3.1.2 La dynamique érosive
Selon le constat fait, les unités
géomorphologiques authentiques présentées évoluent
et se transforment sous le climat actuel. Leur dynamique résulte des
processus érosifs interagis entre la nature de la roche, les facteurs
bioclimatiques et le mode d'exploitation des ressources naturelles (les sols,
l'eau et le couvert végétal). L'interprétation des images
satellitaires de 1990, de 1999 et de 2005 ont montré que l'allure de la
composition floristique des formations végétales s'est
changée vigoureusement et ne fait que se dégrader. Pire, c'est la
disparition de ce couvert végétal sur des surfaces
étendues. En effet la plupart des unités paysagères de ce
secteur présentent des grandes étendues dépourvues de
toute végétation comme sur les sommets du plateau qui
apparaissent sous forme de terrain rocheux et des glacis qui apparaissent sous
forme des sols nus. (cf. figures 10, 11, 12).
La dynamique actuelle du bassin versant de Gorouizé
présente une diversité d'aspérités et des
intensités variables en fonction de chaque unité
géomorphologique du paysage. Au niveau du plateau, le
faciès cuirassé porte les traces d'une rigide érosion
mécanique que l'on remarque sur les espaces où le couvert
végétal naturel est très dégradé. Par les
processus physico-chimiques et de météorisation la partie la
moins rigide de la cuirasse qui affleure se démantèle par
fragmentation en débris et en gros blocs de cuirasse. Ces
éléments sont mobilisés par le ruissellement en nappe et
surtout la déflation éolienne qui est très active dans le
transport des particules meubles et fines. Les gros blocs restent en place pour
former un paysage de reg. Le rebord du plateau qui apparait sous forme de dalle
protège les grès tendres du Continental terminal qui
présente également des signes révélateurs d'une
dynamique de recul.
Elle est entaillee par des nombreux ravins à ecoulement
torrentiel qui la font regresser par creusement des grès argileux sous
jacents et eboulement des blocs de cuirasse vers le bas au niveau du talus et
au niveau des versants par les eaux de ruissellement et par gravite. Ces
ravines à ecoulement intense forment de fois des depressions sur ces
surfaces qui evoluent pour donner des mares permanentes qui servent des lieux
d'abreuvement pour les animaux. (cf. photo 8). Le faciès sableux est
recouvert par un manteau sableux qui apparait sous forme d'une surface ondulee.
Ce secteur est très sensible au processus de l'érosion
éolienne du fait de sa composition structurale et la degradation du
couvert vegetal.
En 1990, le ravinement est moindre sur l'ensemble du bassin du
fait que la couverture végétale est intense et protège les
unites contre les averses agressives. Les surfaces defrichees ont un
recouvrement moyen qui ne les expose pas aux risques de l'érosion. De
1990 à 1999 l'augmentation de terres de culture en defaveur du couvert
vegetal expose les sommets du plateau aux agressions de pluies et au ravinement
intense qui prend de l'ampleur au fur et à mesure.
De 1999 à 2005, la reduction sans precedent du couvert
vegetal aux depens de surfaces cultivables laisse observer les grandes surfaces
degradees ou denuees de formation vegetale qui apparaissent sous forme de
surfaces nues avec affleurement de la cuirasse ferrugineuse. Elles sont
exposees aux risques voues d'érosion. L'agressivité des averses
cisaillent les surfaces nues et provoquent la multiplication des têtes
des ravines qui descendent vers le bas. La dynamique actuelle se materialise
par les processus du ruissellement diffus et de la deflation eolienne. Les
particules des sables meubles et fins transportes sont deposees souvent
derrière un obstacle pour creer par exemple des formes dunaires
periodiques comme des nebkas. L'agressivité des pluies et la
surexploitation des ressources naturelles fragilisent davantage les sols de
cette partie sommitale du plateau. L'érosion hydrique par le
ruissellement diffus a provoqué la jonction des têtes des ravines
qui forment de grands ravins à ecoulement torrentiel qui entaillent les
versants et les sommets sableux du plateau. (cf. Photo 9). L'intensification du
ravinement est due à la nouvelle forme d'exploitation des ressources
naturelles : cultures, coupe de bois etc. (cf. photo 10)
Photo 8 : Dépression transformée en mare Photo 9 :
Ravinement intense sur sommet
permanente sur sommet du plateau sableux du plateau.
.
Photo 10 : Abattage des arbres sur
mosaïque cultures-jachères du sommet sableux du plateau.
Au niveau des talus, La dégradation
des combrétacées sur cette unité la fragilise face
à l'érosion hydrique. La roche des grès argileux se
désagrège pour donner des débris qui sont emportés
par le processus d'éboulement ou par gravité et aussi par
l'action du vent. De 1990 à 2005 l'interprétation des images
montre que le recouvrement végétal a régressé et
expose les talus au ravinement intense. Les têtes des ravines de la
partie sommitale du plateau descendent sur cette unité et les eaux de
ruissellement d'une immense intensité emportent tous les
matériaux et provoquent des entailles profondes jusqu'à l'amont
des glacis. Les écoulements torrentiels de ravines s'accentuent au fur
et à mesure que le couvert végétal se dégrade.
Les glacis, très sensibles à
l'érosion car fragilisés davantage par les mises en cultures sans
mesures conservatoires. De part leur caractérisation ci-dessus les
glacis sont de nature des surfaces peu favorables au ruissellement pourtant ils
sont soumis à ce dernier qui les délabre du fait que leur
évolution dépend des unités qui sont en hauts (sommets du
plateau et talus). Dans la partie amont du bassin, les glacis d'épandage
sableux sont sujets à un ravinement intense du fait de la
dégradation du couvert végétal naturel et des sommets
gréseux du plateau. Ces ravines entaillent les glacis jusqu'au fond du
kori principal où elles créent des cônes d'épandage.
L'écoulement est ardent dans ces ravines qui s'élargissement
à chaque importante pluie au détriment des terres de culture. Les
glacis argileux situés dans la partie aval sont plus ravinés et
présentent des formes de badlands. (cf. photo 11). Les cartes
géodynamiques réalisées démontrent que le dynamisme
de l'érosion hydrique augmente en fonction du temps sur cette
unité et cela est dE à l'effet de la dégradation du
couvert végétal des sommets et versants gréseux du
plateau. Cette unité est également soumise à la
dégradation par le processus de la déflation éolienne en
plus du ravinement. Cette forme d'érosion laisse observer des formes
d'accumulations comme des nebkas.
Photo 11 : Badlands dans la partie aval du Bassin.
Le bas-fond fait face aussi à la
degradation de la vegetation et la remontee de la nappe. Les averses violentes
favorisent le creusement du fonds et les berges augmentent de largeurs par
sapement aux depens des terres de culture. Le recul des testes des berges
entraine aussi le dechaussement des arbres. Le kori principal du Bassin versant
de Gorouize s'encaisse pour s'écouler dans le Goroubi. Il debouche au
niveau du Goroubi sur une largeur de 25,40m et 1,20m de hauteur. Le kori de
Gorouize a un cours d'eau sinueux avec des sables lessives au fond. Les cours
d'eau s'élargissent aux dépens des terres cultivables par
sapement des berges. Ceci est la consequence de reduction des cordons ripicoles
qui recouvrent cette unite et la protège contre les processus de
l'érosion linéaire ravinante et décapante. Les cartes
geodynamiques laissent remarquer que cette unite est soumise à une forte
exploitation depuis ces dernières annees qui à favorise sa
degradation par erosion hydrique.
La terrasse est sujet d'un ensablement par
des épandages sableux des crues des ravines du BV. Elle est aussi
soumise à un ravinement et le développement des cônes
d'épandage paralyse les fructueuses terres alluviales.
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