L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC( Télécharger le fichier original )par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques 2009 |
1.1. Exigence de la formation d'une Armée républicaine et dissuasiveLa restructuration des FARDC dont nous venons de parler a pour finalité de doter le pays d'une armée forte, bien équipée et respectée. Il convient en fait de signaler que si le pays est devenu faible, à tel point que n'importe quel aventurier peut y pénétrer, piller et violer impunément, c'est parce qu'il n'est pas encore doté d'une telle armée. Nous avons signalé ci-haut les fonctions traditionnelles reconnues à toute armée digne de ce nom. C'est ce genre d'armée qui permet à la RDC d'être respectée par ses voisins. L'on se rappellera par exemple que le Zaïre de l'époque était craint et respecté de ses voisins. Cela était surtout le fait que les voisins du Zaïre savaient que les Forces Armées Zaïroises ne pouvaient pas être facilement affrontées par n'importe quelle armée étrangère.Le pays avait alors une armée forte, respectant l'unité de commandement. Un budget conséquent était alloué à l'armée, et cette dernière avait un nombre remarquable de membre de formulation élevée, obtenue dans de grandes et réputées institutions à travers le monde et aussi au pays. Le processus de brassage des troupes vise donc à parvenir à ce type d'armée forte et unifiée. Les conflits armés ayant ensanglanté la RDC durant de nombreuses années avaient fini par déstructurer toute l'armée de la RDC. Les différentes opérations entreprises avec la communauté internationale consistent à refaire l'armée forte et unique pour la RDC. C'est le but entre autres de l'opération consistant à récupérer les hommes de troupe valables, désarmer et démobiliser ceux inaptes ou voulant rentrer dans la vie civile et les réinsérer dans leur société. Doter la RDC de cette Armée dissuasive est en définitive le but ultime tant du Gouvernement congolais que des pourvoyeurs de fonds. Il faudrait par ailleurs signaler que cette Armée recherchée ne doit pas être seulement forte et imposer le respect de la part des voisins ; elle devra aussi être républicaine. Elle devra garantir la sécurité au sein du pays et protéger les frontières nationales en mettant un terme à la paroisse qui caractérise les frontières de la RDC. Dotée des hommes et femmes nationalistes d'une bonne formation, les FARDC devront tenir au respect des droits humains. Elles ne seront plus cette Armée qui tue, viole et vole les biens des nationaux à travers la République, partout où elles opèrent. Telle que signalé certains médias locales et étrangers. Section 2 : Les FARDC et la stabilité de l'Etat congolais Tout au long de notre travail, nous avons en à montrer l'importance d'une armée forte et réellement au service du peuple. Cette exigence a été relevée lors de nombreuses rencontres internationales et accords pour la restauration de la paix en RDC. C'est dans cet ordre d'idée que l'une des tâches prioritaires qui furent confiées au nouveau gouvernement issu du Dialogue Inter congolais a été la mise sur pied rapide d'une Armée Nationale. Cette armée devrait être composée de presque tous les groupes armés, milices et anciens éléments de l'ancienne Armée Nationale, chaque camp devait envoyer ses troupes au processus de brassage. Celui-ci est censé réunir les soldats de ces nombreuses Forces Armées afin d'en faire une seule et unique armée pour la nation congolaise. Les différents protagonistes de la crise congolaise ont toujours été unanimes pour reconnaître que seul cette Armée Nationale, restructurée et forte est à même de sécuriser l'Etat. Aussi la communauté Internationale et les bailleurs de fonds se sont-ils investis pour la mise sur pied de cette Armée Nationale, capable de défendre le pays et ses institutions. Cependant, force est de constater que ce processus n'est pas aisé. Il est objet de plusieurs embûches de tous ordres. Non seulement il est très coûteux, mais il semble ne pas être au goût de toutes les tendances, tant nationales qu'internationales. En effet, ainsi que vous avons en à le signaler, on relève le manque de volonté politique dans le chef de certaines personnalités, institutions ou pays impliqués dans la crise congolaise. Cela dans la mesure où les conflits armés en RDC avaient fini par faire mettre en place plusieurs filières et organisations bien structurées pour le pillage de richesses du pays. Ces dernières semblent ne pas disposées d'abandonner les gains qu'elles gagent afin que la paix revienne pour permettre l'émergence de cette Armée Restructurée, Forte et Républicaine en RDC. Cet aspect que nous venons de signaler s'avère important pour comprendre les embûches qui se dressent sur la voie de la mise en place d'une bonne Armée Nationale en RDC, à même d'assurer la stabilité de l'Etat et ses institutions. Ce que nous venons de relever pourrait se confirmer par les difficultés que nous avons remarqué au sortir du Gouvernement d'Union Nationale, de formule « 1+4 ». Chaque tendance politico-militaire a eu à garder ses unités combattantes presque intactes, ne répondant que d'elle et non relevant de l'Armée Nationale. A telle enseigne qu'elles menaçaient régulièrement l'unité nationale et même l'Etat dans son ensemble. Le même cas pourrait être signalé au lendemain des élections nationales. Jusqu'au lendemain de celles-ci, des unités combattantes de tendances politiques diverses continuaient à s'affronter jusqu'à mettre en péril la paix et la sécurité nationale. Il s'avère que les FARDC, en pleine phase de formations ont en beaucoup de peine pour stabiliser les institutions du jeune gouvernement issu des urnes. Il est de ce fait important de signaler que la stabilisations des institutions politiques et même celle de l'Etat congolais en général ne pourrait être, à cet instant précis, l`affaire des seules FARDC. Cette vérité est connue de tous. C'est ainsi que la Communauté Internationale continue à jouer un rôle clef non seulement dans le processus de la restructuration et de la formation des FARDC mais aussi dans la stabilité des institutions issues des urnes. Dans ce sens, la mission de l'organisation des Nations unies au Congo MONUC en sigle fut mise en place par le Conseil de sécurité. La MONUC a pour missions non seulement de sécuriser la RDC, faire retourner les éléments des forces dissidentes dans leurs pays respectifs, mais aussi d'assurer la stabilité des institutions politiques à peine mises en place au lendemain des élections (1(*)). Le nouveau gouvernement de la RDC se trouve confronté à de nombreuses difficultés. L'apport de la Communauté Internationale s'avère très nécessaire pour que l'actuel gouvernement congolais puisse parvenir à atteindre les objectifs qu'il s'est assigné. L'immensité du territoire congolais exige, comme nous avons déjà signalé, des moyens multiples. Il faudrait, pour la sécurité aux frontières nationales que les FARDC soient dotées de moyens logistiques adéquats et conséquents afin de mieux lutter contre la porosité de ces frontières. Entourée de nombreux pays qui, pour la plupart surpeuplés et pauvres, envient ses nombreuses et diverses richesses. La RDC a un besoin urgent d'une Armée Nationale dissuasive. Elle devrait de ce fait tout faire de sorte que les FARDC soient une Armée agressive, que les voisins devraient craindre et respecter. En passant au crible l'actuel des FARDC et vu la situation que connaît la RDC depuis les élections, la sécurité ainsi que la stabilité de l'Etat semblent plus assurées par la Communauté Internationale que par les FARDC. Celles-ci sont en fait le reflet de l'Etat congolais. Les faiblesses que l'on relève dans l'Etat sont ressenties au sein des FARDC. Car, « à une armée forte correspond à un Etat fort craint et respecté » dit-on. L'Etat congolais est en pleine refondation. Les longues années de conflits armées qui ont secouées et ensanglanté le pas continuent à avoir des répercussions jusqu'à ces jours. Ceux-ci se font sentir aussi au sein des FARDC, lesquelles sont en train d'être restructurées afin de devenir fortes, et républicaines. C'est à la fin de ce lent processus que la RDC pourra prétendre avoir une Armée Nationale capable d'assurer la stabilité et la sécurité de ses frontières, de sa population et de ses institutions politiques. * 1 MONUC Magazine n°22, Op. cit. |
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