CONCLUSION
L'activité d'exploitation du sable représente de
nos jours un secteur important pour l'économie togolaise. Cette
étude a permis de produire un document qui décrit et analyse le
fonctionnement des principales carrières qui approvisionnent la
Préfecture du Golfe. Elle a par ailleurs permis d'atteindre les
objectifs fixés sauf la quantification des volumes
prélevés (cet objectif n'a pu être atteint en raison du
manque de moyens). Cependant on s'aperçoit que le commerce du sable ne
peut se soustraire des facteurs comme la distance et l'accessibilité des
chantiers qui influencent de ce fait la fixation des prix. Ainsi les rapports
distance/coût et accessibilité/coût occupent une part
importante dans cette activité. L'état défectueux du
réseau routier constitue quelque peu un obstacle pour cette
activité surtout qu'il soumet les camions à rude
épreuve.
S'agissant du contrôle de l'exploitation, la DGMG a le
monopole sur toutes les carrières mais l'organisation des
activités et le fonctionnement de chacune d'elles dépendent des
syndicats. Elle exerce à cet effet son autorité à travers
le prélèvement des redevances minières. Il apparait donc
clairement que le désengagement de l'Etat dans l'exploitation du sable
marin permet un meilleur suivi des activités dans la mesure où
UTRANSAM gère la carrière comme une entreprise.
Pour ce qui est des carrières
périphériques, le désengagement à pour
conséquence de provoquer la multiplication des carrières
clandestines. Cette multiplication connait une évolution importante
à cause de la détention du droit foncier par les
collectivités lignagères.
L'exploitation du sable n'est cependant pas exempte de
conséquences sur l'environnement. Les nombreuses marques de
l'après exploitation dans les sites périphériques posent
de nombreux problèmes aux riverains en se transformant indirectement en
lacs artificiels pendant la saison des pluies. Il faut aussi noter que dans ces
sites, les camions rencontrent davantage de difficultés quant à
ce qui concerne le transport du sable. En effet dans ces zones, les routes de
dessertes sont en terre et ne facilitent pas les déplacements de ces
poids lourds. Cette situation freine un temps soit peu les
livraisons de sable et agit sur la fixation des prix.
Quant à l'exploitation du littoral sableux, il faut
noter qu'elle est indispensable pour assurer l'efficacité du port.
Cependant le principal problème qui se pose est celui de la
fréquence d'exploitation. A ce sujet, aucune étude n'est encore
entreprise en vue de déterminer avec précision les
quantités prélevées annuellement et le seuil à
prélever afin de ne pas menacer la stabilité des côtes
à travers l'érosion côtière.
Avec le phénomène de périurbanisation, on
assiste alors à l'augmentation de la demande en sable. Cette situation
explique les fréquences d'exploitation élevée du sable de
mer ces dernières années. Cela à pour conséquence
d'accentuer l'agressivité de la mer vis-à-vis de nos côtes
(Est du Port Autonome de Lomé).
Pour ce qui est des véhicules, il faut noter que les
camions opérant dans la filière d'exploitation du sable sont des
véhicules d'occasion dont plusieurs d'entre eux ne sont pas
réguliers aux visites techniques. Ils constituent alors une menace pour
les autres usagers de la route (surtout pour les motocyclistes). La
majorité des accidents de circulation incluant les camions de sable et
les motocyclistes, sont souvent mortels pour les motocyclistes car ces
véhicules ont pour la plupart un système de freinage
défectueux. A cette liste « noire » d'agents
accidentogènes, s'ajoute l'état défectueux des
infrastructures routières de la Préfecture du Golfe.
Pour pallier à ces problèmes, la solution
réside dans une volonté politique des dirigeants du pays ; car
Lomé à l'instar des autres capitales de la sous région ne
reflète pas une bonne image en matière d'infrastructures
routières. De plus s'agissant de la multiplication des carrières
clandestines dans les sites périphériques, la solution efficace
à adopter est la reprise en main de la vente des terrains par l'Etat
comme cela se fait au Burkina Faso voisin.
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