V.2.3. Impacts des lisières sur les Rongeurs
V.2.3.1. Présence des espèces dans
différents habitats - Typologie
L'analyse des données recueillies montre que la
jachère connait une richesse spécifique de dix espèces,
la forêt secondaire de neuf et la lisière de huit espèces.
Les individus capturés en termes d'abondance présentent un
nombre élevé des représentants du côté de la
forêt
secondaire avec au total 148 rongeurs, suivi de la
jachère avec 116 rongeurs et enfin de la lisière avec 84
rongeurs. Ces résultats confirment l'hypothèse 2 de cette
étude.
La jachère et la lisière comptent en commun sept
espèces. Trois des espèces présentes dans la
jachère (Nannomys minutoides, Oenomys hypoxanthus et
Mastomys natalensis) n'ont pas été signalées en
lisière et une espèce en lisière (Malacomys
longipes) n'a pas marqué sa présence en jachère.
L'absence de trois espèces de la jachère en lisière et de
celle de la lisière en forêt secondaire prouvent l'existence de la
zone de lisière et donc des effets de lisière dans la zone
d'étude. Ces résultats qui suivent la même tendance que
ceux de Iyongo (2008) confirment l'hypothèse 3 de cette recherche.
La jachère et la forêt secondaire ont
également eu sept espèces en commun. Trois espèces de la
jachère (Lemniscomys striatus, Oenomys hypoxanthus et
Mastomys natalensis) ont été absentes de la forêt
secondaire comme aussi deux espèces de la forêt secondaire
(Nannomys minutoides et Graphiurus lorraineus) le sont de la
jachère.
La lisière et la forêt secondaire ont à
leur tour une richesse commune de sept espèces, dont une de la
lisière (Lemniscomys striatus) est absente de la forêt
secondaire et deux espèces de la forêt secondaire (Nannomys
minutoides et Graphiurus lorraineus) sont absentes de la
lisière. C'est une deuxième confirmation de l'hypothèse 3
de l'étude.
En sommes, toutes les espèces présentes dans la
lisière ont aussi marqué leur présence dans les zones de
l'intérieur (rejet de l'hypothèse 4). Cela pourrait s'expliquer
dans un premier temps par le fait que ces espèces seraient mieux
intégrées dans la jachère et la forêt secondaire de
Masako (Dudu.1991) et seraient mobiles entre ces deux principaux habitats tout
en exploitant la lisière qui présente les conditions de ces deux
habitats réunis (Baudry & Merriam, 1988 dans Burel & Baudry,
2003 ; Kolasa & Zalewski, 1995 ; Iyongo, 2008). Une deuxième
explication pourrait être la confirmation de l'hypothèse 1 de ce
travail compte tenu du fait que l'examen avec minutie des différents
paramètres environnementaux observés montre que la lisière
présente des conditions environnementales instables par rapport aux
habitats de l'intérieur.
Par ailleurs, notons que l'espèce Graphiurus
lorraineus considéré autre fois par Iyongo (2008) comme
espèce spécifique à la lisière s'est plutôt
révélé attachée à la forêt secondaire
et l'espèce Oenomys hypoxanthus considéré par le
même auteur comme généraliste s'est montrée
spécifique à la jachère. Ces observations nous permettent
de concéder avec Nicolas
et al cités par Katuala (2009) qu'il se passe des
changements dans la structure des habitats conduisant à des
modifications spécifiques des Rongeurs.
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