III-2-2-3- Abandon des BF
La participation différenciée des genres
entraine l'abandon des ouvrages d'hydraulique rurale. En effet, en milieu
rural, avoir accès à de l'eau potable notamment en saison
sèche n'est pas chose aisée. Les populations parcourent de
longues distances pour s'approvisionner. Face à ce problème, des
projets d'aide à l'amélioration des conditions d'accès
à l'eau sont mis en oeuvre par l'Etat de Côte d'Ivoire en
partenariat avec des organismes de financement tel que la KfW. Cette innovation
que constitue ces ouvrages est parfois mal utilisée ou inutilisée
par les populations pour diverses raisons.
L'étude menée dans les localités de
Kaouara et N'déou a permis de nous rendre compte qu'en saison
d'hivernage où la région connait ses plus grandes pluies, les
populations préfèrent retourner à leur point d'eau
d'origine. Pour certain l'eau des puits n'a pas de coût, pour d'autres
encore l'eau de pluie est une eau propre car elle vient directement de Dieu. De
l'autre côté, lorsqu'on considère la qualité de
l'eau des ouvrages d'hydraulique rurale, la perception des populations est plus
que surprenante. En effet, pour ces populations, l'eau des BF n'a pas de
goût. Dans leur entendement donc, une eau potable est une eau qui a un
goût. De ce fait, l'eau de ces sources est impropre à la
consommation. Ces perceptions erronées des populations sont à la
base de l'inutilisation des ouvrages d'hydraulique rurale qui favorise une
réappropriation difficile du projet.
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