L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC( Télécharger le fichier original )par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques 2009 |
1.2. Participation de l'armée au développement nationalEn effet, l'état de sous-développement économique et social des sociétés africaines post-indépendance implique une nouvelle fonction que sont censées remplir les Formes Armées. C'est celle de contribuer aux efforts de développement national. En fait, les Formes Armées, comprennent des éléments bien portants et bien constitués ne devraient pas vivre dans l'oisiveté jusqu'au sous-développement. Elles devraient par contre, alléger, par leur contribution à la production, les lourdes charges que leur équipement et entretien ajoutent aux dépenses nationales. Elles sont de ce fait appelées à participer à l'amélioration des conditions de vie des membres de leurs sociétés respectives. Pour SENGHOR du Sénégal, l'Armée doit participer directement et activement au développement du pays, en fournissant à celui-ci non pas des travailleurs sans spécialité, mais en mettant au travail des unités composées : des techniciens instruits, bien encadrés et disposant des engins les plus modernes du génie (1(*)). Il en est de même, pour Sekou Touré de Guinée, qui considérait l'Armée comme une force créatrice du peuple et en tant que telle, elle devrait construire des ponts, des routes, des maisons et cultiver. « Nous avons trop de choses à faire pour tolérer qu'il y ait des fainéants et à plus forte raison parmi ceux qui sont payés et entretenus par le peuple » (2(*)). Presque les mêmes propos ont été tenus par le Ministre de la Défense de Tanganyika (actuelle Tanzanie), KAMBONA lorsqu'il déclara que l'Armée doit apporter sa contribution maximale au développement comme les autres membres de la communauté (3(*)). C'est dans ce même ordre d'idée que le Ghana avait inauguré en Juin 1962 le « Bureau des Forces Armées ». Celui-ci était destiné à servir de forum de discussion entre le gouvernement et les militaires, discussions relatives à la contribution de ces derniers au plan de développement du pays. Le Ministre de la Défense, Kofi Baoko exhorta les militaires à construire l'infrastructure du pays, pont, routes, maisons et plantations avec l'aide de la jeunesse du Parti (Workers brigades) sous le commandement (4(*)). Ce nouvel élan fut aussi appliqué en Côte d'Ivoire où l'on trouvait déjà en 1964 des unités des pionniers au sein de l'Armée. Nous pouvons simplement dire que c'est dans cette optique de la participation des Forces Armées aux efforts de développement national que le feu Président L.D. KABILA, à peine arrivé au pouvoir en 1997, avec son mot d'ordre « le congolais doit se prendre en charge » qui a fait de lui un héros, crée le service national. Cette structure, composée essentiellement d'hommes en uniforme, a été déployée à travers la République. Doté d'engins et des moyens logistiques adéquats et d'un bon encadrement, le Service National a surpris tout le monde en produisant des quantités énormes de denrées alimentaires. Le Service National luttait contre la pénurie alimentaire chronique qui frappe les villes congolaises. * 1 Frère d'Armes, Paris, Juin 1963. * 2 SEKOU TOURE, Expérience guinéenne et l'unité africaine, Paris, 1962. * 3 BELLE, M.J., Op. cit., p.5. * 4 MARKO VITZ et KRAUSS, « Men in charge », in africa report, April 1966, p.19. |
|