2 - Enoncé du problème
<< Un système de transport est un organisme qui
naît, se développe et s'adapte aux besoins de l'économie et
des hommes dans un espace donné » (WOLKOWITSCH, 1982). Depuis 1945,
le progrès technologique a concerné tous les moyens de transport.
Des efforts ont porté sur l'accroissement de la vitesse ; c'est dans le
secteur de l'aviation que l'on note les plus grandes percées notamment
à travers la propulsion par turboréacteurs qui permet aux avions
de ligne d'atteindre la vitesse de croisière de 1 000 km/h. Le Train
à Grande Vitesse (T .G.V.) a pour sa part révolutionné le
chemin de fer et fait figure de moyen de transport terrestre le plus rapide.
Des vitesses supérieures à 300 km/h sont désormais
courantes sur les lignes nouvelles adaptées à ce trafic (L.G.V. :
Ligne à Grande Vitesse).
Des efforts ont aussi concerné l'augmentation de la
capacité de charge et ont parfois abouti au gigantisme : on a alors des
superpétroliers de 550 000 tpl1 à la fin des
années 70, le Boeing 747 a inauguré en 1970 l'ère des
avions gros porteurs. Ses successeurs, le Boeing 777 et l'Airbus A 340, ont
gardé une capacité identique (300 à 450 passagers) ; mais
depuis le 27
1 Tonne de port en lourd qui est la capacité de
charge d'un navire exprimé en tonnes.
Avril 2005, le record en capacité de charge à
été battu par la A 380 avec une capacité de 555
passagers2 .
Les transports terrestres pour leur part ne sont pas en marge
de cette évolution. Ils ont tenté également
d'accroître leur capacité mais à une échelle moindre
: jusqu'à 50 tonnes pour les trucks, et jusqu'à 100 Wagons et 10
000 tonnes pour certains trains en Russie.
Grâce à ces nombreux progrès
réalisés dans tous les domaines des transports, il faut noter
qu'ils ont joué et continuent de jouer un rôle important dans le
développement des villes. L'existence d'un moyen de transport dans un
milieu donné favorise la naissance de nouveaux quartiers
c'est-à-dire l'implantation humaine et toutes les activités qui
lui sont utiles. A cet effet, l'automobile, grâce à sa souplesse
d'utilisation a joué et continue de jouer un rôle
déterminant dans la croissance urbaine à travers le
développement des quartiers périphériques et des
banlieues. Cette situation s'observe aussi bien dans les pays
développés que dans les pays du Tiers-monde.
Lomé, à l'instar des villes du Tiers-monde
connaît une croissance urbaine rapide ; cela se traduit par une
croissance des quartiers périphériques. En effet, dans ces
quartiers, les nouvelles constructions s'élèvent rapidement. Le
convoiement des matériaux de construction notamment du sable se fait
exclusivement par la route. Le transport est assuré par des camions
bennes de différentes capacités, des différentes
carrières vers les chantiers de construction. Rappelons que la
Préfecture du Golfe est alimentée en sable par les
carrières de Mission Tové, d'Adétikopé, de
Zanguéra, de Kégué (ces quatre carrières sont
situées dans la Préfecture de Zio) et du littoral. On note
également l'existence d'une carrière de sable à
Dalavé (Préfecture du Zio) qui alimente aussi la
Préfecture du Golfe en « sable de graisse » et en « sable
de peinture ».
Le convoiement de ces différents types de sable se
heurte au manque de routes de desserte, conséquence de la rapide
périurbanisation. Il faut noter aussi d'une part que le
2Revue mensuelle La Recherche N°393,
Janvier 2006.
manque d'entretien du parc automobile opérant dans ce
domaine occasionne de nombreux accidents de circulation et que d'autre part,
cette situation est accentuée par le réseau routier
défectueux de la Préfecture.
C'est dans cette optique que nous nous sommes proposé
d'analyser la manière dont se font le transport et la commercialisation
de cet élément précieux pour la construction qu'est le
sable.
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