Section 2 : ANALYSE DE RELATIONS ENTRE L'ARMEE ET
LE POUVOIR POLITIQUE
L'analyse des rapports entre l'Armée et le Pouvoir au
niveau d'un Etat de manière à savoir si ce principe d'abstention
(l'apolitisme de l'Armée) est observé ou non.
Au niveau du monde entier, ce problème des rapports
entre l'Armée et le pouvoir est étudié sur deux
plans :
1. l'Armée en tant qu'instrument de contrainte qui peut
agir ouvertement par la force ;
2. l'Armée en tant que corps social capable
d'intervenir dans la politique par des moyens légaux comme les autres
groupes de pression.
Ainsi, dans tous les pays du monde, l'objectif suprême
que défend l'Armée, est l'intégrité du territoire
national. D'où la discipline et l'ordre ne sont que les moyens
d'atteindre cet objectif suprême.
Il faudrait cependant signaler le fait vécu du temps
du Parti-Etat où l'on a vu l'Armée Nationale (FAZ) très
politisée car relevant du Mouvement Populaire de la Révolution
(MPR).
En outre, durant tout le temps du régime
gouvernemental dit d'Unité Nationale avec sa formule
« 1+4 » (c'est-à-dire un Président et quatre
Vice-présidents), l'Armée Nationale a été
très politisée. Celle-ci, encore en état d'embryon
était composée de plusieurs factions armées ne
répondant chacune qu'à sa composante politique.
Cependant, nous pouvons signaler que le passage de
différentes troupes armées (groupes armées) dans les
centres de brassage un regain d'apolitisme a commencé à prendre
naissance. L'esprit d'équipe et l'esprit du corps ont commencé
à naître et l'unité de commandement a pris corps.
Ainsi a-t-on vu les hommes en uniforme ne pas prendre part aux
échéances électorales, ne pas adhérer aux partis ni
des effigies des politiciens ou des banderoles des partis politiques dans les
installations militaires.
2.1. L'Armée et la Société Nationale
La société comprend plusieurs sous-ensembles qui
entretiennent de nombreuses relations et qui ont des interconnexions entre eux.
L'inter influence de ces sous-ensembles engendre la dynamique qui fait gouger
et changer la société.
La multitude ces inter influences et l'apport des facteurs
externes sont à la base des changements nombreux qui affectent la
société.
De ce fait, les mouvements de ces incessants changements
affectent aussi l'Armée en tant que sous-structure de la
société.
Comme on peut le remarquer la société
étant dynamique, l'Armée qu'elle a est aussi dynamique.
Par ailleurs, à chaque société
corresponde à une culture c'est-à-dire une mentalité
propre à elle cela parce que société et culture sont deux
entités corrélatives, liées l'une à l'autre.
Il n'y a pas de culture sans société, ni de
société sans une culture qu'elle reproduit et que les membres
vivent et pratiquent.
Aussi, les caractéristiques d'une
société, le comportement, le mode de vie et la mentalité
des membres d'une société se retrouvent-ils aussi dans
l'Armée. Cela, comme nous l'avons signalé, dans la mesure
où l'Armée est un sous-ensemble de la société. Et
ainsi dirons-nous sans être contesté que « à
telle société correspond telle type
d'armée ».
Plusieurs facteurs influent sur l'Armée et
déterminent le mode de vie de ses membres. Ces différents
facteurs peuvent être de nature géographique, humaine,
économique ou technique.
2.1.1. Facteurs géographiques
Les facteurs géographiques tels que les richesses
potentielles la nature, la dimension du pays, ses voisins et autres influencent
la nature de l'Armée.
Aux petites nations comme le Congo Brazza, le Gabon, la
Belgique, etc., correspondent des petites Armées
caractérisées par la cohésion qui émane du civisme
et société restreinte. Aux vestes étendues de la RDC, du
Nigeria, Soudan, ..., correspondront des importantes Armées et de
nombreuses troupes qui devront être mécanisées pour
garantir la sécurité des frontières.
La RDC, avec ses dimensions très vaste est parfois
menacée par ses voisins devra disposer d'une Armée nombreuse et
ayant des moyens immenses de mobilité et faire usage de la politique de
bon voisinage.
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