1.2. Méthode d'extraction du sable
Le sable est enfoui à environ un mètre (1 m) et
même plus (selon les sites) de la surface du sol ; il faut donc creuser
afin de déblayer la partie inutile avant d'atteindre la couche
recherchée. Cette opération de déblayage se fait soit par
un bulldozer (sur la demande des exploitants) ou par les ouvriers lorsqu'elle
n'est pas considérable. Une fois cette opération achevée,
l'exploitation peut donc commencer. La particularité de ces
carrières de la périphérie est qu'il faut creuser le sol
avant d'atteindre la couche recherchée. De plus elles ont une même
configuration qui est celle d'une mine à ciel ouvert dans laquelle se
déroulent les activités.
Photo N°2 : Configuration d'une carrière
dans le canton de Mission Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO,
2007.
Photo N°3 : Extraction de sable dans une
carrière du canton de Mission Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO,
2007.
2- L'exploitation sur le littoral
L'accumulation du sable sur le littoral est régie par
le régime de la houle. A ce
mécanisme vient s'ajouter le phénomène de
marée qui accentue l'accumulation.
L'exploitation de cette portion du littoral est confiée
à l'U.TRAN.SA.M. 9 .
2.1. Le matériel de travail
Dans cette carrière, le matériel de travail est
réduit à : la pelle, la houe et la bassine.
Les bassines sont généralement utilisées
par les femmes et certains hommes qui manquent de moyens pour s'acheter une
pelle. Il ressort de ce constat que les ouvriers sont propriétaires du
matériel de travail.
Il arrive aussi dans cette carrière, que l'usage du
bulldozer s'avère indispensable pour dégager le sable de mauvaise
qualité (sable induré du fait de son ancienneté ou du
compactage dû au passage des camions qui provoque un cimentage
progressif) ou pour dégager les camions embourbés.
2.2. Méthode d'exploitation
Le sable étant accumulé à l'air libre,
l'exploitation est directe. En effet, le sable déposé
par la mer après la marée haute (les nuits) est
directement exploité (le lendemain) après le retrait de cette
dernière. Cependant, il existe une limite fictive à ne pas
dépasser de peur que les camions ne s'embourbent.
3- Le chargement du sable
3.1. Les carrières de la périphérie
3.1.1. Les jours de travail et les différents
tarifs au chargement
A Adétikopé comme à Mission Tové,
les jours de travail sont les mêmes. La semaine
débute le mardi et ne se termine que le samedi. Au
cours de ces 5 jours, les activités débutent dans les
carrières à partir de 7 heures et ne s'achèvent que les
soirs à partir de 16 heures ou 18 heures selon la demande.
Le chargement des camions est assuré par des ouvriers.
Ces derniers sont organisés en petits groupes de 5 personnes ou plus
avec à leurs têtes des responsables. Les responsables de
9 U.TRAN.SA.M. : Union des Transporteurs de Sable de
Mer.
groupe élisent un représentant de tous les ouvriers
qui en plus d'être un des leurs, est aussi le médiateur avec
l'exploitant.
Dans le canton de Mission Tové, compte tenu du nombre
de carrières (14 en tout), les ouvriers se sont constitués en
groupes de 100 à 150 membres. On a pu dénombrer au total 7 grands
groupes et ces groupes travaillent de façon alternative compte tenu des
programmations faites par l'UTGRAS. L'objectif visé est de satisfaire
non seulement toutes les carrières mais aussi de satisfaire tous les
groupes d'ouvriers.
Photo N°4 : Chargement d'un camion dans une
carrière du canton de Mission Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO,
2007.
On peut se rendre compte sur cette photo que la pelle est
d'une importance capitale pour le chargement du sable.
Que ce soit à Adétikopé ou à
Mission Tové, les tarifs au chargement sont les mêmes et englobent
la part de l'exploitant d'une part et celle des ouvriers d'autre part. Ces
tarifs sont en fonction du cubage (ou volume) du camion. Cette capacité
n'est autre que le volume de la benne calculé comme suit :
V = L × l × h
Avec :
V = volume (ou cubage) de la benne en mètre cube.
L = longueur de la benne (en mètre).
l = largeur de la benne (en mètre).
h = hauteur de la benne (en mètre).
A Mission Tové, l'argent est perçu par le
délégué médiateur qui pointe dans le même
temps les camions en partance. L'exploitant dispose aussi d'un cahier pour le
pointage. A cet effet pour un camion de 6 m3 par exemple, le tarif
au chargement est 3 500 F CFA. De cette somme, 1 500 F reviennent à
l'exploitant et 2 000 F aux ouvriers qui se le partagent en fin de
journée.
A Adétikopé, bien qu'il y ait un responsable des
ouvriers, les sous groupes qui se sont constitués sont
indépendants de l'ensemble. De ce fait, l'argent perçu par un
sous groupe pour le chargement est partagé équitablement entre
les membres du sous groupe en question. Il se crée alors une concurrence
entre eux car le plus efficace gagnera plus de marché et donc plus de
revenus.
TABLEAU N°7 : Récapitulatif des tarifs,
de la part des exploitants et des
ouvriers en fonction du cubage
Volume ou cubage (m3)
|
6 m3
|
8 m3
|
10 m3
|
12 m3
|
Tarif au chargement (en F CFA)
|
3
|
500
|
4
|
500
|
7
|
000
|
8
|
000
|
Part de l'exploitant (en F CFA)
|
1
|
500
|
2
|
000
|
3
|
000
|
3
|
000
|
Part des ouvriers (en F CFA)
|
2
|
000
|
2
|
500
|
4
|
000
|
5
|
000
|
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Par rapport aux revenus des exploitants, le mètre
cube est vendu à 250 ou 300 F. Cependant si nous prenons en compte la
part des ouvriers, le mètre cube est alors vendu à environ
(moyenne) 628,125 F soit 650 F CFA.
|