Conclusion partielle
Ce chapitre a retracé les caractéristiques
générales du secteur d'étude plus
précisément du bassin versant de Gorouizé du point de vue
géomorphologique, biogéographique, géologique,
hydrogéologique et climatique. Le bassin de Gorouizé laisse
remarquer cinq différentes unités géomorphologiques qui
sont en interaction entre elles et qui sont affectées par la
dégradation énorme du couvert végétal. Enfin, il
dresse un bref résumé sur l'historique et les activités
socioéconomiques de la population du village de Dyabou.
Chapitre III : Occupation des sols et dynamique
érosive
Introduction
Ce dernier chapitre traite des résultats de la
cartographie d'occupation des sols et des unités géodynamiques
ainsi que des propositions d'aménagement pour la restauration et la
pérennisation des ressources agricoles.
3.1 Occupation des sols
L'interprétation des images Landsat de 1990, 1999 et
Spot XS 2005 a permis de réaliser les cartes d'occupation des sols. (cf.
figures 7 ; 8 et 9). Sur chacune des cartes réalisées, la portion
de l'espace du bassin d'une ou de plusieurs sections numérisées
qui est représentée par une même couleur correspond
à un type d'occupation de sols bien spécifié. Les
superficies et les pourcentages de la proportion exacte de l'espace
occupé par un mrme type d'occupation de sols ont été
calculés sur la base des tables établies lors des
réalisations des cartes et classés dans un tableau. (cf. tableau
2).
Tableau 2 : Superficies et pourcentages d'occupation des sols du
bassin versant de Gorouizé de 1990 à 2005
|
1990
|
1999
|
2005
|
Superficie (ha)
|
%
|
Superficie (ha)
|
%
|
Superficie (ha)
|
%
|
Savane arbustive claire
|
1454
|
32,65
|
1388,33
|
31,17
|
1543,37
|
30,55
|
Broussailles
|
26,39
|
0,59
|
22,31
|
0,50
|
22,70
|
0,44
|
Steppe herbacée
|
3,9
|
0,08
|
3,8
|
0,08
|
7,48
|
0,14
|
Cordon ripicole
|
70,16
|
1,57
|
69,8
|
1,56
|
68,94
|
1,36
|
Cultures pluviales
|
1882,18
|
42,26
|
1974,78
|
44,34
|
2310,30
|
45,73
|
jachères
|
423,4
|
9,5
|
557,43
|
12,51
|
664,81
|
13,16
|
Fleuve Niger
|
22,30
|
0,50
|
22,35
|
0,50
|
20,56
|
0,40
|
Goroubi
|
6,32
|
0,14
|
6,27
|
0,14
|
6,19
|
0,12
|
Kori Gorouizé
|
42,60
|
0,95
|
42,50
|
0,95
|
40,72
|
0,80
|
Glacis érodé
|
521,80
|
11,71
|
365,24
|
8,20
|
365,95
|
7,24
|
3.1.1 L'évolution de la dynamique d'occupation des
sols du bassin de Gorouizé de 1990 à 2005
Dans le secteur d'étude, la végétation
est pour l'essentiel constituée par la savane arbustive. Cette savane
est composée des ligneux qui sont des arbustes de taille inferieur ou
égale A 8m de haut et d'un tapis herbacé plus ou moins
dominé par les graminées. La composition floristique varie en
fonction du substrat.
En 1990, on remarque une réduction de la couverture
végétale naturelle en faveur des terres défrichées
qui sont très sensibles au ruissellement. Les terres sont
défrichées pour servir de champs de cultures pluviales. (cf.
figure7). Elles occupent d'ailleurs près de la moitié, soit
42,26% de la surface totale du bassin versant tandis que la savane occupe par
contre 32,65% du bassin. Cette diminution du couvert végétal
constitue l'un des indices de la dégradation de la terre. Les
jachères sont de l'ordre de 10%. Le recouvrement dans les champs
cultivés et les jachères est d'environ 25 à 30%.
De 1990 A 1999, les terres défrichées ont
augmentés de 92,60 ha sur l'espace total du bassin. Cet accroissement de
la surface des terres de culture expose le bassin aux risques de
l'érosion étant donné qu'il continue de perdre sa
potentialité en couvert végétal naturel. En effet, la
savane a diminué de 1,48% de sa superficie estimée en 1990.
Durant cette période les jachères sont bien marquées. (cf.
figure8). Elles occupent 12,51% de la surface totale du bassin.
Entre 1999 et 2005, la tendance ne fait que prendre de
l'ampleur avec une augmentation de 335,56ha des terres défrichées
aux dépens du couvert végétal naturel. (cf. figure 9). En
cette période la savane occupe 30,55% du bassin et les champs mis en
jachères ont augmenté de 0,65% par rapport A la période de
1999.
Les broussailles qui recouvrent partiellement la surface du
talus sont passées de 0,59% en 1990 A 50% en 1999 et de 44% en 2005. En
somme, c'est près de 2/3 de la surface du bassin qui est exposé
à l'agressivité de l'érosion. La dégradation du
couvert végétal résulte de la forte pression humaine que
le secteur subit. L'homme par ses pratiques agricoles qui consistent à
augmenter la production par accroissement des terres est responsable de la
fragilisation des sols.
Par conséquent le couvert végétal naturel
se réduit et fait place aux surfaces cultivées qui ont accrues
énormément. Le recouvrement dans les champs et les
jachères se dégrade du jour au lendemain, estimé à
20 à 25% en 2005.
Cette dégradation du couvert végétal qui
découle de la forte pression humaine et du changement climatique a eu
des conséquences géomorphologiques sur l'ensemble du bassin dont
l'augmentation du ruissellement, l'accélération des processus
d'érosion et la baisse des rendements.
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