et de la région des grands lacs, et de mettre fin aux facteurs d'insécurité et d'instabilité. Par ailleurs, le Gouvernement ougandais s'engageait à retirer ses troupes du territoire de la République Démocratique du Congo (1(*)). 4) Accord Global et inclusif de Pretoria, signé le 17 décembre 2002 à Sun City en Afrique du Sud entre les entités au Dialogue Inter-congolais, accorde une importance non négligeable à la mise sur pied d'une Armée Nationale intégrée et structurée pour la paix et la sécurité de la RDC et de l'ensemble de la région. Les conflits de la région sont dus à des facteurs internes et à de nombreux autres facteurs qui dépassent les frontières des Etats de la région. La politique d'exclusion appliquée par les gouvernements de la région, la pauvreté de la masse, l'affaiblissement de l'Etat, le pillage des ressources et autres mobiles serait à la base de ces conflits armés. Il faudrait aussi souligner la présence des forces irrégulières dissidentes engendrées par les guerres civiles, qui instabilisent les Etats de la région. Pour ce faire, la présence d'une Armée Nationale structurée, forte et intégrée en RDC, pourrait non seulement sécuriser le pays, mais assurer aussi la stabilité de l'ensemble de la sous-région des Grands Lacs africains.
* 1 MONUC Magazine et le centre des nouvelles des Nations Unies, n°22, 2006, p.7. * 2 Idem. * 1 MANDEFU. J., « l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka », in Congo-Afrique n°338, octobre 1999. * 2 ERPICUM. R., « Testes fondamentaux de pré dialogue de Gaborone (20-25 août 2001) » in Congo-Afrique, n°358, p.466. * 3 Idem. * 1 AMATUSILA, Dialogue Inter-congolais de Sun City : Etapes décisives ; Ed. Isidore BAKANZA, Avril 2003, p.247. |
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